Biographie de Marie-Angélique Le Blanc (1712 - 1775)

En 1731, lors d’une vénerie dans la forêt de Saint-Martin-aux-Champs dans la Marne, un enfant sauvage est découvert par plusieurs cavaliers au pied d’un autre gisant dans son sang. Poursuivi, le sauvageon parvient à leur échapper et tenaillé par la faim, ne tarde pas à se rapprocher des abords du bourg de Songy. Là, il est recueilli par les villageois qui le présentent au vicomte et découvrent enfin, après un bain forcé, sa véritable apparence. S’agissant d’une « bonne chrétienne », la jeune fille bénéficie alors d’un certain enseignement et démontre vite, malgré ses pulsions carnivores, ses grandes facultés d’adaptation. Sa notoriété grandissant, elle est envoyée par l’évêque de Choiseul à l’hospice de Châlons qui se charge de l’éduquer spirituellement et religieusement. C’est lors d’une séance de catéchisme qu’elle parvient, à la suite d’une demande d’identification, à prononcer son nom : Marie-Angélique !

Par phibes, le 16 février 2015

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Notre avis sur Biographie de Marie-Angélique Le Blanc (1712 – 1775)

La collection Mirage de chez Delcourt accueille en son sein une histoire qui se rapporte à la destinée d’un personnage ayant réellement existé et qui, à partir du 18ème siècle et de par son caractère intrigant, a défrayé la chronique et attisé la curiosité internationales.

S’appuyant sur le gros travail du chirurgien français Serge Aroles qui s’est penché sur la question des enfants sauvages en compulsant les archives internationales, Jean-David Morvan, Aurélie Bévière et Gaëlle Hersent se sont associés pour traiter du parcours de la surprenante Marie-Angélique Le Blanc, sauvageonne haute en couleurs découverte en 1731 dans la campagne française. Grâce à un découpage structuré et aiguisé qui permet d’installer une belle intrigue autour du personnage, les co-auteurs nous offrent un récit historiquement dense, partagé entre l’instant présent et les larges souvenirs que l’on espère. Pour ce faire, ils mettent en exergue, de façon éloquente et très aboutie, le dur et lent réapprentissage culturel et religieux de l’héroïne et également, à la faveur d’une pirouette scénaristique, trouvent la bonne manière de faire émerger les origines insoupçonnées de cette dernière.

Il va de soi que cette histoire bénéficie d’une authenticité intéressante et suscite, de par son caractère exceptionnel et cette sensibilité ambiante, bien des émotions. Surtout que la résurrection sociale de Marie-Angélique ne se veut pas des plus faciles. Entre le moment où elle est accueillie à Songy et le moment où elle tient salon dans ses appartements, la destinée de celle-ci passe par de nombreuses péripéties, certaines heureuses, d’autres beaucoup moins, le tout dans une élégance et des proportions captivantes.

Pour son premier album grand public, Gaëlle Hersent trouve l’évocation qui sied pour sensibiliser son lectorat. L’artiste use d’une technique picturale légère, simple et libérée, octroyant avantageusement une profondeur délectable surtout dans l’effigie de ses personnages. Aussi, Marie-Angélique, malgré son apparence inquiétante du premier de couverture, bénéficie d’une présence attachante et donne, malgré ses nombreuses vicissitudes, beaucoup d’espoir.

Une biographie adroitement relatée par un trio d’artistes motivés sur un personnage historique à la fois fort et attendrissant.

Par Phibes, le 16 février 2015

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