Interview

Vincent Perriot en quête de nouvelles expériences

Nous avons retrouvé Vincent Perriot, l’auteur de l’album à succès Taïga Rouge, lors du festival Quai des Bulles fin octobre 2008 à Saint-Malo. Il nous parle de son parcours et de ses envies. Il fait sauter les barrières entre BD et illustration, édition indépendante et grands tirages. Retour sur son jeune parcours.

Photo de Vincent Perriot

Sceneario.com : Parlez nous un peu de votre parcours…

Vincent Perriot : J’ai 24 ans et je suis originaire d’Orléans, même si j’habite aujourd’hui dans la Drôme. J’ai fait l’école des Beaux Arts d’Angoulême, où j’ai rencontré Guillaume Trouillard (éditions de la Cerise). C’est à partir de là que tout a commencé, avec l’équipe Clafoutis. J’ai eu là ma première publication et mes premiers dialogues avec des gens intéressants, amoureux de la narration et d’histoires particulières. Une fois sorti de l’école, j’ai publié mon premier livre, Entre Deux, qui se situe entre la BD et l’illustration.

Sceneario.com : C’est, en effet, un travail particulier, un mélange des genres devrait-on dire ?

V.P : Nous voulions nous adresser à un public amoureux du dessin prêt à franchir les frontières de la BD. Chacune des illustrations me sont apparues comme des flashs photographiques. Je les ai traitées comme de grandes illustrations puis agencées avec Guillaume. J’ai travaillé à partir de scènes réelles, avec ce que je voyais autour de moi. Cela a donné ce road-movie.

Sceneario.com : Malgré un début de carrière récent, vous venez déjà de vous faire remarquer avec Taïga Rouge. Comment est né ce projet ?

V.P : Il est né de ma rencontre avec un scénariste extraordinaire, vraiment très fort, Arnaud Malherbe, qui est avant tout réalisateur pour le cinéma. Taïga Rouge, c’était, au départ, un scénario pour le cinéma. Nous avons décidé de nous associer et avons proposé le projet à Aire Libre. Nous savions que nous tenions là une bonne histoire, dynamique.

Sceneario.com : Comment avez-vous travaillé tous les deux pour aboutir à ce superbe album ?

V.P : C’était mes premiers pas en BD, lui aussi. Nous n’avions donc pas d’idées préconçues sur la méthode. Du coup, Arnaud m’a fait toute confiance. Chacun a respecté le travail de l’autre. J’ai eu toute liberté de m’approprier le scénario, que ce soit dans le style, le cadrage, le rythme. Lui me conseillait sur le ton de l’histoire. J’ai lu le scénario une première fois et je l’ai ensuite mis de côté et j’ai dessiné l’histoire page par page, encrage compris, tournant les pages du scénario en même temps que j’avançais dans le dessin. La suite de notre collaboration va se dérouler dans le même esprit.

Sceneario.com : Outre la suite de Taïga Rouge, travaillez-vous sur d’autres projets ?

V.P : J’en ai bien d’autres, mais je ne veux pas en parler de suite. Tout ce que je peux dire c’est que j’aime autant faire des trucs expérimentaux que de la BD plus traditionnelle. Les deux se complètent. L’expérimentation sert les grandes séries. Je vais en tout cas essayer de varier les genres pour les albums futurs.

Sceneario.com : Vous travaillez finalement dans deux mondes, celui de l’édition indépendante et celui d’un grand éditeur national (Dupuis). Abordez vous différemment votre tâche chez l’un ou l’autre ?

V.P : Chez les indépendants, on bosse entre amis, donc il y a plus d’affinités. Mais l’investissement dans le travail est vraiment le même.

Sceneario.com : Etes vous un lecteur de BD ?

V.P : J’avoue que non. Ce qui me séduit, c’est le langage cinématographique. Mes références sont donc dans le cinéma, mais aussi dans la peinture. J’aime la mise en scène, le découpage, le jeu d’acteur. C’est ce qui m’amuse et j’essaie de le retranscrire dans mon travail.

Sceneario.com : Merci beaucoup Vincent !

Dédicace de Vincent Perriot

Découvrez le blog de Vincent Perriot

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