Interview

Thierry Martin pour

Sceneario.com: Pouvez vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas?
Thierry Martin:
Je m’appelle donc Thierry Martin, je travailles au jour d’aujourd’hui principalement dans le dessin animée, plus exactement je suis story boarder.

Sceneario.com: Comment vous-êtes vous lancé dans la BD ?
Thierry Martin:
En fait j’ai toujours fait de la bd, sauf que ça resté dans mes cartons, je n’ai jamais trop osé montrer mon travail et puis au début de ma carrière professionnel le dessin animé m’intéressais vivement, jusqu’au jour ou… j’en avais le tour, ça ne comblais plus mes attentes, je voyais aussi que tout cet acquis, le contact avec les animateurs, mon expériences dans le story et surtout mon envie de travailler seul se faisait de plus en plus forte et qu’il étais peut être temps de franchir le pas.

Sceneario.com: Comment as-tu rencontré Jean-Marc Mathis ?
Thierry Martin:
J’ai rencontré Jean-marc en 1989 au beaux arts de Nancy, nous étions dans la même section, communication.
Nous avons très vite sympathisé, de plus on se retrouvait aussi les soirs pour réaliser des dessins en communs pour le plaisir, enfin bref on avait plusieurs goût en communs. jusqu’au jour ou Jean-marc m’a proposé de faire un concours de bd ensemble, c’etait là notre première collaboration, on a eu le 3ieme prix, on est reparti dégoûté, ah!ah!ah!.

Sceneario.com: À quel degré t’es-tu impliqué dans le scénario ?
Thierry Martin:
Mmmm.. quel degré, difficile de mettre en chiffre, ça ne peut pas se mesurer, commençons par le commencement.
Tout d’abord j’avais demandé a Jean-marc de m’ecrire une histoire pour « a suivre », Jean-marc a alors repris une petite histoire qu’il avait réalisée pour le « psykopat », il l’a devellopée et me l’a envoyée, il y avait déjà une bonne partie de ce qui est aujourd’hui dans « Vincent ». En fait il y avait tout les évènements majeur de l’histoire, le début, le milieu et la fin. Les relations entre les protagonistes était posés.
Quand le projet est passé de 46 pages a 78, on a revu avec plaisir l’histoire complètement.
Certaines choses avaient mûrit d’autres supprimés.
A partir de là on a beaucoup discuté, et de discussion en discussion, l’histoire a pris plus d’âme.
il y a une chose que je savais, c’etait comment j’allais la mettre en scène, comment j’allais amener une émotion etc. , tout ça était très clair.
D’ailleurs c’est simple, pratiquement toute les pages sans texte dans l’album n’était pas prévu dans le scénario original.

Sceneario.com: Comment as-tu travaillé avec Jean-Marc sur cet album ? Individuellement ? En studio ?
Thierry Martin:
Je travail seul chez moi, mais on se retrouvait assez souvent pour en parler.

Sceneario.com: Est-ce que Jean-Marc est intervenu sur ton dessin ? (commentaires, …)
Thierry Martin:
Oui, bien sur, sur des points de détail, la plus grosse difficulté était de réussir a être constant dans mon dessin et dans ma mise en scène parce que je travaillais aussi en parallèle pour l’animation et à l’époque j’étais sur le tome 2 du pil, je devais donc jongler avec plusieurs style.
Mais a chaque fois que je revenais sur « Vincent » je me sentais à l’aise, je n’avais pas d’effort, cela me venait naturellement.
C’etait tres revelateur pour moi.

Sceneario.com: Est-ce que tu avais le champ libre pour le dessin ? Par exemple, le choix de faire un Satan nain, ou de dessiner Vincent avec un sourire constant, ou de faire des crânes de crocodile aux spectres t’a-t-il été dicté à l’avance ou laissé à ton entière discrétion?
Thierry Martin:
Oui, en règle générale j’avais une très grande liberté de création, Jean-marc me faisait totalement confiance, de plus il était clair que tout les deux étions au service de l’histoire.
Pour Satan, c’etait prévu dans le scénario puisque qu’il y avait un dialogue qui précisait la taille du diable
Antoine -« Mais…mais vous êtes tout petit! »
le diable- » Je suis petit de taille, mais je suis grand dans le coeur des hommes!  » et voilà, l’image était clair.
par contre Jean-marc l’avait prévu fumant la pipe et moi je trouvais qu’il avait un côté trop paternaliste, et ça me gênait, alors je lui ai mis un cigare, du coup il était petit et ambitieux, les décors sont immenses mais les portes sont a sa taille.
D’ailleurs pour exemple de notre collaboration, j’ai mis un cigare au diable ainsi qu’au grand oncle (le véritable méchant de l’histoire) et Jean-marc rebondit la dessus lors du face a face final en ces deux protagonistes.
Le grand oncle- » D’où tu sors nabot, Tu sais qui je suis?
Le diable- » Oui! Un fumeur de cigares de plus qui a mal tourné, hélas…Puf! Puf!  »
le sourire constant de Vincent, ben il est débile est content de l’être, donc ça c’est venu tout naturellement ;)))
et le crâne des sceptres aussi.

Sceneario.com: Quelle est ta technique de travail ? Utilises-tu des logiciels ?
Thierry Martin:
Ben, tout simplement crayon de papier 2b, mines 0,5 2b le tout sur papier machine, en générale je reprend le tout à la table lumineuse, mais il m’arrive d’encré directement sur le papier machine, puis scanne et mise en couleur sur photoshop.

Sceneario.com: Le choix des couleurs est particulier pour cet album. Saviez-vous à l’avance que vous utiliseriez ces couleurs ou bien est-ce que ce choix n’est venu qu’après que les dessins soient complétés ?
Thierry Martin:
Oui, c’etait prévu depuis le départ.

Sceneario.com: Quels dessinateurs t’ont le plus influencés ?
Thierry Martin:
Diable!….la liste est longue,en tant que dessinateur tu puises forcement volontairement ou non chez les autres, tu t’appropries leur trait puis tu les retransposes en essayant de les personnaliser avec plus ou moins de talent.
sinon j’aime bien Goossens, Boucq, Mc Cay(il y a d’ailleurs une référence volontaire a nemo dans l’album), Bill Watterson, et d’autres bien sur, mais si doit nommer des références de dessinateurs qui m’ont inspiré directement pour cet album c’est ceux là.

Sceneario.com: Comment as-tu réalisé les décors de « Vincent, mon frère mort-vivant » ? C’est totalement imaginaire ou bien travailles-tu à partir d’images existantes (photos, …) ?
Thierry Martin:
Les deux mon capitaine, mais plus j’ai de la doc, mieux c’est., souvent la photo me sers d’une base que souvent je detourne complètement au final.
De plus pour ce genre d’histoire le soucis du détail aide a rendre l’histoire plus crédible.

Sceneario.com: Quels sont tes projets ?
Thierry Martin:
Me marier et fonder une famille, ah non ça c’est déjà fait.
En bd ? il y des projets, des envies bien sur, mais rien de signer actuellement, alors par superstition je ne dirais rien, désolé.

Sceneario.com: Quelles sont tes lectures de jeunesse ?
Thierry Martin:
Jeunesse, jeunesse? ben…l’ayant passé au Liban, je n’avais pas tellement de bd autour de moi, j’ai souvenir de Spirou, surtout la mauvaise tête, je l’ai beaucoup regardé. Je me souviens aussi du Prisonnier, mais c’était à la télé donc rien a voir, encore que…
et ensuite quand je suis arrivé en France ça été l’explosion, les comics, giraud et plus tard moebius, meziere, beaucoup de franquin, uderzo bien sur etc, etc goossens, etc,etc..enfin bref c’etait genial.

Sceneario.com: As-tu lu des BD dernièrement ? Si oui, quels sont tes coups de coeur ?
Thierry Martin:
Ouais, pas mal certaine que je lis d’autres que je feuillette seulement, mais mon dernier coup de coeur c’est « ripple ».

Sceneario.com: Est-ce que vous vivez de la BD ou bien est-ce que vous devez faire un autre travail pour gagner votre vie ?
Thierry Martin:
Non malheureusement pas, je continue a faire du story a côté et cela demande beaucoup d’énergie, c’est du gros boulot.
Mais j’ai beaucoup de volonté et il faut que j’y arrive, ça été pour moi un grand bonheur de dessiner Vincent, vraiment.

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