Interview

Shrog

Sceneario.com: Pouvez vous vous présenter en quelques mots pour ceux qui ne vous
connaissent pas encore?


Fred CAMPOY: Bonjour, Fred CAMPOY, auteur de BD, 32 ans, Palois. Je dessine depuis tout
petit et je l’espère pour longtemps. J’ai passé un Bac D (Biologie) en 91
puis j’ai été élève aux beaux-arts pendant 2 ans. Je voulais entrer à l’école
d’Angoulême à l’époque mais je n’ai pas été pris. On a donc, Roland PIGNAULT
et moi-même, monté un atelier de dessin pour pouvoir commencer notre vie de
dessinateur professionnel. Puis après quelques temps de « galères », les
rencontres fortes ont eu lieu au Festival d’Angoulême avec Olivier VATINE,
Régis LOISEL, Thierry CAILLETEAU.et Guy DELCOURT.

Sceneario.com: On vous connaît sur deux autres séries, Little Big Joe et Arcanes, pourquoi
être partit sur de l’héroïc Fantasy?


Fred CAMPOY: Ce n’est pas à proprement parlé de l’héroic Fantasy mais plutôt de la
Science-Fantasy : mélange de SF et d’héroic Fantasy. Pourquoi ? Parce que l’envie
était là depuis longtemps, parce que j’aime bien ces univers imaginaires où
l’on peut s’amuser à créer pleins de personnages étranges, de bestioles, de
décors, etc.

Ici, l’intérêt est d’avoir un univers où se côtoient naturellement la
technologie high-tech et une certaine forme de magie. Tout cela étant la
toile de fond sur laquelle on essaye de raconter une histoire simple.l’histoire
d’une jeune archéologue à la recherche de son passé.

Sceneario.com: D’ou vous est venu cette idée de Shrog?


Fred CAMPOY: Et bien, cela fait bien 15 ans que cet univers existe dans nos têtes.à l’époque,
c’était le nom d’un fanzine où l’on s’essayait à la BD, à l’illustration…
Le son « Shrög » est un mélange de « Frog » et de « Shkronk » : ce sont les
fondements de la planète du même nom. Cela nous évoque la brume, les
marécages, le croassement des lémuriens les soirs de pleine lune.tout un
programme, n’est-ce pas?!

Sceneario.com: En combien de tome la série est-elle prévue?


Fred CAMPOY: C’est une trilogie.donc 3 tomes.qui pourront plus tard être suivis d’épisodes
indépendants (one shots ).

Sceneario.com: Avez vous écrit le scénario en entier, ou allez vous broder au fur et à
mesure?


Fred CAMPOY: En fait, nous avons établi la trame de l’ensemble de l’histoire. Nous savons
ce qui va se passer assez précisément dans chaque album et quels sont les
points forts, les nouds importants de l’histoire. Seulement, nous n’avons
pas développer tous les dialogues du tome 2, et encore moins ceux du tome 3.
Nous « broderons » au fur et à mesure.

Sceneario.com: Pourquoi avoir choisi de vous mettre à la scénarisation aussi?


Fred CAMPOY: Je pense que cela entre dans une suite logique. Je me suis aperçu que j’avais
des envies fortes depuis longtemps et en particulier celle de m’essayer au
scénario.Cette discipline était toute nouvelle. J’ai donc potassé des
bouquins sur l’art du scénario, analysé des films, des BDs et des romans.

Sceneario.com: Est-ce qu’il vous a été difficile de vous lancer dans l’écriture du scénario?


Fred CAMPOY: Il est vrai que seul, c’était difficile de se lancer dans une telle
aventure. J’ai donc demandé à mon frère de m’aider : il a une imagination
débordante, une culture assez aiguisée et surtout, il écrit avec beaucoup de
style et d’aisance.

Sceneario.com: Vous avez eu besoin de coups de mains d’amis scénariste?


Fred CAMPOY: En fait, nous avons juste fait lire le scénario du tome 1 au scénariste Joël
CALLEDE avant de démarcher les éditeurs : il a trouvé ça plutôt bien mené et
très plaisant donc cela nous a mis en confiance.

Sceneario.com: Ne pensez vous pas que certains thèmes sont maintenant saturé, et qu’il
devient extrêmement dur d’être original?


Fred CAMPOY: Il est évident que depuis des siècles, tous les « grands » thèmes ont été
abordés des centaines de fois, voire des milliers. On peut difficilement
trouver un sujet complètement original, à part si l’on veut tomber dans le
très original genre : c’est l’histoire d’un poulpe nain et hermaphrodite qui
part à l’assaut d’Hollywood pour devenir un sex-symbol planétaire.
Quoi
que, merde, ça pourrait être marrant pour le coup !!

Non, sérieusement, il y a deux choses importantes qui me viennent à l’esprit
:

-ce n’est pas tellement sur le fond mais sur la forme que l’on peut
être original,
-il faut, de toutes les manières, réalimenter sans cesse les
histoires de genre car, en fait, une bonne histoire, c’est comme un bon «
steak/frites », c’est toujours le même goût mais quand on aime ça, c’est un
vrai régal.on en mangerait presque tous les jours !!

Je sais, l’image est « primaire » mais j’y crois !!

Sceneario.com: Maintenant que vous êtes scénariste et dessinateur que préférez vous?


Fred CAMPOY: Ben.les deux ! Imaginer et écrire des histoires, c’est vraiment très sympa.
Et dessiner, c’est pas toujours évident, surtout quand t’as pas trop la
frite, mais c’est quand même bien chouette comme truc!!

Sceneario.com: La suite de Shrog sera bientôt dans les bacs?


Fred CAMPOY: Eh, eh.le premier tome vient à peine de sortir !!

Honnêtement, le tome 2 devrait sortir à la rentrée 2006.

Sceneario.com: D’autres projets sont en cours?


Fred CAMPOY: Non, pas vraiment. Cette série demande beaucoup d’énergie, surtout que je
fais également les couleurs (même si mon frère me file un coup de main). Par
contre, des envies pour l’avenir, là il y en a pleins!

Sceneario.com: Que pensez vous de la surproduction dans le monde de la BD?


Fred CAMPOY: Je pense que c’est un peu trop : d’un côté, il faut laisser la chance aux
jeunes (dont je fais partie du reste), et d’un autre, je trouve les éditeurs
de moins en moins exigeants. Cela me paraît un peu dangereux à long terme
mais bon, quoi faire.

Sceneario.com: Vous arrive t-il de surfer sur le net à la recherche de commentaires sur
vos albums?


Fred CAMPOY: Bien sûr. Il serait hypocrite d’affirmer le contraire. Je regarde de temps à
autre les avis et critiques écrites sur mes bouquins. Ceci étant dit, je ne
leur donne pas plus d’importance que cela : ce qui faut, c’est rester
vigilant sur son travail, se remettre en question et faire du mieux que l’on
puisse. Après, il y aura toujours des gens qui vont apprécier et d’autre qui
vont moins aimer.c’est normal!

Sceneario.com: Pensez vous qu’un article dans la presse ou sur le net puisse desservir un
album?


Fred CAMPOY: Je ne pense pas.je ne pense pas que les sites puissent réellement influencer
tellement les lecteurs…et bien heureusement d’ailleurs !! Par contre, ils
peuvent permettre de lancer des débats, faire naître des échanges et parfois
faire connaître des ouvres qui méritent de l’être.

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