Interview

Richard Marazano et Jean-Michel Ponzio nous parlent de Genetiks

Sceneario.com : Richard Marazano, Jean-Michel Ponzio, bonjour et bienvenue sur Sceneario.com. Tous les deux vous avez un parcours qui au départ ne vous destinaient pas forcément à faire de la bande dessinée. Qu’est ce qui vous a donné envie d’entrer dans cet univers ? Que représente aujourd’hui pour vous la bande dessinée, un métier, une passion… ?

Richard Marazano : Depuis tout gamin, j’ai toujours lu de la bande dessinée. Lorsque j’en suis venu à m’exprimer au travers de différents media, il m’a semblé tout a fait naturel de le faire également dans un « langage bande dessinée ». En débutant je n’imaginais évidemment pas que cela allait devenir un métier si prenant et si enrichissant à la fois. En effet, aujourd’hui la bande dessinée est pour moi un métier (puisque mon travail en bande dessinée me prend tout mon temps et me fait vivre, et que cela nécessite pour moi des réflexions et un apprentissage quotidien), mais également une passion sans laquelle ce genre d’investissement personnel ne serait pas possible.

Jean-Michel Ponzio : Pour moi, c’est avant tout une passion. Enfant, je désirais être réalisateur ou dessinateur de BD. Mais le dessin m’a toujours passionné, j’ai subi pas mal d’influence très tôt, et le plus difficile a été de trouver mon propre style. Cela m’a pris beaucoup de temps, et même si mon dessin commence un peu à se faire reconnaître, j’espère encore beaucoup évoluer.

Sceneario.com : Genetiks n’est pas la seule série sur laquelle vous ayez travaillé ensemble, les trois tomes du Le Complexe du Chimpanzé, chez Dargaud sont sortis à peu près en même temps que les deux premiers volumes de Genetiks. Comment vous êtes vous rencontrés ? Comment c’est articulé votre travail sur ces deux séries ?

Jean-Michel Ponzio : J’avais un projet de série avec Jack Manini, au cours duquel nous nous sommes posé des questions de traitement de la couleur par ordinateur. Jack m’a alors parlé de Richard Marazano, qui en connaissait un bon bout sur le sujet. Au cours de notre rencontre, je lui au présenté mes projets du moment, notamment ma minisérie Dernier exil aux éditions Carabas. Mon style l’a tout de suite interpellé et il m’a proposé les deux projets de série que sont effectivement Genetiks et Le Complexe du Chimpanzé : nous avons eu la chance de signer ces deux projets.

Richard Marazano : Nous nous sommes effectivement rencontrés par l’intermédiaire de Jack Manini, un auteur ami commun. Il y eu aussitôt un foisonnement d’idées, de projets et d’envies communes, et à chaque conversation, nous sommes aujourd’hui encore dans le même état d’esprit. Très vite j’ai raconté à Jean-Michel mes idées et mes sentiments pour Le Complexe du Chimpanzé et Genetiks. Son enthousiasme et sa réactivité ont été telles que nous avons lancé les deux aventures de front. Comme les deux sujets nous semblaient également enthousiasmants (bien que pour des raisons différentes), nous avons alors décidé de mener les deux séries en alternant l’une et l’autre pour ne léser aucun des éditeurs partenaires qui avaient décidés de s’engager avec nous. Alterner chaque récit était aussi un moyen de prendre du recul sur chacune de ces histoires très prenantes pour nous.

Sceneario.com : Genetiks comme Le Complexe du Chimpanzé explorent chacun à leur manière dans un contexte d’anticipation le grand thème de l’Humanité. De manière générale, la place de l’Homme dans le futur est quelque chose qui vous préoccupe, Richard ? Jean-Michel ?

Jean-Michel Ponzio : Oui, bien sûr, ce sont pour moi des questions véritablement fondamentales. Le roman, le cinéma et également la BD tente souvent d’apporter des directions à ce thème, et ce ne sont pas les idées qui manquent. Généralement pessimistes, ces projections font souvent peur au public.

Richard Marazano : Ce n’est pas tant la place de l’Homme dans le futur, que sa place dans notre monde et les conséquences de nos idées et de leurs mises en application sur le monde de demain. La science fiction et l’anticipation ont toujours été de formidables outils qui agissent comme des métaphores du réel en même temps qu’ils autorisent toutes les explorations et prospectives « à peu de frais » au regard de leurs conséquences sur le réel. Mieux vaut expérimenter dans un récit d’anticipation que dans la réalité… Le problème c’est que lorsqu’une idée est lâchée, si elle est du domaine du réalisable, elle aura une forte tendance à vouloir prendre corps. Les idées développées dans Genetiks n’ont rien de bien originales, mais il me semblait important de les connoter émotionnellement. J’ai toujours eu du mal à me considérer comme un créateur d’idées ex-nihilo (d’autres auteurs n’ont pas ce soucis). C’est pourquoi j’attache plus d’importance au partage de mes sentiments sur ces idées du possible. Je crois que cela me permet d’installer une sorte de dialogue avec le lecteur, en prenant partie et en l’invitant à se positionner lui aussi.

Sceneario.com : Pour ce concentrer maintenant d’avantage sur Genetiks. Richard, est-ce que tu peux nous raconter la genèse de ce projet ?

Richard Marazano : Ce projet me tenait à cœur bien avant la rencontre avec Jean-Michel. Mon père était un chercheur en chimie organique et me parlait souvent de ses sujets de recherches, de ce que cela impliquait pour lui. D’autre part l’épistémologie et les sciences m’ont toujours passionné. À plusieurs reprises nous nous étions engagés dans des réflexions sur la nature de la vie organique, ce qui faisait sa spécificité d’un point de vue strictement scientifique, à quel moment peut-on établir qu’il y a vie… à cet égard les virus qui semblent être des organismes intermédiaire entre le vivant et le non vivant sont particulièrement intéressant… Etant donné que chaque espèce a une durée de vie moyenne différente, la mort fait-elle partie du programme génétique d’une espèce ? etc… Très vite des questions éthiques se greffaient sur ces questions de prospective scientifique. C’est dans ce contexte de conversations que j’ai puisé de nombreuses réflexions qui m’ont été nécessaires pour certains de mes récits en bande dessinée. Sans doute cela a-t-il contribué à rendre tout cela suffisamment vivant pour convaincre Jean-Michel de s’intéresser au projet.

Sceneario.com : Richard, Jean-Michel, quelle a été votre part respective dans la construction de la série ?

Richard Marazano : Et bien… Je suis scénariste et Jean-Michel est dessinateur, alors très prosaïquement, on peut dire que j’ai inventé l’histoire, ses circonvolutions, ses chausse trappes et ses culs de sacs, et que Jean-Michel à mis le tout en scène, lui a donné vie. Généralement j’exprime certains sentiments sur lesquels Jean-Michel surimprime ses propres sentiments. Mais tu omet également la part du lecteur… Peut-être que l’histoire que tu as lu est toute différente de celle que j’ai écrite (elle l’est sans doute), du fait du prisme de l’interprétation de Jean-Michel et du prisme de lecture que tu as appliqué au récit. La plupart du temps je trouve oiseuses ces réflexions sur la part de l’un ou de l’autre des auteurs. Une bande dessinée réalisée en commun est par définition une œuvre commune, chercher à démêler de qui provient tel ou tel élément est souvent un exercice égocentrique un peu déplacé trahissant un besoin de tirer la couverture à soit et donc de nier la part de son coauteur.

Jean-Michel Ponzio : Quand j’ai rencontré Richard les grandes lignes du scénario étaient déjà tracées. J’ai pu apporter ma contribution à quelques détails, mais rien de vraiment formel. Mon rôle a donc était d’imaginer des personnages réalistes aux caractères créés par Richard. Puis, dans un même temps, de concevoir l’univers de Genetiks. Richard avait des idées assez précises, des références d’architectures et de films m’ont été données. J’ai également la chance d’avoir mon épouse qui travaille dans le milieu médical, ce qui fait que la plupart des décors de laboratoire de génétique sont inspirés de véritables lieux où sont développées des recherches sur ce sujet. De plus, certains personnages de la série sont réellement ce qu’ils incarnent dans la vraie vie (par exemple : le directeur de laboratoire de génétique).

Sceneario.com : Richard, comment travailles-tu quand tu écris et découpe ton scénario ?

Richard Marazano : Il y a deux phases contenues dans cette même question : une première phase où j’écris l’histoire pour la bande dessinée (un descriptif par case et des dialogues), et une seconde phase ou j’effectue un story-board dessiné pour Jean-Michel. Ce qui lui permet de mieux saisir ce que j’ai à l’esprit pour tel ou tel personnage pour telle idée ou telle scène. Cela lui donne une base à partir de laquelle il peut impulser son univers et son point de vue. Mais avant même cela il y a de longues périodes de mise en place du récit. Tout d’abord celle qui va m’orienter vers tel ou tel sujet, qui va voir naitre le projet. Là les éléments se positionnent, s’accumulent de façon quasiment « organique » ou « gravitationnelle », certains de ces éléments narratifs s’attirent ou se repoussent, selon des règles qui m’échappent en partie, jusqu’à former une entité cohérente qui me semble contenir toute la matière première pour un récit. À ce moment là j’attache autant d’importance au contenu de ce que je vais raconter qu’à un certain nombre de lien qui me semble devoir produire un certain sens et qui recoupent un certain nombre de mes préoccupations récurrentes. Puis il y a une phase encore assez longue où j’imagine chacune des scènes dans le détail. Il ne servirait à rien que je me mette à écrire avant de ressentir le récit en pouvant y entrer par différentes scènes, cela me permet d’être certain de sa cohérence interne. Lorsque je m’attelle finalement à l’écriture, cela fait déjà assez longtemps que je me suis repassé « le film » de l’histoire, la plupart du temps je n’écris donc pas dans l’ordre de lecture de façon linéaire. On peut dire que c’est une forme d’écriture metatextuelle où l’écriture s’effectue par touches successives, un dialogue en milieu de récit, un descriptif signifiant au tout début, puis une phrase clef en fin d’album, une ligne de dialogue au cœur de l’histoire. Comme les impressionnistes suggéraient les formes grâce à la lumière sans clairement en définir les contours, et comme on ne commence pas le dessin d’un personnage par le bout des orteils gauches pour finir par l’oreille droite, un récit me semble comme un corps organique qui vit, la masse d’un bras influence toute la tenue d’un corps. C’est pourquoi il est plus cohérent pour moi de monter le récit par touches.

Sceneario.com : Jean-Michel, est-ce que tu peux nous parler de ta (ou tes) technique(s) de dessin ?

Jean-Michel Ponzio : Ha ! Hé bien, j’en ai tellement parlé dans diverses interviews, qu’aujourd’hui je préfère calmer un peu ce débat. Finalement, est ce que la technique employée est-elle si importante ? Ce qui compte c’est le résultat, qui, je le reconnais n’est pas commun en France. Beaucoup plus répandu aux USA.

Sceneario.com : La série Genetiks est découpée en chapitres plus qu’en trois tomes distincts. Richard, est-ce que tu peux nous parler de ce choix ?

Richard Marazano : Il s’agit d’un parti pris structurel qui était à l’origine lié au format de la collection dans laquelle Genetiks avait été intégrée chez Futuropolis. Cela m’avait pris quelque temps d’imaginer comment le Genetiks qui préexistait sous un autre rythme auparavant pouvait prendre vie dans ce nouveau format. Par la suite cette collection a changé de forme, mais j’ai souhaité lui conserver ce découpage en chapitres bien distincts car il m’était devenu utile dans plusieurs aspects du récit. Genetiks était devenu un récit scandé, c’est à dire qu’il se déployait sous la forme de répétitions sémantiques, narratives, rythmiques et graphiques qui avaient toutes pour but de mener vers un même point.

Sceneario.com : Genetiks est un récit qui mêle plusieurs genres tout en s’appuyant fortement sur le thriller. Quelles étaient tes intentions ?

Richard Marazano : Genetiks est un récit contemporain ou « moderne » voire « post-modern » (bien que personnellement je ne me sentes pas tellement d’affinités avec le post-modernisme en tant que vision de l’art ou du monde), c’est également un récit qui a une forte composante hard-science et en même temps une volonté de déployer la narration sous la forme d’un récit à mystère (en essayant de ne pas trahir les dimensions scientifiques ou épistémologiques de cette aventure). Cette forme narrative découle de la nature du récit lui même, des idées et des sentiments qui y sont développées. À mon sens c’est la nature du récit qui doit en déterminer la forme, pas l’inverse. Là encore on peut dire que la forme du récit m’échappe en partie. À moins d’être une sorte de geek qui voudrait reproduire de manière compulsive un plaisir de lecture de genre, ce me semble être la seule façon de procéder en écriture…

Sceneario.com : La génétique est une science qui évolue très vite et où les notions mêmes qui semblent fondamentales comme la définition de ce qu’est un gène par exemple sont perpétuellement remises en cause. Genetiks a un ancrage scientifique fort mais où très vite une part de fantastique vient se surajouter. Etait-ce par là un moyen de justement pallier à ces incertitudes scientifiques tout en gardant une crédibilité ?

Richard Marazano : Toutes les sciences sont en perpétuelles constructions et toutes les notions scientifiques pourraient potentiellement être remise en cause (à conditions de procéder de façon scientifique bien sûr). Quoi qu’il en soit, Genetiks est bien une histoire, ce n’est pas un compte rendu scientifique ou un article résumant l’état des sciences génétiques au jour de son écriture. Toute expérience que nous avons du monde, qu’elle soit de nature scientifique, médiate ou prétendument immédiate, ou même plus prosaïquement quotidienne, est sujette à remise en question. C’est curieux, mais on ne pose jamais ce genre de question à des auteurs qui font des récits « historiques », comme si l’Histoire n’était pas autant sujette à des remises en questions, ou victime de points de vue biaisés. La part de fantastique dans Genetiks est la part de l’imaginaire et du fantasme inhérent à tout récit, surtout lorsqu’il s’agit d’un récit où des personnages sont amenés à se poser des questions au sujet de leur essence ou de leur existence…

Sceneario.com : Genetiks est au fond un questionnement sur la bioéthique. Vous vous sentez en tant que citoyen directement concerné par les découvertes scientifiques dans le domaine de la génétique et du développement embryonnaire ? Richard ? Jean-Michel ?

Jean-Michel Ponzio : Personnellement je ne me sens pas directement concerné. Non. J’espère que Richard dira le contraire, il aura ainsi plus de choses à raconter que moi sur la question.

Richard Marazano : Il serait illusoire de penser que la science sous prétexte d’objectivité scientifique soit exempte de politique. Depuis que la science existe, en tant que processus d’appréhension du réelle elle est justement au cœur de multiples enjeux politiques. Et tu sais ce que l’on dit : si tu ne t’occupe pas de politique, la politique s’occupera de toi. Les sciences ne me semblent pas échapper aux conséquences évoquées par cette blague de comptoir. Si de simples citoyens ou des auteurs ne se préoccupent pas des implications des découvertes scientifiques, ils risquent, nous risquons, dêtre la dupe de ces implications et leurs répercutions sur nos vies.

Sceneario.com : Genetiks met en scène la toute puissance d’une entreprise pharmaceutique, Richard avais-tu également la volonté de mettre le doigt sur certaine pratique que l’on pourrait qualifier de dérives ?

Richard Marazano : Tu parles de « dérives » en faisant sans doute allusion au fait que l’industrie pharmaceutique en tant qu’industrie a pour but principal la « maximisation des profits » pour ceux qui investissent dans ce domaine et non pas le « bien être de l’humanité ». Au delà de ce discours qui pourrait passer pour caricatural pour certains, j’ai la naïveté de penser qu’il ne s’agit pas là de dérive, c’est la nature même du capitalisme qui s’exprime librement et sans entraves dans ce domaine. Ce n’est pas une dérive, c’est la nature même du système économique et politique dans lequel nous vivons et qui n’acceptera de limites que celles que nous lui imposerons, de raison ou de force. Au delà des préoccupations scientifiques survolées dans Genetiks cet aspect du récit fait partie des multiples préoccupations d’ordre éthique qui y sont associées …

Sceneario.com : Tout comme Le Complexe du Chimpanzé, Genetiks est une série à la fin relativement ouverte. Est-ce que tu peux nous parler de ce choix de ne pas forcement apporter une réponse définitive aux lecteurs ?

Richard Marazano : Je crains malheureusement que l’ouverture que tu évoques pour la fin de Genetiks ne soit qu’un leurre abominable, tandis que la fin du Complexe du Chimpanzé était une réelle fin ouverte, autorisant une part de rêve et d’espoir… Dans les deux cas, ce qui prime c’est le sentiment généré par cette fin et le positionnement qui peut en découler. D’autre part il me semblerait illusoire autant que présomptueux d’apporter des réponses aux lecteurs en matière d’éthique des sciences. Il me semble plus intéressant d’exprimer mes sentiments à ce sujet, et de les partager avec nos lecteurs.

Sceneario.com : Un leurre abominable, le terme est plutôt lourd de sens. Est-ce que tu peux nous expliciter ta pensée ?

Richard Marazano : Cela risque d’être difficile de développer cet aspect sans faire ce que les internautes appellent un « spoiler », sans gâcher la « surprise » ou la découverte de certains éléments du final de Genetiks pour certains lecteurs. Cette ouverture me semble un leurre car pour moi une ouverture c’est un espace de liberté offert à l’esprit, or dans genetiks, cette ouverture sur un temps infini se révèle être une prison infinie, un holocauste éternel pour Thomas Hale. Il n’y a donc rien de positif dans « l’ouverture relative » de la fin de Genetiks, bien au contraire… Très curieusement la prochaine série que nous préparons avec Jean-Michel aura également une fin fermée pour les protagonistes du récit, mais cette fois de façon plus positive… Exactement le processus inverse de celui de Genetiks.

Sceneario.com : Les femmes sont plutôt bien représentées dans Genetiks, Anne, Alice, le secrétaire d’Andreas Martin, « la vieille shaman »… Mais elles sont toutes présentent comme soutient, comme piliers des deux héros de l’histoire, Thomas Hale et Andreas Martin. Deux hommes qui incarnent au travers de leur personnage deux visions qui s’affrontent. Est-ce que ce choix est conscient, a-t-il un sens particulier ?

Richard Marazano : Admettons que ce récit est essentiellement raconté au travers du prisme d’un personnage masculin, celui de Thomas Hale. (C’était d’ailleurs exactement le contraire dans le complexe du chimpanzé où les personnages principaux étaient féminins épaulés par des personnages secondaires masculins). Ce contrepoint me semblait nécessaire, non pas pour apporter une « touche féminine », ce qui aurait été dérisoire, mais parce que simplement ce sont des personnages féminins qui ont un impact réel sur les rapports que le personnage de Thomas entretient avec le monde. Le personnage d’Adrian Martin est finalement lui aussi un personnage secondaire, il est même plutôt un concept qu’un personnage, et si tu reviens au cœur du récit tel que dévoilé dans le dernier chapitre de Genetiks, seul le personnage de Thomas Hale a des « raisons » d’exister « réellement »…

Sceneario.com : Est-ce que tu peux nous développer un peu les « raisons » qu’a Thomas Hale d’exister « réellement » ?

Richard Marazano : Là encore difficile de préciser plus sans gâcher certaines découvertes pour le lecteur. Je vais donc encore rester dans le flou pour conserver au récit sa part du mystère qu’il appartiendra au lecteur de dévoiler en cours de lecture, tout en essayant de préciser cet aspect du récit. Thomas est à la fois la source et la finalité de cette aventure, mais il en est également le modus operandi, la raison opérationnelle. Il est tout à la fois le sujet, la trame du récit et le narrateur.

Sceneario.com : Et pour terminer, est-ce que vous avez de nouveaux projets en communs ?

Richard Marazano : En dehors des dizaines de projets que nous envisageons à chaque conversation, nous avons concrètement débuté une nouvelle série aux éditions Dargaud qui devrait être programmée à partir de 2011. Ce sera encore un récit à mystère et dans un cadre de science fiction « hard science », mais basé sur un contexte scientifique qui a été plus rarement traité dans les récits de fictions en bande dessinée ou au cinéma.

Jean-Michel Ponzio : Oui, c’est prévu en 4 tome et ça s’appellera : Le Protocole Pélican. Le tome 1 a été entièrement dessiné, et je suis en ce moment en pré production sur le tome 2 (élaboration des décors, intégration des personnages).

Sceneario.com : Richard, Jean-Michel, merci de nous avoir consacré un peu de votre temps. A très bientôt !

Richard Marazano : Merci à vous d’avoir suivi Genetiks et Le Complexe du Chimpanzé

Jean-Michel Ponzio : C’est moi.

Site de Richard Marazano : http://web.me.com/marazano/marazano.com/Home.html/

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