Interview

Rencontre avec Steve Cuzor et Philippe Thirault pour O BOYS

Sceneario.com : Bonjour Philippe et Steve, vous commencez à vous forger une certaine réputation au sein du monde du 9ème art. Pouvez-vous nous conter vos ascensions respectives en ce milieu bien fourmillant ?

Philippe Thirault : J’ai eu la chance de commencer aux Humanos, il y a 10 ans tout juste, à une époque où les éditeurs Sébastien Gnaëdig (aujourd’hui Futuropolis) et Philippe Hauri (aujourd’hui Glénat) y travaillaient. Ils ont tous les deux "couvé" ma première série : Miss. Cette série a eu un beau succès critique mais surtout a été repérée chez les auteurs. Mes dernières collaborations avec des dessinateurs de la qualité de Steve Cuzor, Lionel Marty ou Bruno Duhamel ont pu avoir lieu parce que ces dessinateurs avaient apprécié Miss lors de sa parution. Cette série m’a donc apporté énormément et a été un précieux sésame.

Sceneario.com : Vos productions antérieures révèlent un certain attrait pour les récits d’aventures empreints d’une certaine authenticité. Est-ce là ce qui a permis votre association pour "O’boys", votre dernier ouvrage paru chez Dargaud ?

Steve Cuzor : Je pense personnellement que le premier travail d’un auteur, lorsque qu’il est sur le point de s’attaquer à un sujet précis, est de se poser ces questions : à savoir quelle est sa place dans le projet, où il se situe et est-ce que l’histoire qu’il s’apprête à raconter ne peut pas être racontée par quelqu’un d’autre. En d’autres mots, est-ce que le pouvoir qu’il se donne est cohérent avec lui-même et est-il prêt à l’assumer. Si je ne suis pas sûr de mes réponses à ces questions, alors j’abandonne ! Ça gagne du temps ! L’authenticité et la sincérité chez moi, sont souvent liées au vécu, et lorsque j’ai un passage à vide au niveau du récit, je me retourne toujours vers ces deux mots. J’y trouve souvent la solution à mon blocage. Je ne me supporterais pas si, un jour, un lecteur me demandait pourquoi j’ai raconté cette histoire, sans être bien sûr de ma réponse. O’Boys est un récit que je travaille depuis plusieurs années sans savoir que ça donnerait O’Boys en définitif, mais une chose est sûre, j’ai très vite senti le besoin d’y mettre du Philippe Thirault.

Philippe Thirault : Je pense que l’authenticité que m’a demandée Steve quand il est venu me chercher se situait dans l’écriture elle-même, qui se devait être à la fois « poétique » et sans concession.

Sceneario.com : Qu’est-ce qui vous a décidé d’adapter le roman de Marc Twain, "Les Aventures de Huckleberry Finn" ? Pourquoi avoir choisi la période des années 30 ? Qu’est-ce qui vous a permis de croire en cette association entre Huck et Charley ? Avez-vous ressenti le besoin d’être dans la mouvance actuelle concernant les aventures de Tom Sawyer (de Marc Twain également) publiées part ailleurs chez Delcourt, Soleil et Kana ?

Steve Cuzor : Mon idée était de renouer avec la Grande Aventure (à la "Blueberrienne") et de raconter l’Histoire Rurale des années 30 aux USA. A ce moment-là, c’est la crise, les pauvres accèdent enfin à une certaine égalité avec les riches devenus pauvres, une seule catégorie reste en dessous, celle des pauvres "nègres". Eh oui, en plus de la crise, eux subissent la ségrégation. Finalement, rien n’a changé depuis la guerre de Sécession et leur condition d’esclave. Pire, le Gouvernement leur donne les mêmes droits que les blancs mais ce sont les gens de la rue qui leur refusent. Alors, comment ne pas repartir avec des personnages de Mark Twain (très en avance sur son temps) pour raconter cette Amérique-là. On s’est largement inspiré du roman « Les Aventures d’Huckleberry Finn » pour ce premier tome ( pour moi ça coulait de source pour montrer que l’histoire se répète) mais, en aucun cas, je précise, ce n’est une adaptation. Si j’avais dû raconter le Paris des quartiers populaires dans les années 2000, j’aurais utilisé Gavroche. Les années 30 m’intéressent graphiquement et "historiquement". Je mets ce mot entre guillemets car ce n’est pas la grande Histoire qui me motive mais celle qui se répète de génération en génération, la "Petite Histoire", celle de la Crise, celle des gens qui se détestaient hier à cause de leur catégorie sociale différente, et qui, du jour au lendemain, se retrouvent au fond d’un wagon à se détester encore plus parce qu’ils ont tous les deux les mêmes trous dans leur pantalon.

Huck et Charley font certes partie de l’Amérique de Mark Twain, mais je dirais surtout qu’ils SONT l’Amérique de Mc Cain. Huck (le petit blanc à la Mark Twain) et Charley (le pauvre "nègre" qui rêve de devenir Lucius Brown (génie du Blues) à la place de Lucius), s’ils avaient été dans la vie active aujourd’hui, auraient sans doute voté Mc Cain, par rapport à leur éducation et leur naïveté d’analyse. Je les vois facilement dans la peau de jeunes gens séduits par des discours patriotiques à deux cents, ces mêmes jeunes qui se sont engagés plus tard pour la guerre au Vietnam. Rappelons que dans les Etats les plus représentés par les pauvres et les noirs, comme la Georgie, (si mes souvenirs sont bons) Mc Cain était largement en tête.

Ce qui sauvent nos personnages, c’est que justement, ils ne sont pas dans la vie active, ils fuient tout ça, ils fuient en quelque sorte les personnages qui sont en eux ou les futurs adultes qu’ils pourraient devenir.

En tout cas, la ressource d’idées est inépuisable avec des personnages comme ça, rien que le fait de se trimbaler ensemble dans la rue côte à côte donnent d’eux une représentation inverse de ce qu’ils sont. Ce qui leur attire forcément des ennuis d’ailleurs. Et comme on le sait, le héros, c’est le personnage qui a toujours les pires embrouilles.

Alors pour répondre à la question d’être dans la mouvance actuelle, je crois que Mark Twain l’a toujours été, le rapprochement entre la crise de 29 et celle de 2009 n’est pas mal non plus, le contexte racial de l’époque et l’espoir que ça change avec l’élection d’Obama aujourd’hui… Mon désir de travailler sur le sujet n’a rien à voir avec l’adaptation de Tom Sawyer chez d’autres Editeurs.

Philippe Thirault : Pour O’Boys, Steve m’a proposé de co-écrire une histoire pour laquelle il avait déjà des idées bien précises. Je ne connaissais pas vraiment ni Huckleberry Finn, ni le Mississippi, ni le blues, mais cela a titillé ma curiosité, surtout lorsqu’il m’a parlé d’un personnage qui vendait son âme au Diable à Crossroads, un carrefour perdu.

Sceneario.com : Ce road-movie, en partie sur le Mississipi, semble confirmer votre goût pour la culture populaire noire et par extension celle de l’Amérique en général. Pourquoi cet engouement ?

Steve Cuzor : J’ai eu la chance de traîner mes guêtres aux Texas pendant un certain temps, et notamment dans les circuits de compétitions de Rodeo. Autant mon cœur balance sans hésitation vers Obama, autant l’Amérique que je connais le mieux est celle de Mc Cain. Mon rêve de gosse se trouvait parmi eux, parmi ces gens qui manquent parfois (souvent) de culture, les choses sont parfois ainsi, et ils m’ont accueilli chez eux. J’ai été un cowboy "bouseux" comme eux et c’est pour ça qu’il y a eu rencontre. Le plus étonnant quand j’y repense, c’est que mes deux meilleurs potes étaient exactement comme Huck et Charley. L’un blanc du nom de T.J. White, pure souche Sudiste (maigre, blond, moustaches blondes qui descendent jusqu’en bas des joues) et l’autre, noir, du nom de David High Junior. Tous deux étaient Bullfighters (Clowns de Rodeo). Junior rêvait qu’on l’appelle David Hollywood Junior (c’était d’ailleurs son nom d’artiste comme Clown), son nom de famille était pourtant "High" qui suggère la grandeur, mais pour lui ce n’était pas assez, il fallait que ce soit au moins Hollywood, il avait toujours besoin d’en rajouter pour exister un tout petit peu plus. Pour se foutre de lui, T.J. l’appelait "Monkey" (macaque), c’était sa façon à lui de le faire redescendre sur terre. Et pourtant ces deux-là étaient les meilleurs amis du monde. Ils ont dû me marquer profondément car, inconsciemment, je les ai identifié à Huck et Charley.

Philippe Thirault : L’Amérique est un terrain de jeu très intéressant pour un auteur. Les personnages ayant des destins hors-norme y sont crédibles. Ce qui est passionnant est de traiter des contrastes, des associations détonantes. Faire se balader ensemble un Noir et un Blanc à cette époque en fait partie.

Sceneario.com : N’y aurait-il pas également au sein de cette aventure une envie de dénoncer les inégalités sociales d’un grand pays en désuétude au lendemain de la crise de 1929 ?

Steve Cuzor : Dénoncer… ? Dénoncer un truc que personne ne sait ou qu’on cache à tout le monde, je veux bien, mais là… !? Non, rien du tout ! J’aurais l’impression de défoncer une porte déjà ouverte depuis des milliers d’années et j’ai horreur de ça ! Je n’aime pas juger à travers mon outil de travail, ensuite. Ce qui m’intéresse dans un couple comme Huck et Charley, c’est leur façon de devoir s’apprécier par la force des choses. Huck, de par son statut de fils adoptif d’un riche éleveur de Catfishs de la région, oblige Charley à le faire entrer dans un Juke Joint (bar clandestin interdit au mineurs et aux blancs où on joue du Blues), il utilise son petit pouvoir de blanc comme on donne une pauvre cacahuète à un singe en ayant la prétention de l’avoir dresser à venir vers nous. Désolé pour le parallèle, mais c’est pour montrer le genre de rapport que peuvent avoir les personnages entre eux : rester authentique. De son côté d’ailleurs, Charley n’est pas dupe, il l’appelle "Little Boss". Ce qui choquera les autres noirs qu’il va côtoyer, car eux, le prennent au premier degré. Ils lui diront que l’esclavage, c’est terminé, et que Charley est "has been". Sauf que Charley, lui, est loin d’être con. Par contre, il est prêt à vendre son âme pour devenir "Quelqu’un". C’est tout le paradoxe du personnage. Les deux ne sont pas forcément potes et pourtant, en les voyant se balader ensemble, les lecteurs comme les gens qu’ils croisent, le pensent profondément. Les gens retiennent souvent l’image qui se dégage de quelqu’un. Ce qu’ils ne savent pas, nos deux héros, c’est qu’ils ne sont pas à l’abri de le devenir vraiment, à l’insu de leur plein gré et de donner finalement raison à tout le monde.

Philippe Thirault : "O’Boys" est avant tout porté par deux héros positifs, et ce sont eux qui donnent le ton du récit. Il y a une dénonciation de la violence sociale, forcément, de manière implicite, mais la volonté est surtout de raconter un grand périple humaniste.

Sceneario.com : Vous semblez jouer sur le coté "nature" voire immature des individus et leur propension à aller de l’avant, vers un inconnu qui ne semble pas les chagriner au-delà ? Etes-vous réellement partisans de cette insouciance  et de cette quête d’idéal ?

Steve Cuzor : Ça c’est peut-être une chose qui est ancrée en moi. Tous mes rêves de gosses, je les ai réalisés après avoir eu un très grave accident de la route. Auteur de BD en fait parti. On peut toujours ressortir cette devise conne comme la lune qui dit qu’on ne vit qu’une fois… Mais je pense qu’il vaut mieux faire les choses pendant qu’on tient encore en l’air, quand on vous fout dans le trou, c’est pour de bon. C’est mon côté "rien à perdre" et "tout est devant". Donc pas de regret et en ce qui les concerne, de toute façon, ça ne peut pas être plus ennuyeux que le patelin qu’ils quittent. Quoique, si on leur racontait la suite de leur histoire, peut-être qu’ils reviendraient vite aux bercails pour s’emmerder un bon coup.

Philippe Thirault : L’influence de Steve est prépondérante dans cette dimension des personnages. Je crée généralement des persos plus sombres : plus torturés ou plus cyniques. Cette légèreté, cette insouciance, cette candeur sur fond de violence et de misère, de beauté aussi, c’est là que réside le charme de "O’Boys".

Sceneario.com : Comment vous êtes-vous réparti le travail pour élaborer "O’Boys" ? Quelle est la signification de ce titre ?

Steve Cuzor : Parfois, j’écris l’histoire en détaillant des scènes que j’envoie à Philippe pour qu’il retravaille dessus, parfois c’est l’inverse. On sait exactement où on va, mais la forme est modifiable jusqu’au dernier moment. Je peux remanier une scène au moment même où je la dessine. Philippe me fournit de la matière, ensuite je vois ce que j’en fais. Il m’a fait des coups de génies de cette façon-là.

Le titre vient du mot Hobo (vagabond voyageant à travers le pays dans des wagons de marchandises). L’origine de ce mot est aussi vaste que de savoir où se trouve réellement la tombe de Robert Johnson. Il y en a une différente suivant les passionnés qu’on interroge. Moi, j’ai gardé celle qui était tirée de "Oh Boys !", expression employée par ces vagabonds. Je l’ai transformé avec une apostrophe pour faire un énorme clin d’œil (que j’assume complètement !) à "O’Brother where art thou", le film des frères Cohen qui traite, avec beaucoup d’humour et de tendresse mais également sans concession, de cette Amérique rurale des années 30. J’apprécie beaucoup leur travail car on parle des mêmes gens, toujours cette Amérique de Mc Cain. Je pense que si on était amené à se rencontrer, on aurait des tonnes d’anecdotes à partager.

Philippe Thirault : C’est du ping-pong mais Steve a une raquette de tennis.

Sceneario.com : Avez-vous été confronté à des difficultés particulières quant à la mise en place de ces péripéties ?

Steve Cuzor : Non, car lorsqu’on possède deux personnages tel que Huck (petit blanc) et Charley (grand noir), autant intrinsèquement qu’au delà d’eux-mêmes, il faudrait vraiment être bigleux pour ne pas voir toutes les possibilités qui nous sont offertes.

Sceneario.com : Avez-vous arrêté le nombre d’albums qui constitueront cette série ? Envisagez-vous de poursuivre avec Huck un deuxième cycle ?

Steve Cuzor : "O’Boys" est une série d’aventures très Dargaud. On est parti sur un cycle de trois pour commencer car Philippe avait du mal à se projeter sur 20 ans (sourire). Moi, ce n’est pas mon cas, donc c’est bien à long terme que je vois les choses. Forcément, il en découle de ce fait, un esprit à la Charlier, dans le sens où je ne vais pas m’amuser à tuer les personnages. Même si c’est exactement ce qu’on fait… S’amuser à les tuer !

    

Sceneario.com : Prévoyez-vous de poursuivre ensemble d’autres aventures ?

Steve Cuzor : Pas mieux que ma réponse à la question ci-dessus…

Philippe Thirault : En plus d’être quelqu’un d’exceptionnel humainement, Steve est très talentueux… et très courtisé. J’ai donc beaucoup de chance de travailler avec lui et j’ai envie que cela dure…Ca y est, je te l’ai faite ma déclaration. Je sais, tu préfères les pages de script. 😉

Sceneario.com : Question pour Steve : Côté graphiques, on sent une énorme évolution depuis "Black Jack" et votre intervention excellente sur "Quintett". Pensez-vous avoir atteint le trait que vous espériez ? N’y aurait-il pas quant à sa précision une influence émanant de Giraud ("Blueberry") ?

Steve Cuzor : Qu’il y ait une évolution dans mon trait, heureusement en ce qui me concerne. Le premier tome de "Black Jack" est sorti il y a 10 ans, j’espère avoir fait des progrès depuis.

Concernant les influences, je ne connais personne qui n’en a pas. C’est l’origine même, le facteur déclencheur de ce pour quoi, un jour, on est tombé dans la marmite. Je suis aussi influencé par le dessin d’Uderzo que de celui de Jean Giraud, de Jack Davis, de Mandrafina, de Noel Sickles, de Will Eisner, de Pratt ou de Milton Caniff … Comme vous pouvez le voir : que des jeunes qui bossent au pinceau. Je ne pense pas, en dehors de ça qu’on puisse dire avoir atteint quoi que ce soit au niveau de son trait. Le trait est un outil narratif propre à chacun qui évolue avec le temps et en fonction de l’humeur de votre main. Votre main qui n’a pas toujours rendez-vous avec votre œil et votre tête qui veulent une chose et qui en obtiennent une autre. Quand ça marche, c’est génial ! Mais on passe plus de temps à faire en sorte que ça marche. Mœbius vous parlerait de ça d’une façon beaucoup plus "planante" que moi. Disons qu’aujourd’hui, en ce qui me concerne, les années de travail accumulées me permettent d’être un peu plus libre pour me concentrer sur la narration et les sentiments qu’elle implique que sur mon dessin. Quoique… Tout ça est si étroitement lié…

Sceneario.com : Question pour Philippe : On sent une certaine pluralité historique au niveau de vos écrits. Du fantastique avec "La meute de l’enfer" ou "Mandalay" au western avec "La fille du Yukon" ou "Mille visages" en passant par le polar avec "Miss" et la chronique sociale avec "Une épaisse couche de sentiments"…, il semble qu’aucune porte ne vous résiste dans votre boulimie scénaristique ?

Philippe Thirault : J’ai une théorie là-dessus qui ne s’applique peut-être qu’à moi : j’ai l’impression que lorsque j’ai débuté dans ce métier, j’ai écrit dans des registres que j’aimais en tant que lecteur. Je me suis fait plaisir à écrire un western, un polar, des récits fantastiques… Il ne me manque qu’une histoire de pirates et une série de SF et la boucle de mes premiers désirs d’auteur serait bouclée !… Mais aujourd’hui, ma tendance serait de traiter d’avantage des sujets du XXe et du XXIe siècle, en prise directe avec l’Histoire contemporaine et ayant des résonnances dans notre vie. Je travaille par exemple sur une histoire se déroulant entre l’Italie et la France pendant les Années de Plomb.

Sceneario.com : Quelles sont, à tous les deux, vos prochains travaux (projets d’albums en marge d’"O’boys", préparation de la suite à cette saga…) ?

Steve Cuzor : J’ai encore deux tomes de O’Boys à sortir dans la foulée, dont le deux est prévu également pour 2009. Ensuite je m’attaquerai à un One Shot concernant un compagnon d’évasion d’un certain héros qui porte un drôle de nom numéroté.

Philippe Thirault : En avril, sort le tome 1 du "Père Goriot" adapté de Balzac avec Thierry Lamy et Bruno Duhamel (Delcourt) et le tome 3 de "Mandalay" avec Butch Guice et Mike Perkins (Humanos).

Sceneario.com : Quels sont les auteurs ou les travaux de ces derniers qui vous inspirent ? Bénéficiez-vous éventuellement de conseils de certains ?

Steve Cuzor : Pour les références graphiques, voir plus haut. Sinon j’envoie régulièrement mes travaux à certains auteurs que j’estime énormément et qui savent me dire les choses. J’embête ainsi Christian Rossi (je retrouve à travers lui le Jijé que je n’ai pas connu, et qui a le défaut de vous dire que des trucs censés. Il a l’œil du type qui sait exactement où vous en êtes). Il y a aussi Stephan Colman (qui est une sorte de grand frère pour moi et à côté de ça un putain de talent). Pour l’encrage, je m’en remets à Riff Reb’s, un des rares à encrer avec du noir pour nous raconter ses blancs. Et puis un petit dernier pour la route, José-Louis Bocquet qui est un de mes scénaristes préférés et qui voit toujours mon boulot avant parution.

Philippe Thirault : Deux scénaristes de BD m’ont donné envie de faire ce métier : Pierre Makyo et Alan Moore. Je m’étais dit en lisant leurs albums, il y a vingt ans, qu’une écriture de Bd pouvait être assez littéraire tout en restant spécifique à cet art. Makyo m’avait à l’époque reçu très gentiment chez lui et donné d’excellents conseils.

Aujourd’hui je trace ma route sans influences et sans mentor, mais j’ai une admiration immense pour Goscinny et Tezuka. « Astérix » et « L’arbre au soleil » sont mes séries préférées.

Sceneario.com : Sceneario.com vous remercie pour vos réponses et souhaite bonne route à "O’boys" !

Steve Cuzor et Philippe Thirault : Merci à tous les internautes de Sceneario.com d’avoir eu la patience de nous lire jusqu’au bout.

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