Interview

Rencontre avec Eric Henninot et Richard Guerineau

portraits

SCENEARIO : Pourquoi le choix de Rowland et Little Jones ?

HENNINOT : On m’a proposé le scénario de Little Jones, je n’ai pas vraiment choisi.

GUERINEAU : J’ai pu choisir. J’ai choisi Rowland car tant qu’à faire un hommage, autant remonter aux sources.

SCENEARIO : Est-il difficile de s’approprier les personnages ?

GUERINEAU : c’est difficile de s’approprier le personnage, ce n’est pas facile de dessiner la gueule de XIII. Il y a trois détails à comprendre mais c’est difficile. J’ai même fait du recopiage face/profil pour pouvoir maîtriser la phase profonde.

SCENEARIO : Van Hamme est-il intervenu ?

GUERINEAU : Ni Van Hamme ni Vance ne sont intervenus. Les scénaristes ont été plus drivés, ils validaient les étapes, mais nous étions assez libres pour le dessin.

Couverture

SCENEARIO : Est-ce frustrant de ne pas pouvoir créer ?

GUERINEAU : C’est un exercice dès le départ, il faut jouer le jeu, et ce n’est que pour un album.

HENNINOT : Je ne me suis pas senti frustré, j’ai un peu triché car on ne voit pas beaucoup Jones dans la série. Ma Jones est différente de celle que Vance a dessinée, je n’ai pas pu faire comme lui. C’est plus facile parce que Jones apparaissait moins que les autres personnages, il était plus aisé de se réapproprier le personnage. Par exemple je ne lui ai pas fait les cheveux courts comme Vance. Le personnage de Jones est attachant.

SCENEARIO : Comment avez-vous été castés ?

HENNINOT : (en plaisantant) à la gueule, parce qu’on est beaux gosses.

GUERINEAU : En réalité, l’éditeur avait une liste de noms, des gens avec un dessin réaliste, des critères, cela s’est fait sans doute en fonction des gens que l’éditeur connaissait.

HENNINOT : C’était un peu différent pour moi car j’étais jeune auteur, et Yann voulait bosser avec moi. C’est grâce à Yann, je le remercie.

Couverture

SCENEARIO : Que pensez-vous du concept ?

HENNINOT : Ce qui compte le plus, c’est ce qu’on en fait, si le scénario est chouette, ça marche bien, je n’ai pas eu besoin d’y réfléchir, je me suis dit pourquoi pas?

GUERINEAU : Quand l’éditeur m’a appelé, j’ai un peu pensé « encore une série dérivée », mais quand on m’a expliqué le concept, je l’ai trouvé intéressant.

HENNINOT : Sur la série que je faisais avant, Carthago, le scénariste a fait un spin off également, cela ne m’a donc pas paru étrange.

SCENEARIO : Comment s’est passée la collaboration ?

HENNINOT : Elle s’est bien passée, j’ai eu le scénario clef en main, je n’ai rien eu à dire. Je faisais les boards et je les envoyais à Yann.

GUERINEAU : Elle s’est bien passée pour tout le monde. J’ai rencontré Fabien Nury, nous avions les mêmes références, les mêmes affinités, ça a collé tout de suite. J’ai eu le scénario clef en main également, chaque étape est verrouillée. Mais je sais que Steve (Cuzor) a beaucoup travaillé avec Bollée, et a proposé quelques modifications. J’ai fait des changements dans deux ou trois scènes, mais dans le scénario de Fabien il y avait peu de latitude, le scénario était bien bouclé.

HENNINOT : J’ai eu la même impression, le scénario était bétonné, si on bouge un truc tout s’effondre. Rétrospectivement, il aurait peut-être fallu mettre moins de références dans le scénario.

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