Interview

NEMESIS : Renaissance

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Sceneario.com :

Tu n’avais pas dessiné le tome six Rebirth, pourquoi être revenu sur cette série ?

Alain Janolle : Eh bien, parce que j’en avais envie depuis un petit moment, et surtout parce que Soleil, nous en a offert la possibilité.

J’ai quitté Nemesis à la fin du tome 5 parce que je voulais expérimenter d’autres choses, d’autres médias, me mettre au service d’autres histoires. Et là encore, j’ai eu la chance de pouvoir le faire.
Nous avons créé Babel avec Ange, j’ai également travaillé trois ans dans l’animation et j’ai aussi pu raconter mes propres histoires avec « H.O.P.E. » et « Trois Peuples » chez Glénat. Mais petit à petit est né en moi le manque de Nemesis. L’envie de faire revivre Fischer, Mallow et Roxanne.

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Alors quand Soleil m’a contacté pour que je dessine une couverture afin d’éditer une intégrale des 5 premiers tomes, nous leur avons proposé, Ange et moi, de reprendre la série là où elle s’était arrêtée. Ou plutôt là où j’avais arrêté de la dessiner. Ils ont trouvé l’idée intéressante et nous avons pu faire ce tome 6 qui sert à la fois de conclusion au deuxième cycle de Nemesis commencé avec le tome 4, et de trait d’union avec la suite des aventures de Roxanne, Fischer et Mallow.

Sceneario.com :

De quelle manière reprend-on une ancienne série?

Alain Janolle : Avec pas mal d’appréhension : Vais-je être capable de redessiner les personnages? Ne va-t-il pas y avoir un écart graphique trop important entre le tome 5 et le tome 6 ? Les lecteurs de la première heure vont-ils être au rendez-vous et apprécier ce nouvel opus?
Mais surtout avec beaucoup d’enthousiasme. Comme je l’ai dit un peu plus haut, ça faisait un bon moment que l’envie de redessiner Nemesis me taraudait, en plus de ça, l’histoire que me proposait Ange était très excitante, Heu… Graphiquement parlant bien sûr.
Alors quand Soleil nous a donné le feu vert, j’ai mis mes doutes de côté et j’ai foncé.

Sceneario.com :

Redessiner les personnages laissés de côté depuis 11 ans, cela n’est pas trop dur?

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Alain Janolle : C’est une question que je me suis posé avant de me remettre à les dessiner et à laquelle j’ai répondu en les dessinant à nouveaux. Ils sont revenus très facilement. En fait, ils ne m’avaient jamais quitté.

Sceneario.com :

Némésis est un récit quelque peu angoissant, comment s’est déterminé ton choix graphique pour créer cette atmosphère ?

Alain Janolle : Je n’ai pas vraiment réfléchi à un choix graphique particulier pour cet album. Il s’est imposé de lui-même. Pas mal de scènes se passent de nuit et d’une manière générale, l’atmosphère est assez « plombée ». Ça collait donc parfaitement avec le style que j’avais commencé à développer avec « H.O.P.E. » et « Trois Peuples ». Des planches en noirs et blancs très contrastées.

Sceneario.com :

Ange est le seul scénariste avec lequel tu travailles puisque vous avez déjà réalisé ensemble Babel, dans tes deux autres séries, Hope et Trois Peuples tu es ton propre scénariste. Est-ce dû au hasard ou bien partagez-vous une certaine philosophie, les mêmes envies ?

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Alain Janolle : J’ai rencontré Anne et Gérard en 1995, si mes souvenirs sont bons. Nous avions à peu près le même âge et nous avions aussi pas mal de goût en communs. Nous avons très vite sympathisé et nous sommes passés d’une relation professionnelle à quelque chose de plus amical. C’est ainsi que, quand j’ai voulu me lancer dans l’écriture de mes propres histoires, je me suis naturellement tourné vers eux pour qu’ils me guident et me conseillent. « H.O.P.E » et « Trois Peuples », ne seraient pas ce qu’ils sont sans leurs précieux conseils. Aujourd’hui, nous retravaillons ensemble sur la suite de Nemesis d’une façon très naturelle. Ça coule de source. Et c’est certainement dû au fait, qu’en effet, nous partageons une certaine philosophie et les mêmes envies. Créativement parlant bien sûr … Parce que sinon, Gérard, il veut faire du surf sur une coulée de lave à Hawaï et perso, c’est pas vraiment mon truc.

 

Sceneario.com :

Dans tes albums il semble y avoir toujours, une société en ruine ou en passe de l’être, est ce que c’est dans ces univers que tu te sens le plus à l’aise, lorsque les personnages sont confrontés à une question de survie ?

Alain Janolle : Ce n’est pas un choix conscient.
Par exemple, l’idée de « H.O.P.E. » m’est venue, presque par hasard, en regardant ma fille et ses potes jouer dans les ruines d’un bunker sur une plage de Normandie. Après, bien sûr, ça entre en résonance avec mes goûts et ma culture.

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J’ai été marqué, comme pas mal de personnes de ma génération, par l’image finale du premier film de la planète des singes.
Et j’ai une attirance certaine pour le genre post-apocalyptique. Pas forcément pour confronté mes personnages à une question de survie, bien que celle-ci soit une question importante si on veut que le récit soit intéressant, mais plus pour les mettre face à face avec un monde neuf. Plein de nouvelles possibilités, plein de pièges à éviter et d’obstacles à contourner pour reconstruire quelque chose. En l’occurrence dans « H.O.P.E » une société humaine.
Mais je ne suis pas bloqué sur le post-Apo ou la SF. J’ai pas mal d’autres envies…

 

Sceneario.com :

Revenir à Némésis avec une nouvelle fin alternative, est-ce le début d’une nouvelle aventure ?

Alain Janolle : Je dirais que c’est la conclusion d’un cycle et le début d’un autre. Après avoir terminé le nouveau Tome 6 de Nemesis, je dessine actuellement le tome 7 qui est la première partie d’un diptyque. Et si les lecteurs sont au rendez-vous, il y aura d’autres diptyques…

 

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