Interview

Les auteurs de 100 Ames

Sceneario.com: Bonjour à tous les 3. Première question traditionnelle : pouvez-vous vous présenter aux lecteurs français ? Comment êtes-vous arrivés à la BD ?


ALEX : Salut à tous. Je m’appelle Alex Crippa et j’ai eu la chance de transformer ma passion en travail. J’ai toujours aimé le cinéma, la bande dessinée et la littérature « de genre » (horreur, gore, thriller, noir, mystère…). Depuis l’enfance j’aimais écrire des récits brefs et j’ai continué jusqu’à mes 20 ans. Ensuite un ami me conseilla le cours de scénario de l’École de Bande dessinée de Milan et depuis j’ai compris que c’est la forme d’écriture que je préférais. Lorsque je pense à une scène je la vois en images et les personnages en mouvement (j’ai du trop voir de films !) et je ne veux pas que mon idée reste « seulement » écrite sur du papier. J’aime le langage par les images, je le trouve très communicatif et expressif. J’ai essayé d’écrire de tout : bandes dessinées, cartoons, film, jeux vidéos… mais la bande dessinée est l’expression artistique que je préfère. C’est immédiat, synthétique (la synthèse dans le récit est un véritable art) et surtout il nécessite peu de gens : c’est mieux de discuter juste avec un dessinateur et un coloriste qu’avec une troupe cinématographique !

Alfio : Salut à tous je suis Alfio Buscaglia, dessinateur de 100AMES. J’ai 35 ans et suis dessinateur depuis environ quinze ans. J’ai commencé à dessiner gamin, après que Métal Hurlant, Pilote et toutes les bandes dessinées françaises m’aient fait comprendre que c’était la route à suivre pour pouvoir exprimer ce que je désirais de plus… Depuis cet instant je n’ai jamais cessé de rêver et… avec le temps, un peu par volonté, un peu par hasard, ce rêve est devenu un métier.
MANU : ciao !! Je suis Emanuele Tenderini, j’ai 27 ans et suis un auteur de BD… (Je me présente ainsi et à chaque fois tous me demandent : « ah ?…et quel travail fais-tu ? »)…ok… j’ai étudié à l’école de la bande dessinée de Milan, Alfio Buscaglia était, entre autres, mon professeur de « technique de BD »… (Mais c’est quoi comme matière ?! ?)… je profite de l’occasion pour le remercier officiellement,et Mauro Muroni et Adrien Bênis pour m’avoir formé professionnellement.

Sceneario.com: La BD est-elle votre seule activité ?
ALEX :
Dans ma carrière (? !) j’ai fait divers travaux (superviseur d’un quotidien de pays, gérant d’une vidéothèque, créateur de jeux vidéos, comme Décathlon, ouvrier…) mais j’ai toujours lié ces activités à la bande dessinée. Je n’ai jamais cessé d’écrire et tous les choix que j’ai faits ont été conditionnés pour le meilleur et pour le pire de ma passion/obsession. Actuellement elle est mon unique activité et j’espère m’insérer encore plus dans le marché français.
ALFIO : En Italie gagner de l’argent en dessinant seulement des bandes dessinées est très difficile. Ma principale activité est l’enseignement à l’École de Bande dessinée de Milan… mais pour remplir le réfrigérateur je m’occupe aussi d’illustrations, de graphisme publicitaire et d’animations flash.
MANU : non, j’ai même négocié des ventilateurs à Qaanaaq.

Sceneario.com: Comment est née la série ? En avez vous fait d’autres avant celle-ci ?
ALEX :
Alfio et moi on a déjà travaillé ensemble entre ’96 et ’97sur « Randall McFly » une mini série publiée par l’École de la Bande dessinée. J’adaptais, il dessinait : c’est ainsi que nous nous sommes connus et que naquit notre entente. Ensuite nous sommes allés à Milan et avons partagé 4 ans le même appartement. On nous avait dit que la précédente locataire avait disparu et personne ne savait où elle était (c’est vrai !). On a appelé Claudio et ainsi naquit l’idée de 100ame…

ALFIO : J’ai fait beaucoup d’autres séries publiées en Italie. Entre toutes et que je me rappelle avec plus d’affection : Armadel (2002), Goccianera (Star Comics 1999), Randall McFly (Esseffe Éditions), Les Chefs d’œuvres de l’Aventure (Xenia Éditions 1997), Demon Hunter (Xenia Éditions 1993/96)… mais j’en ai fait beaucoup, beaucoup d’autres… Malgré l’engagement de les porter à terme j’admets que beaucoup de ces occasions de travail sont nées par pur hasard… comme 100 AMES… après mille péripéties professionnelles et amicales avec mon ami Alex.
MANU : 100 AMES est mon premier travail.

Sceneario.com: Comment s’est déroulé la création de cette série et plus particulièrement de ce tome : Alex donne son scénario à Alfio qui envoie ses planches à Emanuelle ? En un mot, comment s’est passée votre collaboration ?
ALEX :
Il y a trois ans Alfio et moi avons travaillé ensemble sur le pilote à chaque fois qu’on avait une idée (à déjeuner, dehors, de jour, de nuit…) jusqu’à que nous lui donnions une forme précise : trois filles cohabitent dans une maison infestée d’un démon qui doit récupérer 100 âmes damnées enfuies de l’enfer. Ensuite je me suis concentré sur la trame et le caractère des personnages pendant qu’Alfio a commencé à dessiner de tout (des personnages, intérieurs, extérieurs, des objets…il a envahi la maison de projets !). Au début notre bande dessinée devait apparaître sur un site Internet italien, ensuite nous sommes allés à Angoulême et tout changea : nous devions le publier en France ! Ainsi nous avons changé le format des pages, rendu plus sérieuses les thématiques et les personnages (autant dans le dessin que dans le caractère) et augmenté le suspense. En parlant des différents tomes, j’ai d’abord écrit le sujet et le passa à Alfio et à Emanuele qui le l’ont lu et me disent ce qui va bien et ce qui ne va pas. Ensuite je le réécris en tenant compte de toutes les critiques de tous les trois et j’entame l’adaptation. Lorsque j’ai fini tout le scénario je leur fais lire et s’il y a encore quelque chose à arranger je le fais. Lorsque tout est approuvé, Alfio commence à dessiner les premières pages, ensuite il le passe à Emanuele pour les couleurs. Mais, je tiens à préciser, jusqu’à la fin tous les trois nous sommes ouverts à tous types de correction et modifications qui puisse améliorer notre travail. Nous ne retenons rien de définitif jusqu’à ce que nous soyons satisfaits de chaque détail.

Sceneario.com:
La première chose qui m’a saisi, c’est l’unité de la BD : on a l’impression que vous êtes tous les 3 sur la même longueur d’onde. Depuis quand vous connaissez-vous ?
ALEX :
Je suis très content que cette entente se remarque. En effet nous nous connaissons depuis quelques années. Alfio je le connais depuis 7 ans, Emanuele depuis 4. Comme je l’ai dit, Alfio et moi on a cohabité pendant 4 ans dans le même appart. Nous pouvions soit nous égorger soit travailler ensemble : nous avons préféré la deuxième des opportunités.
MANU : …et en outre Alex et moi on aime le même groupe musical.
ALFIO : Rien n’est vrai, il ne faut pas nous croire. On se connaît depuis si longtemps pour se haïr l’un l’autre mais nous ne voulons pas l’admettre. Ceci est notre secret.

Sceneario.com: Pourquoi avoir choisi de faire un thriller fantastique ? C’est un peu risqué pour de jeunes auteurs, car il n’est pas évident de faire « peur » en BD, comme c’est le cas au cinéma ou en littérature…
ALEX :
Avant tout merci pour le « jeune » auteur. Le choix du thriller a été naturel pour moi et presque obligé : il est le genre que je connais le mieux. Il me plaît pour l’impact visuel/graphique. Nous voulions que nos pages surprennent les lecteurs, qu’ils soient fascinés par les atmosphères, les situations, les lieux et les personnages surnaturels. J’espère avoir réussi ! Et ensuite, outre une passion personnelle, l’horreur est revenue s’imposer depuis quelques années surtout au cinéma et dernièrement ils envahissent le marché (99 films d’horreur sont prévus pour 2005 !). Je crois qu’après « The Blair Witch Project » n’importe quel auteur a dû s’essayer tôt ou tard dans ce genre.
MANU : oui.
ALFIO : Je n’aime pas particulièrement l’horreur, les monstres et les scènes gores. Mais ça me réussit bien ce dessin et une grande partie des bandes dessinées que j’ai faites jusqu’à maintenant suivaient ces thématiques…

Sceneario.com: Justement, et cette question s’adresse plus à Alex, mais peut-être Emanuele et Alfio ont un avis : Le pari est réussi, en particulier grâce aux enchaînements à des plans bien étudiés… Le cinéma t’a-t-il inspiré ? Les films d’horreur ou fantastiques, par exemple ?
ALEX :
Wow, merci pour le compliment ! Oui, le cinéma est ma principale source d’inspiration artistique (et même de vie…). Pour 100AMES je n’ai pas pensé à un film en particulier, mais il est fait de diverses influences, de films qui m’ont toujours fascinés et que je ne peux pas oublier: « Evil Dead » de Sam Raimi, « Seven » de David Fincher, « La maison des fenêtres qui rient » de Pupi Avati, « The Sixt Sense » de Night Shyamalan, « The Frightners » de Peter Jackson… et de trop d’autres. Même la bande dessinée m’a inspirée beaucoup : les 50 premiers numéros du très italien Dylan Dog (Sergio BonelliEditore) contiennent des authentiques chefs d’oeuvres d’histoires thriller/horreur. Frank Miller avec son Sin City m’a fasciné pour les atmosphères et les dialogues. La bande dessinée française je l’ai découverte seulement depuis peu, mais je voudrais mentionner « Comptine d’Halloween » de Callede(Delcourt) comme une des meilleures histoires trhiller que j’ai jamais lu. Finalement, même si il semble ne pas y avoir de rapport, je dois quelque chose aux séries TV comme « Friends » et « The Simpsons » dont ils sont de grands passionnés : le rythme et la synthèse de leurs dialogues devraient être étudiés dans les universités.
MANU : … Futurama aussi n’est pas mal.
ALFIO: J’aime toutes ces bandes dessinées et ces films où les temps de narration et leurs cadrages soient bien équilibrés et donnent un bon souffle à l’histoire. Le genre ensuite est secondaire. Je refais vingt fois le même Storyboard mais chaque page doit être revue de manière claire et surtout doit transmettre quelque chose…

Sceneario.com: Angie, Emanuella et Chiara ont des caractères très différents. Vous n’avez pas craint d’en faire 3 héroïnes trop stéréotypées (la gothique, la douce et la raisonnable) ?
ALEX :
Parfait ! C’est vraiment ce que nous voulions ! 😉 Pour notre histoire nous avions besoin de caractériser trois filles en peu de pages (avec Nèdnama, le démon qui prend le corps de Claudio, 4 protagonistes à gérer en 46 pages !) et les stéréotypes servent vraiment à ceci. Plus précisément : les trois filles ont des caractères différents mais normaux dans un contexte réel, ‘ensuite « ils explosent » dans des contextes surnaturels. Ainsi, Angie la gothique est l’experte de la démonologie et l’action-girl, Manu est plus raisonnable et intelligente et donc elle se retrouve à faire le détective, alors que Claire est « belle et stupide » mais ensuite elle se retrouve malgré elle avec des pouvoirs surnaturels et un fils de trop. Le personnage de Claire part en sourdine et se développera de façon toujours plus surprenante : suivez les prochains tomes…
MANU : …j’aime le terme « douce »…
ALFIO: je suis d’accord avec Emanuele.

Sceneario.com: Bien que les 3 filles aident Claudio, on a l’impression qu’une sorte de connexion lie Claudio à Angie (il apparaît derrière elle, il lui prête sa montre, elle a un caractère assez « gothique »…). Est-ce le cas et si oui, cette relation va-t-elle se développer ?
ALEX :
Claudio (ou mieux Nèdnama, le démon qui est en lui) a un rapport différent avec chacune des trois. Avec Emanuela il est détaché, mais c’est elle qui est curieuse et cherche à comprendre ce qui se passe. Avec Angie on la sent plus semblable, parce qu’elle connaît déjà la démonologie et l’occultisme, elle est passionnée de surnaturel, donc elle est celle qui peut « accepter » et comprendre le mieux sa présence. En pratique s’il parle avec elle il sait qu’il ne perd pas son temps. Avec Claire par contre… vous devez attendre le tome 2 et surtout le 3 !

Sceneario.com: Y a-t-il une raison au choix de Milan ? Vous y vivez ? Vous êtes fan de la Juve… euh… je veux dire de l’Inter ou du Milan ? :o)
ALEX :
Inutile de parler avec moi de football : je ne le suis pas et je n’y comprends rien ! Le choix de Milan c’est parce que, comme je disais d’abord, Alfio et moi y avons emménagé pour habiter et travailler (je suis de Lecco, lui de Pavie) et nous avons finis dans cette maison un peu « étrange ». Il n’existe pas en outre des bandes dessinées de genre thriller acclimatées à un niveau international en Italie, et la chose nous a semblé originale. Et ensuite Milan est connue seulement pour la mode, la publicité et le football… mais elle a un coté « dark side »très intrigant. Venez nous voir…
ALFIO : Je vis à Milan mais je suis fan de la Juventus. Cette année nous gagnerons la Champions League.
MANU : je te remercie de m’avoir posé cette question…j’habite à Venise.

Sceneario.com: Vous êtes édités par Delcourt, un grand de la BD « franco-belge ». Est-ce une satisfaction, une sorte de reconnaissance de votre travail de signer chez un tel éditeur ?
ALEX :
Je suis très satisfait de Delcourt, autant pour la distribution que pour le traitement qu’ils nous ont toujours réservé. Ça me déplait un peu de le dire, mais en France l’auteur de bandes dessinées est considéré comme un vrai artiste, pendant qu’en Italie il est seulement « auteur de bandes dessinées »(vous pouvez le traduire comme « qui ne travaille pas et perd son temps à dessiner »).
MANU : C’est un honneur pouvoir travailler avec cette maison d’édition, surtout pour la qualité de ses bandes dessinées.
ALFIO : Je suis très honoré de travailler avec eux.

Sceneario.com: Il existe plusieurs grands types de formats BD : comics, école « franco-belge », manga… Avez-vous un support préféré ?
ALEX :
Lorsque j’écris pour le marché français je trouve votre format très efficace. Les grandes pages et en couleurs sont très expressives et donnent un bon rythme à la narration. L’unique chose qui ne me plaît pas beaucoup c’est le nombre de pages limitées pour les tomes qui sortent une fois par an : je n’aime pas beaucoup faire attendre les lecteurs, j’ai peur qu’avec le temps ils se désintéressent de mes histoires. J’espère que non !
ALFIO : Pour le format franco- belge, c’est un juste compromis entre les autres formats américains et italiens et parce que non… manga ! Parfait pour pouvoir raconter une histoire sans en sacrifier le coté esthétique du dessin. Je me trouve très à mon aise de dessiner pour vous.
MANU : Je crois que la bande dessinée « franco- belge » est la meilleure forme d’expression pour un artiste qui travaille dans ce secteur. J’espace, je respire, je colore…avec des pages aussi grandes chaque dessinateur pourrait s’épancher délibérément si seulement les scénaristes n’en profitaient pas pour s’épancher à leur tour…

Sceneario.com: Quelles bandes dessinées lisez-vous ? Vous influencent-elles ?
La série s’appellent « 100 Âmes » et dans ce premier tome, Claudio n’en a repris qu’une. Le calcul est rapide : votre emploi du temps est complet jusqu’en 2075 !! Plus sérieusement, quels sont vos projets pour 2005 et après ?
ALEX :
Comme américains j’aime Frank Miller (comme je l’ai déjà dit), les premiers numéros de « Preacher » pour son « politically uncorrect » et le thème religieux, « Powers » de Michael Bendis parce que c’est une énième (mais réussie) réélaboration du mythe des super héros, et des auteurs alternatifs et expérimentaux comme Scott Mc Cloud et Peter Kuper (« The System »). De l’anglais Alan Moore, j’adore ses premiers travaux pour l’étendue des sujets traités et la sûreté avec laquelle il tient en même temps des histoires longues et compliquées. J’ai été beaucoup influencé par l’italien Tiziano Sclavi créateur et scénariste de Dylan Dog, un écrivain génial et sans règles, avec une grande imagination dans la création de ses personnages, également auteur de superbes romans surréels ; ensuite Andrea Patience parce que dans ses histoires courtes il réussissait à unir méchanceté et sensibilité comme aucun autre ; et aussi le Magnus de « l’inconnu » pour le rythme et l’action. J’admire beaucoup aussi le sud-américain Trillo, scénariste exceptionnel capable de s’essayer avec tous les genres en maintenant toujours son style précis et reconnaissable. Je connais encore peu d’auteurs français, mais depuis l’adolescence j’étais devenu fou du style de Moebius et l’humour dévastant d’Edika. En revanche, pour revenir à 100AMES, je peux vous dire qu’il n’y a pas une règle de capturer un damné par numéro… en théorie notre série se conclut avec le tome 3, mais en pratique le final sera ouvert pour continuer la saga. Disons que dans les trois premiers numéros nous racontons une histoire complète, mais le pilote que nous avons créé ne s’épuise pas ici. 100 ça fait beaucoup beaucoup à capturer…
Mon projet pour 2005 sera de continuer à travailler sur 100AMES et mettre en place les autres projets pensés pour le marché français. Deux autres du genre « horreur surnaturel » pensés aussi pour la collection Insomnie de Delcourt (l’un parle de réincarnation et l’autre d’un… ange), un « noir » dessiné par Andrea Mutti et Angelo Bussacchini (auteurs de »Point Break »), une histoire de zombie et une autre avec des protagonistes trois De del’ancienne Rome (dessinée par Emanuele Tenderini). Presque toutes sont acclimatées en Italie. Pour le marché italien je travaille sur une série de BD acclimatées dans le monde du sport pour un quotidien sportif connu (dont le papier est rose, alors que le votre est jaune…). Pour le futur j’espère seulement avoir encore des bonnes idées à proposer !

ALFIO : Je lis de tout, je ne fais pas de distinctions. Mais j’achète peu, parce que je cherche de la qualité. Pour dessiner 100 âmes je n’ai pas cherché d’auteurs de référence en particulier. Mon style est un compromis de toutes mes expériences passées. Je ne m’étonnerais pas si je changeais style les ans prochains… Pour l’instant 100Ames me prend beaucoup de temps, mais je suis également sur d’autres projets éditoriaux qui ont déjà des éditeurs intéressés. Je vous en parlerai en temps voulu.
MANU : je ne lis pas de bandes dessinées. Je regarde seulement les images. Je pense qu’une bande dessinée est bonne lorsque il suffit de la regarder pour comprendre ce qu’il se passe. J’aime beaucoup observer chaque image et chercher à interpréter mentalement l’histoire. Mes maîtres absolus sont Moebius, Enki Bilal, et Lorenzo Mattotti. Avec eux trois je ne fais que vivre des émotions uniquement en observant les formes et les couleurs. Mes écrivains préférés sont : Philip Dick et Frank Herbert.
Pour 2005 je prévois la mise en couleur du second volume de 100 âmes, la colorisation de la série « Wonder City » écrit par Gualdoni et dessinée par Stefano Turconi. En outre je vais dessiner une histoire pour les Humanoïdes Associés et une pour les « Éditions Art », une maison d’édition italienne. … Alex m’a donné un ultimatum pour dessiner « DEI »… été 2005. Croisez les doigts !!!

Sceneario.com: Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions et bon vent !
ALEX :
Merci à vous de nous donner l’opportunité de nous faire connaître mieux des lecteurs français ! J’espère vous rencontrer à Angoulême !
ALFIO : Salut, merci !
MANU : Merci à vous !!!

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