Interview

JF Di giorgio pour Bruxelles Métropole, édition Glénat

Sceneario : Comment gères-tu la rentrée avec trois sorties assez rapprochées (Bruxelles, Eden Killer, Samuraï) ?
JF Di Giorgio :
 Ajoutez à cela la naissance de mon fils il y a peu, ca fait vraiment une actualité chargée ( rires ! ). 
Pour le moment tout se passe bien. Apparemment les gens ont l’air d’apprécier l’album "Bruxelles Métropole", et les prépublications de "Samurai" et d’ "Eden Killer". Mais bon, dans six mois, tout peut changer. C’est la raison pour laquelle je profite chaque jour de ce qui m’arrive. 

Sceneario : Dans nos interviews, on a souvent parlé de mygala et samouraï. Peux tu nous parler de tes anciennes series, julie-julie, sam grifith, munro,les pays perdu, bouchon le petit cochon et shane avec le recul ?
JF Di Giorgio :
 "Julie Julie", c’est quasi de l’archéologie. C’est presque mon tout premier bouquin. A cette époque, je ne pensais même pas devenir même scénariste.

"Munro", c’est mon premier boulot "pro". Je garde beaucoup de nostalgie de cette époque, même si elle était très dure. Griffo était déjà au sommet de son art, alors que moi je débutais. J’ai fait toutes mes erreurs en " live " dans le beau journal " Spirou " et ensuite en albums. Je payais chacune de mes erreurs " cash ". J’ai beaucoup appris.

"les pays perdus", il fallait bien manger. Le seul intérêt pour moi dans cette série c’est que les histoires que j’adaptais se déroulaient dans des endroits où j’avais usé mes fonds de culotte.

"Sam griffith", i’aimais bien le tome 1. Je m’y étais beauoup investi. Dommage que la série se soit arrétée dès le tome 2. Cela reste un de mes regrets.

J’ai beaucoup aimé écrire "Bouchon le petit cochon". Si c’est possible, un jour je réécrirai pour les enfants. 

Sceneario : Mygala et Samuraï, sont des bandes dessinées ou le fantastique intervient. Qu’est-ce qui t’a amené à faire un policier ‘classique’ pour Bruxelles Métropole ?
JF Di Giorgio :
 J’ai toujours aimé le polar. Je lis toujours avec beaucoup de plaisir des auteurs tels que Mc Bain, Didier Daeninck, Dard, Manchette, et beaucoup d’autres. Récemment j’ai vu "Ne le dis à personne", en DVD. Une vraie claque !

Avec "Bruxelles Métropole", j’ai voulu faire une BD avec un rythme lent, avec une héroïne qui prend son temps pour résoudre l’enquête. Et dont la "technique" d’investigation est basée sur la compréhension des personnalités des différents protagonistes de l’affaire plutôt que sur l’action… 
Le coté "classique" et un peu "lent" de l’histoire est donc volontaire.

Sceneario : Pourquoi avoir choisi le Bruxelles à la fin du XIX siècle ?
JF Di Giorgio :
J’ai la nostalgie du Bruxelles de ces années là…. c’est ce Bruxelles là qu’avec Pablo Santander, nous avons tentés de recréer… un Bruxelles qui n’existe pas vraiment… un Bruxelles vaguement surréaliste et fantastique, où les ambiances sont bien plus intéressantes que les gens !

Sceneario : Est-ce que cela a été facile de trouver de la documentation sur cette période et qu’es ce que cela a amené à l’histoire ?
JF Di Giorgio :
Regardez les livres qui sont autour de moi ! Ma collection de bouquins photographies sur Bruxelles de cette époque est en train de tout envahir ! Et Pablo a du payer un supplément de bagages à l’aéroport tant ses valises étaient pleines de livres d’architecture ! ! ! ( rires ! )

Plus sérieusement, rassembler la doc pour ce diptyque a vraiment été un gros travail. 

S’il est relativement facile ( encore que !…) de trouver des bouquins de photographies des façades d’immeubles de Bruxelles, il est beaucoup plus dur de trouver des documents des intérieurs des appartements bruxellois… Où alors quand on en trouve, elles sont souvent très sombres, quasi "inexploitables". C’est un vrai casse tête !

On a essayé d’être le plus juste possible.

Pour ce faire on a consulté des magazines, les livres de Jean d’Osta, le service photos de la SNCB, des centaines de vieilles photos, de cartes postales, Internet, d’innombrables personnes amoureuses du vieux Bruxelles, etc…

D’autres fois, nous avons "travaillé" à partir de plans ( par exemple il n’existe pas de photos d’intérieur de la prison de St Gilles …mais nous avons fini par dénicher des gravures de l’intérieur des "cellules", si vous regardez bien la séquence dans la prison, le pot à eau, le bidet, tout est juste…)

Il s’est probablement glissé quelques petites erreurs ça et là, mais encore une fois nous avons essayé d’être le plus juste possible.

Sceneario : Le dessinateur Pablo Santander est chilien. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
JF Di Giorgio :
C’est notre éditeur qui nous a mis en contact. Une excellente initiative ! 

Sceneario : Comment avez-vous travaillés ensemble?
JF Di Giorgio :
D’abord par une prise de contact par Internet.
Puis Pablo est venu un mois à la maison, période durant laquelle nous avons récolté le gros de la documentation.

Sceneario : C’est ta première bd chez glénat, et en plus chez glénat belgique
JF Di Giorgio :
J’aime beaucoup travailler chez Glenat Caravelle. D’abord pour des raison pratiques. Etant moi même basé à Bruxelles, on peut se voir très facilement. Ensuite parce que je m’entends très bien avec les gens qui dirigent la boite.

Sceneario : Comment et pourquoi as tu choisi cet éditeur pour cette série ?
JF Di Giorgio :
Ils m’ont présenté l’axe de leur nouvelle collection, que j’aimais beaucoup.
Travailler pour des éditeurs différents me permet de fournir des travaux variés. De ne pas avoir d’étiquette.

Sceneario : Dans l’interview de l’année dernière tu nous disais "Outre cela, j’ai 2 one-shot, "Soleil amer" ( une histoire romantique et noire ) et "Bruxelles Métropole" (thriller historique…) qui sortiront chez Glénat /Caravelle en 2007". Pourquoi bruxelle est devenu un diptyque ?
JF Di Giorgio :
C’est une erreur de frappe." Bruxelles Métropole " a toujours été prévu en dytique. 

Sceneario : Qu’es devenu l’autre projet ?
JF Di Giorgio :
Pour "Soleil Amer", vous avez raison, au départ l’album, était bien un "one shot". Cristina qui aimait bien l’histoire m’a demandé à un moment si je ne pouvais pas la prolonger. Au départ j’ai décliné l’offre, ne voyant pas trop comment faire. 
Ce n’est qu’après avoir terminé l’album et avoir pas mal réfléchi, que j’ai découvert un "axe" intéressant pouvant donner lieu à une série. J’ai proposé l’idée à Glenat Caravelle, qui a décliné l’offre. Soleil à tout de suite dit "Oui". Le premier tome de "Soleil Amer" sortira donc chez Soleil courant 2008, normalement.

Sceneario : Bruxelles métropole est prévu en deux tomes. Comptes tu faire d’autres histoires a cette période ? avec les même personnages ?
JF Di Giorgio :
En ce qui concerne l’éditeur et en ce qui me concerne, c’est "oui" ! ( j’ai plusieurs idées en réserve ). Reste à savoir si les lecteurs nous suivront.

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