Interview

Interview Olivier PERU, Sophian CHOLET et Simon CHAMPELOVIER.

Sceneario.com: Bonjour Olivier, Sophian et Simon. En ce mois de juin, est sorti chez tous les libraires de France et de Navarre Zombies, premier tome d’une série dont vous êtes à l’origine avec Sophian Cholet (au dessin) et Simon Champelovier (à la couleur). Cet album, de plus, inaugure la toute nouvelle collection "Anticipation" de chez Soleil. Comment avez-vous conçu ce projet ? Qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le seuil du monde des morts-vivants?

Olivier : A la question comment, je répondrais avec amour ! À la question qu’est-ce qui nous a poussé, je dirais aussi l’amour. L’amour des zombies ! On les aime vraiment depuis notre plus tendre enfance. Maintenant pour le côté un peu plus concret de notre projet, couv je crois que c’est une foule de détails qui ont coïncidé et nous ont tous poussé dans les bras les uns des autres. De mon côté je travaillais avec Jean-Luc sur des choses plus fantasy au moment ou il développait une collection anticipation et de l’autre Sophian s’est montré chez Soleil avec un carton à dessin plein de zombies. On ne s’est pas posé de question existentielles, on s’est juste apprécié, on a eu envie de travailler ensemble sur une histoire de zombies, on s’est lancé et tout s’est emboité à la perfection. Il s’est passé la même chose avec Simon, il a réalisé une page test qui nous a bluffé et dans la semaine il devenait notre co-auteur. La vie est comme ça des fois, un long fleuve tranquille rempli de morts-vivants…

Sceneario.com: N’avez-vous pas craint de vous trouver noyés dans les productions du même style?

Olivier: J’ai jamais trop regardé la concurrence, donc non, je n’entretiens pas de crainte à ce sujet. Et puis les premières critiques tombées sur notre série sont toutes positives (on en compte déjà des dizaines après seulement deux semaines de sortie) et plein de librairies nous ont placé en coup de cœur dans leurs boutiques (merci les amis). On profite d’un bouche à oreille d’enfer et les fans de Walking Dead sont les premiers à nous lire et à nous demander la suite. Donc sans prétention, je pense qu’on est déjà sorti du lot. Merci d’ailleurs à tous les fans de zombies sur le net ou en librairie qui ont fait du buzz pour nous !

Sophian : A mon sens, seuls « Walking Dead » et « 28 days later » s’inscrivent dans la même veine que notre « Zombies », à savoir une approche assez frontale du genre. J’avoue ne pas avoir été aussi emballé par le comics de « 28 days later » que par les films, dont le premier opus reste un référence du genre. La comparaison avec « Walking Dead » semblait inévitable, mais je suis content de voir que notre récit s’en démarque et propose une alternative qui a enthousiasmé libraires et lecteurs fans de zombies.

Sceneario.com: Pour la circonstance, et pour bien cadrer avec le stéréotype du zombie, avez-vous été amenés à puiser quelques enseignements sanguinaires dans les œuvres existantes issues des mondes du 7ème et du 9ème art ou des jeux vidéo?

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Olivier : En ce qui me concerne, je crois qu’un seul film a tout dit sur les zombies, il s’agit du premier « Dawn of the Dead », celui de Romero. Je l’ai vu très jeune et il m’a profondément marqué. Je me souvient m’être dit à l’époque « moi aussi quand je serai grand, je ferai une histoire de zombie ». Même si j’ai joué des heures et des heures à Resident Evil, les zombies dans le supermarché restent mes préférés !

Sophian: Mes références sont essentiellement cinématographiques ; le « survival » est un genre très codifié et il est toujours intéressant de voir ce que chaque réalisateur a pu y apporter. « 28 days later » est à mon avis le top de ces dernières années, le rythme nerveux et l’ambiance y constituent des modèles du genre. « Night of the living-dead » de Tom Savini, les premiers Romero bien évidemment, restent excellents. J’ai aussi revu le « Dawn of the Dead » de Zack Snyder, même si je reste agacé par certains tics de réalisation, « Planet Terror », hommage gonflé aux films de série B, « Zombieland » et son générique super classe, « Shaun of the Dead », « Braindead », « Return of the living-dead » de Dan O’Bannon… Le travail réalisé sur les décors de « I am legend » m’a beaucoup plu, même si je me suis davantage inspiré pour mes propres décors du boulot incroyable d’Otomo dans le chef-d’oeuvral « Akira ».

Sceneario.com: Bien que le thème du mort-vivant soit la base de votre récit, vous y incluez la quête délicate d’un homme à la destinée tortueuse qui retrouve un brin d’illumination au contact d’un enfant et également la tentative ambitieuse de reconquête d’un groupe armé. Comment se sont opérés ces choix ?

Olivier : C’est peut-être ici qu’une petite touche de magie inexpliquée s’est glissée dans le projet. Nous avions des idées assez larges de ce que nous voulions aborder et puis peu à peu, quand j’avançais dans l’écriture et que j’en discutais avec Sophian, ces deux thèmes parmi d’autres ont pris de l’épaisseur. Les personnages et l’histoire ont commencé à s’écrire tout seul et ils nous ont emmené dans une direction que nous aimions. Il nous a seulement fallu les contrôler, ensuite tout s’est mis à couler de source.

Sophian : J’ai tout de suite été séduit par les pistes de scénario qu’Olivier proposait de développer. Tout d’abord, situer l’action plus de 7 mois après la contamination : on ne se retrouve pas à suivre comme d’habitude un petit groupe de survivants qu’on voit tomber les uns après les autres. Olivier présente d’emblée deux alternatives : l’homme seul, discret et « animal », dans une cité infestée de zombies, ou la caravane de bateaux comptant près de cinq cents survivants, une véritable micro-société vestige de la civilisation dont on verra prochainement comment elle s’est créée et organisée. Ensuite, cette rencontre avec Josh, qui ranime « le père » en Sam et le souvenir d’une vie sociale et familiale. Enfin, l’arrivée de ce groupe armé organisé qui les ramène progressivement à un semblant de société et leur propose surtout un véritable « projet de vie », au-delà des simples préoccupations de survie quotidienne. J’ai hâte de voir ce qu’Olivier nous a préparé pour la suite, j’ai déjà les douze premières pages du second tome en main… amis lecteurs, accrochez-vous!

Sceneario.com: Ne sentez-vous pas avoir banalisé quelque peu la violence des combats en les comparant à des jeux vidéos et en faisant participer activement un enfant de bas âge?

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Olivier : Je trouve le monde dans lequel on vit ultra violent et les enfants sont en première ligne face à cette violence. À l’école, dans la rue, au journal télé, on ne voit que ça. Sans tomber dans le discours moralisateur à deux sous, je prends pas trop de risques en affirmant que les choses ne tournent plus très rond. Je crois que les gamins (et même les gens plus généralement) ne savent plus se parler sans s’insulter, notre époque leur appris la violence comme un moyen de communication. Dans Zombies, notre propos est surtout de dire qu’un enfant s’adapte mieux aux changements d’un nouveau mode de vie. Aujourd’hui, les gamins qui fument, boivent, se battent, ont des comportements sexuels précoces ne le doivent surement pas aux jeux vidéos ni même à leurs lectures mais plutôt au contexte dans lequel ils grandissent.

Sophian : Je partage les inquiétudes d’Olivier et reste stupéfait de la facilité avec laquelle on stigmatise les produits « culturels »…

Sceneario.com: Vous avez opté pour un récit angoissant et offensif en y apportant, de temps à autre, quelques saccades scénaristiques qui témoignent d’une volonté d’ébranler, toujours plus, l’émotivité du lecteur. Est-ce à dire qu’à l’instar des morts-vivants, vous avez envie de marquer au plus profond les esprits en jouant à fond la carte du rebondissement choc ?

Olivier : Ben, c’est un peu le principe d’un bon scénario de surprendre. Ceci dit, c’est vrai que le contexte apocalyptique et la présence des morts-vivants peut précipiter les surprises. Mais notre but n’est pas de faire pleurer nos lecteurs, on veut simplement leur offrir un voyage original dans notre univers et les tenir en haleine durant toute la lecture de l’album.

Sophian : Effectivement, le contexte se prête parfaitement à ce type de surprises, mais à jouer en permanence avec les rebondissements, on finirait par désamorcer tout effet et à rendre le récit plus plat qu’autre chose. On se laisse donc une grande marge de manoeuvre d’un point de vue scénaristique sans pour autant chercher le « twist » narratif à tout prix.

Sceneario.com: Au cœur de l’épuration macabre, vous faîtes intervenir Serge Lapointe, un auteur encreur de comics. Pourquoi ce clin d’œil ?

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Olivier : Parce que c’est un excellent copain aussi fan de zombies ! Et puis quand je vivais à Montréal avec mon frère et qu’on travaillait dans un studio où bossaient des tas de grosses pointures de la bd US (Karl kerschl, Yanick Paquette, Clément Sauvé, Michel Lacombe) souvent après le travail on se retrouvait pour vider quelques chopines et on discutait de nos futurs projets. À l’époque, Walking dead sortait à peine en anglais et comme avec Serge Lapointe on trouvait ça cool (c’était pas encore la série culte que c’est devenu aujourd’hui), on se disait qu’on aimerait bien faire un truc de zombies à nous. Aujourd’hui je suis revenu vivre en France et faire de Serge Lapointe un héros de bd me semblait un bon moyen de le faire embarquer dans l’aventure.

Sophian : Et puis, il a le physique de l’emploi, non?

Sceneario.com: Pourquoi avoir choisi le continent américain pour être le théâtre des opérations ?

Olivier : Plus cool, plus grand, plus de flingues, plus télégénique… mais si jamais on se lance plus tard dans un second cycle, on a bien envie de faire un tour sur le continent européen pour voir comment les survivants s’en sont sorti.

Sophian : Ca vient aussi de nos envies cinématographiques et et la diversité de paysages, climats, cultures et personnages qu’offre le continent américain. Mais j’espère bien pouvoir dessiner nos zombies sur les Champs-Elysées ou la place Rouge.

Sceneario.com: Comment s’est opérée votre association avec Sophian qui, pour ce dernier, semble être une première ? Quel est celui qui a poussé l’autre pour réaliser cette saga ?

Sophian : Lors de ma seconde année à « L’Atelier », j’ai écrit et dessiné les premières pages d’un projet de BD de zombies intitulé « Dévoré », que j’ai présenté aux éditeurs à l’occasion du festival d’Angoulême. Le scénario a été écarté mais mon dessin a été plutôt bien reçu, et Jean-Luc Istin m’a très rapidement proposé de travailler en tant que dessinateur sur ce premier album et de développer une histoire de zombies avec Olivier, amoureux du genre lui aussi. Après quelques coups de fil, on s’est assuré des goûts, références et envies de chacun, et on s’est mis au boulot.

Olivier : Quand j’y repense… quelle émotion… déjà plus d’un an qu’on est ensembles et il m’a pas encore offert de fleur. Le goujat!

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Sceneario.com: Comment vous êtes-vous organisés pour faire avancer votre projet ? Est-ce que le scénario était calé avant que Sophian intervienne ou avez-vous ensemble pris le parti d’avancer au coup par coup ?

Olivier : Notre idée directrice était de raconter une histoire de zombie bien à nous. On a donc décidé des grandes lignes ensemble. Puis, mises bout à bout, je pense que les heures qu’on a passé au téléphone à causer de notre bébé pourraient former une semaine entière de discussion. Durant cette semaine, on a beaucoup parlé de l’histoire et des personnages de façon générale puis ensuite j’ai écrit le scénario en 4 étapes en cachant la fin l’album à Sophian. Je ne lui ai révélé qu’au dernier moment (quand il a été temps de travailler sur les 15 dernières pages) et quand j’ai vu sa réaction, j’ai su qu’on étaient dans le bon… C’était génial ! Je crois qu’il m’a gentiment affublé d’un ou deux noms d’oiseaux et puis on a bossé main dans la main jusqu’à la dernière page et la dernière ligne de dialogue, ensemble.

Sophian : C’est un vrai plaisir de travailler avec Olivier, je ne pouvais pas espérer mieux pour un premier album! Il s’agit d’une vraie collaboration, à chaque étape de l’élaboration de l’album : on discute de la direction que prend le récit, des dialogues, du découpage, de la mise en scène et du dessin, tout en respectant le travail de chacun. Les conditions sont vraiment idéales : étant lui-même dessinateur, il m’apporte son expérience professionnelle et un véritable second regard sur mon travail de débutant. Et surtout, il a été d’un grand soutien tout au long de cette année et demi de travail, parfois difficile.

Olivier : J’en remets une petite couche ici pour dire que mes deux camarades ont été extras sur cet album ! Des supers pros !

Sceneario.com: Sophian, votre coup de crayon est aussi incisif que réaliste. Quel est votre secret pour un tel rendu ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Sophian : Il est toujours difficile de percevoir les qualités de son propre dessin, je reste focalisé sur toutes les failles d’aujourd’hui et les progrès qu’il me reste à faire. Je ne pense pas qu’il y ait de secret ; comme tous les dessinateurs, je travaille beaucoup et m’investis énormément dans mon travail. Concernant le rendu, j’essaie de limiter au maximum les étapes de dessin précédant la finalisation et de conserver une certaine approximativité du crayonné pour ne pas trop perdre la spontanéité du dessin. Néanmoins, le dessin réaliste réclame une mise en place précise et rigoureuse pour rester crédible, sinon ça ne fonctionne pas et l’image se casse la gueule. L’encrage nécessite une attention toute particulière car il est seul garant du résultat que le lecteur tiendra entre les mains. Je prends régulièrement le temps d’étudier le dessin et les encrages d’autres dessinateurs, à essayer de saisir ce qui fait la qualité de leur travail et qui fait défaut au mien, chercher comment obtenir dynamisme et souplesse, combiner énergie et élegance. La plume peut être travaillée de bien des manières, pour ma part j’essaie de « jeter » mon trait au maximum, avec les accidents (heureux et malheureux) que cela entraîne. En terme d’inspiration, Otomo bien sûr pour son sens du découpage nerveux et cinématographique autant que pour son dessin exceptionnel, mais aussi les deux grands dessinateurs du réaliste franco-belge : Giraud et Boucq (« Bouncer » en noir et blanc, wah!). Et puis Guarnido, Lauffray, Vatine, Wendling, Mignola, Capüllo…

Olivier : Je me permets de faire une petite remarque… je ne fais pas partie de la liste des artistes cités au-dessus. Ça fait plaisir… merci Sophian.

Sceneario.com: Comment avez-vous travaillé l’effigie des personnages ?

Sophian : Concernant Sam, il s’agissait d’en faire un type « passe-partout » un véritable « monsieur-tout-le-monde ». Personnellement, je trouve qu’on essaie souvent de nous vendre tel ou tel personnage comme absolument banal, un mec comme vous et moi, alors que le personnage en question a un design fort et un charisme certain (le « loser charismatique », très en vogue). Je suis assez content de lire parfois que notre héros manque de charisme immédiat et que c’est par la voix-off que le personnage gagne en consistance. Quant à Josh, son physique découle naturellement de celui de sa soeur, que l’on rencontre quelques pages plus tôt. Lorsque j’ai dessiné Alicia, Olivier ne m’avait pas encore délivré le reste du scénario et j’ignorais que Josh prendrait tant d’importance dans le récit. Je devais donc trouver de quoi le rendre attachant, en faire un gentil gamin débrouillard, tout en respectant ce que j’avais mis en place avec sa soeur (taches de rousseur, yeux clairs, cheveux ébouriffés…), et Josh est né quasi-immédiatement. Serge, leader de la caravane de survivants, devait se distinguer immédiatement et être charismatique, presque « de métier » puisqu’ancien acteur. Olivier m’a envoyé les photos du vrai Serge Lapointe et c’était impeccable, je n’ai plus eu qu’à le styliser (et le maigrir un peu, restrictions post-apocalyptiques obligent) pour obtenir mon personnage. Pour le reste, j’ai improvisé au fur et à mesure, chaque personnage naissant quasi-directement sur la page. Les couleurs de Simon ont beaucoup apporté aux personnages, ils ont gagné en consistance. Et puis Simon a une façon incroyable de travailler les matières, donner l’épaisseur d’un cuir… Quant aux zombies, le résultat est au moins pour moitié dû au travail formidable qu’il a fait sur les projections de sang, pustules, moignons, croûtes et autres insanités.

Sceneario.com: Quels enseignements retenez-vous de ce premier opus ? Quelles sont vos impressions sur le travail réalisé et sur le fait de voir celui-ci fleurir les étalages ?

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Sophian : J’apprends beaucoup du travail d’Olivier, sa façon de concevoir et construire son récit, mener la narration, découper les pages. Je vais essayer de soigner encore davantage la mise en scène, conserver un certain classicsime dans la mise en page tout en travaillant davantage mes plans et chercher à donner plus d’intention à mes cases. Il faut que j’arrive à résoudre mes problèmes de dessin sur certaines échelles de plan qui me posent problème, trouver le niveau de détail approprié. Pousser également le « jeu d ‘acteur » des personnages, gestuelles et expressions du visage. Et à plus long terme, je voudrais trouver le temps d’explorer d’autres techniques, notamment les aplats de noir très utilisés en bande dessinée ; j’en suis incapable pour le moment. Le travail de Simon sur la couleur est vraiment de grande qualité et m’intéresse beaucoup, j’aimerais être capable d’aussi belles ambiances et modelés. Après un an et demi penché sur ma table à dessin, je suis très content de ce premier album et du soin que tous les intervenants ont apporté à sa réalisation. Il constitue une base à partir de laquelle travailler, sur laquelle je dois prendre suffisamment de recul pour en répertorier les erreurs et maladresses inhérentes à une « première fois » et rectifier le tir pour le second tome. Mais je reste très heureux de voir ce premier tome abouti, avec ses réussites et ses imperfections, et de découvrir jour après jour les retours très positifs des lecteurs. Merci Oliver, merci Simon et merci aux éditions Soleil!

Sceneario.com: Où en êtes-vous de la suite ? Avez-vous déjà prévu le nombre d’épisodes qui composeront la série?

Olivier : Le tome 2 est presque entièrement écrit et les premières pages sont déjà là ! Et en ce qui concerne la tomaison on veut emmener nos persos sur une histoire en 3 bouquins avec une vraie fin. On a plein d’idées pour ensuite se lancer dans un second cycle mais pour l’instant on se concentre sur ces 3 tomes.

Sceneario.com: Merci de vos réponses en vous souhaitant tout le succès possible pour Zombies.

Olivier : Merci à vous ! Et Continuons à propager le virus ! Mordons tous les gens qui n’ont pas encore nos zombies dans leur bibliothèque !

Sophian : Un grand merci à sceneario.com pour son soutien, et merci à tous les lecteurs mordus de « Zombies », j’espère vous retrouver en dédicace très bientôt et pour le second opus dans moins d’un an!

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Sceneario.com: Comment êtes vous arrivé sur cette BD?

Simon : Un peu par hasard. Jean-Luc Istin (directeur de la collection Anticipation chez Soleil) m’a proposé de faire les couleurs de « Zombies ». J’ai accepté parce que je n’avais encore jamais travaillé sur une BD dans ce genre-là. J’avais plusieurs BD plutôt héroic-fantasy ou space-opera précédemment, alors j’ai eu envie de changer.

Olivier : Nous aussi, on était bien content qu’il ait envie de changer. Quand on voit ce que son boulot apporte à l’album, je ne peux même plus imaginer la série sans ses couleurs…

Sceneario.com: Comment approche t-on une BD sur les zombies?

Simon : Comme n’importe quelle BD, la lisibilité prime sur beaucoup de choses. Olivier et Sophian m’ont conseillé de voir 2/3 films pour m’inspirer de l’ambiance fin du monde, et ensuite il n’y avait plus qu’à faire les planches.

Sophian : Dès la première page test, Simon a donné une vraie ambiance à l’album, mon dessin gagnait imméditament en caractère, la narration se faisait évidente. Il n’était plus envisageable de bosser avec quelqu’un d’autre tant son travail nous a plu.

Sceneario.com: Y’a t-il des techniques spéciales pour coloriser des morts-vivants?

Simon : Il s’agit surtout d’utiliser une gamme couleur différente de celle des vivants afin de bien faire la distinction. Leur peau est plus grise ou livide, et ils sont très sales (prendre un bain ne fait plus partie des priorités pour un zombie). L’utilisation de textures pour rendre le côté crade des corps en décomposition est d’une grande aide. *Comment s’est déroulée la collaboration avec les 2 auteurs?

Simon : Très bien. Olivier et Sophian sont ouverts au dialogue, il y a eu beaucoup d’échanges et de discussions sur les planches afin d’obtenir le meilleur résultat.

Olivier : Simon est super poli, il ose pas dire qu’on lui a cassé les …ouilles (devant ce mot vous pouvez mettre un N ou un D) et qu’il accepté de faire des heures sup sur les pages.

Sceneario.com: Avez-vous eu les mains totalement libres, ou la dictature "Choletpéruvienne" vous a-t-elle régulièrement obligé à changer vos couleurs?

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Simon : Olivier et Sophian avaient déjà une idée précise de l’atmosphère globale de l’album. Le début de l’album a fait l’objet d’un certain nombre de retouches afin que je m’aligne sur eux. Je dirais que je n’ai pas rencontré plus de dictature sur cet album que sur les autres que j’ai réalisés. Le travail du coloriste consiste à cerner les attentes de ses collaborateurs afin d’y répondre, tout en glissant sa touche personnelle dans l’ouvrage.

Sophian : Passé un certain cap, on avait quasiment plus rien à dire sur les pages… Je me répète, mais Simon a vraiment fait un travail d’enfer et je ne pouvais pas rêver mieux pour un premier album…

Sceneario.com: Sur quels albums va t-on vous retrouver à présent?

Simon :Actuellement je travaille sur 2 albums ; tout d’abord, "La Guerre des Orcs" avec Daxiong et Olivier Peru. Et ensuite, "Spynet" avec Chris Alliel et Jean-Luc Sala.

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