Interview

Interview d’Eric Herenguel & Pierre Loyvet

Sceneario : Bonjour Eric et Pierre, comment vous êtes-vous rencontrés et venus à faire ce Krän Univers ?
Eric :
Il faut remonter jusqu’à l’époque de Rouen !

Pierre : Ah oui ! C’est vrai. La première fois que l’on s’est rencontré c’était en 1992, j’avais 12/13 ans et j’étais dans un festival de bande dessinée où Eric dédicaçait son premier album carnivore et il m’avait fait une dédicace. Dans ce festival, il y avait un livre d’or où les visiteurs pouvaient faire des dessins et au moment où j’en faisais un, Eric était à côté de moi et il m’a dit que j’avais un bon coup de patte.

Eric : Il avait un bon coup de crayon pour un gamin de 12 ans qui fait un dessin à main levé et au feutre, c’était vraiment bien. Une espèce de gros barbare, je me souviens très bien. Il avait aussi un fanzine qu’il voulait me montrer. Le temps qu’il aille le chercher, je me retrouve avec le directeur du salon qui me dit que c’est l’heure de mon train et il faut qu’on aille à la gare.
Pendant tout le trajet de retour, je me dis c’est quand même con de croiser un môme qui a autant de capacité et de ne pas avoir son contact. C’était impossible de le retrouver. Je me souviens juste que je t’avais dit qu’un jour tu pourrais faire de la bande dessinée.

Pierre : Oui c’est vrai (rires). A douze ans cela motive. J’ai continué le dessin et j’ai fini ma première bande dessinée Sboub & moi en 2000. C’était chez Vent d’Ouest et j’ai re-rencontré Eric et en parlant, il m’a reconnu. Il se souvenait encore de l’épisode de Rouen.

Eric : Ce n’est pas tous les jours que tu rencontres quelqu’un qui a quelque chose dans la main. Souvent je croise des gens qui me parlent de bande dessinée et qui veulent en faire. Quand ils te montrent leurs planches, ils sont tellement loin de ce qu’ils disent, tu es mal. Tu ne peux pas leur dire "arrête". Tu es poli et c’est tout. Alors que là, Pierre ne la ramenait pas et quand il a pris un crayon, il m’a montré en trois secondes qu’il avait un truc. Il ne s’en rendait pas compte d’ailleurs. Ce genre de truc te dépasse en général. C’est le genre de chose qui arrive une fois tous les dix ans.
Je ne pensais pas qu’on bosserait ensemble. C’est qu’en fait, à un moment, il avait fini Sboub qui n’avait pas assez trouvé de lecteurs pour continuer au-delà de deux albums. Il m’a envoyé un essai de pages sur une série de gags autour du thème de la mort comme le personnage de Pratchett. En regardant son travail sur cet essai de pages avec la mort que j’ai trouvé cela …kranesque…  je me suis dis ‘tiens, pourquoi pas’ et je lui ai proposé de travailler sur ma serie. Il y a quelques années, Vent d’Ouest m’avait proposé de faire une série déclinée de Krän pour un public plus grand car on commence à toucher des ados, voire de jeunes ados. La série mère est très trash et ce n’est pas toujours évident de la faire passer auprès des parents. Alors je lui demande s’il ne veut pas faire un test sur les personnages, juste les dessiner.
De là, il me fait un dessin bien réussi, alors je lui propose un gag, et de fil en aiguille on commence à monter un projet. Au bout d’un mois, je lui dis "je vais à Paris, je vois Dominique Lourdeau notre directeur de collection et je lui parle du projet". Dominique m’a dit "nous on le sent, d’autant plus si c’est toi qui coache l’affaire". De mon côté, j’ai cherché une coloriste. J’ai rencontré Morgil par Internet en discutant sur un site de bande dessinée. Elle a fait les couleurs de l’album. C’est aussi une très bonne illustratrice et qui fait maintenant ses premières bandes dessinées dans le Lanfeust Mag.
Voila comment est née cette collaboration, d’une association de trois talents. Le mien, j’espère mais je n’en sais rien, mais pour les autres j’en suis sûr. C’est à dire une bonne coloriste et un bon dessinateur. 

Sceneario : Comme je te l’ai déjà dit, sur certains gags je préfère les répliques et réflexions des personnages dans la page plutôt que la chute finale.
Eric :
C’est vrai, cela c’est dû à mon manque d’expérience. En fait dans Krän, un gag ne se termine jamais par une chute, ce n’est que le déroulement d’une situation qui va compliquer ou développer une autre situation. Donc des gags, je sais en faire dans une histoire longue, mais dans Krän univers c’est different, bizarrement je n’arrive pas à les arrêter dans un gag d’une page. J’ai toujours l’impression de devoir en rajouter une couche pour être soit très lourd, soit très con, soit décalé un peu à la Monty Python. Ça passe très bien à la télé. Si tu prends Kaamelott sur M6, quand il y a un gros blanc à la fin et que tu entends juste dans le noir un mec qui ajoute un commentaire genre "ça va le faire non ?" ça relance le gag mais cela ne marche pas en bande dessinée. C’est le genre de chose que j’ai appris récemment, le gag doit tomber sur une chute qui est dans la dernière case, pas jouer sur les redondances. 

Sceneario : Pierre, vu qu’Eric est dessinateur, comment te fournit-il le scénario ? un pré-découpage, cadrage, …
Pierre : En fait c’est tout simple. Il n’y a pas d’indication visuelle. Il raconte l’histoire et les dialogues. Après j’ai une liberté totale. J’imagine la scène dans ma tête et je n’ai pas d’indication de cadrage, à part si c’est vraiment important.

Eric : Je m’interdis de lui faire ce genre de piège. Il a trop de pertinence instinctive pour que je réduise ça à mon point de vue et généralement c’est même mieux que ce que j’avais pensé. On a tous une méthode d’approche pour comprendre et raconter une histoire. Je crois que quand le scénariste commence à donner des indications qui verrouillent le résultat par les mots, le dessinateur doit déverrouiller ce résultat pour se l’approprier pour ensuite le re-verrouiller en dessin. C’est donc une espèce de verrous qui s’accumulent et qui rendent le résultat moins intéressant. Si je peux réduire au minimum les indications pour que se fasse l’histoire c’est génial. Un exemple, un ami me racontait une blague :
C’est un type qui arrive à l’aéroport et deux gardes du corps le voient et pensent que c’est Sinatra. Ils l’emmènent dans une bagnole blindée. L’homme leur dit "i’m not Sinatra", … et les gardes du corps "yes, you are Sinatra". Il passe tout le trajet à dire qu’il n’est pas Sinatra. Une fois au Ritz, ils le foutent dans une chambre et il y a une super bombe à poil sur le lit et là l’homme commence à chanter stranger in the night.
Tu n’as pas besoin de raconter qu’à ce moment là qu’il fait ceci ou cela. L’essentiel est dit. Il faut se méfier de la surabondance de détails sauf si le scénariste le justifie. J’ai cette méthode instinctive qu’un dessin doit être facilement imaginé par le dessinateur donc il ne doit pas être limité par le scénariste.

Pierre : Pour moi le scénario doit raconter l’histoire et les dialogues, mais sans donner de cadrage. Il peut donner quelques idées visuelles, si c’est super important pour comprendre le gag ou pour un mécanisme qui amène la chute, sinon il faut laisser la liberté totale au dessinateur. Il lit l’histoire et se fait son petit film dans la tête. Ensuite il imagine la séquence et choisit ses cadrages et va dessiner l’image et ainsi de suite. Alors que si le scénariste a sa propre imagination, mais il peut y avoir une grande différence entre ce qu’il voit dans sa tête et ce qu’il décrit. Quand le dessinateur lit trop d’indications, cela reste dans son cerveau et il ne pourra plus imaginer par lui-même. Cela m’est arrivé et j’étais bloqué par les détails donnés par le scénario. Je passais plus de temps à imaginer ce que le scénariste avait dans la tête qu’à raconter l’histoire.

Eric : Cela me fait penser un jour pour le premier album, je lui ai donné un gag où il y a une armée d’orques qui fait le pied de grue devant la citadelle, il y a des catapultes qui envoient un boulet et deux secondes après le boulet leur revient sur la gueule. Merde, ils ont encore des munitions, ils en renvoient et à chaque fois ça leur revient. Sur la dernière case, on voit la cour du château de Torgnol où il y a une catapulte avec une énorme raquette de tennis avec Kunu et Krän en haut des remparts qui donnent les indications plus à gauche, plus à droite, …
Tu as mis un an avant de pouvoir le faire. C’était juste cette indication finale de dessiner une catapulte avec la raquette intégrée et qu’on comprenne qu’elle renvoie les pierres. Maintenant le gag est excellent. Tu as su faire les décors alors qu’il y a un an c’est ce qui te posait problème.

Sceneario : Pour certains gags, il faut donc avoir de l’aisance ou de la confiance ? Pierre : Oui. Disons que là c’est une bande dessinée d’heroic fantasy et des gags en une page. Mais je n’ai pas envie de faire des histoires où l’on ne voit que des gros plans sur les personnages, ou juste des sols avec les personnages posés dessus. Parfois c’est utile car cela aère la page. Mais bon, quitte à faire une armée devant les portes de Torgnol, autant faire une armée qui en impose, style gros budget au cinéma, un peu comme dans le Seigneur des Anneaux. Je sais qu’il y a un an, je ne me sentais pas capable de le faire. Maintenant ça va mieux. Ça m’a fait progresser.

Eric : Je te l’ai dit depuis le début, je préfère que tu t’améliores dans l’univers et comment tu vas l’appréhender, et moi je vais être moins dans cette partie du graphisme car tu vas le saisir complètement. A la limite, je suis sûr qu’au bout d’un moment, les gens vont oublier ma part de travail graphique et penseront que Krän a toujours été dessiné ainsi.

Pierre : Il y a des gens qui me demandent, pas du tout méchamment, si je n’ai pas de projet perso. Je leur réponds que si, mais plus tard car je ne suis pas pressé.

Eric : De toute façon, on a un contrat tacite de collaboration. Si un dessinateur ou un scénariste lui demande une collaboration sur un autre projet et si ça lui fait envie, il est libre de le faire, au contraire. C’est la meilleure méthode pour qu’il ait envie de continuer à faire Krän. Il n’y a pas cette espèce de dépendance d’un scénariste un peu maquerelle qui va dire "mais non attends". Je peux comprendre quand tu n’es que scénariste. Mais bon, moi je fais d’autres trucs et s’il partait un an ou un an et demi sur un autre projet, ça ne me tuerait pas.

Sceneario : Krän univers c’est du gag en une page, ce n’est pas comme interrompre une histoire de 46 pages ?
Eric :
Exactement, et c’est fait exprès. J’ai vite compris que pour que Pierre se sente à l’aise, il ne fallait pas non plus le trimballer sur la longueur d’une histoire. Il fallait des gags que tu puisses interchanger en fonction de ton humeur. Il fallait plus le choix entre un gag d’intérieur ou d’extérieur, plus de la baston ou plus de situation, … Ca te permet de visiter toutes les possibilités du registre avant, un jour, de faire un long.
Normalement quand tu auras fini le deuxième album de Krän univers, tu auras fait suffisamment de situations pour être capable de dessiner n’importe quoi.

Pierre : De mon côté, j’apprends énormément sur Krän univers. C’est clair qu’avant je ne faisais que du gag, là aussi mais c’est différent car j’ai des décors à faire et comme on l’a dit, autant faire du grand spectacle et le thème s’y prête.

Sceneario : Comment t’es-tu approprié les personnages, car même s’ils sont ressemblants, je les trouve plus finis ?
Pierre :
Je ne me suis pas dis, ‘tiens, je vais essayer d’imiter le style d’Eric’, je vais les dessiner avec mon style sinon c’est le meilleur moyen pour se planter. Je n’y serais jamais arrivé. J’ai utilisé mon style mais avec l’esprit de Krän. En fait, en reprenant les personnages, je n’ai quasiment pas fait de croquis.
Je fais beaucoup de caricature. Quand tu fais la caricatures des gens, si tu chopes "l’esprit" ou le regard, … tu n’es pas obligé que ce soit super ressemblant car on reconnaîtra la personne alors que c’est complètement faux. Pour Krän c’est pareil, je connaissais la série avant, j’étais fan, j’aime bien les jeux de rôles, le métal en musique aussi.

Sceneario : Bon, on va s’arrêter là, je crois qu’on n’a absolument aucun point commun (rires)
Pierre :
(rires) C’est ce que je disais à Eric, quand je dessine Krän, j’ai l’impression de dessiner pour des potes. Je n’ai pas à me forcer pour rentrer dans l’univers, c’est naturel. Je ne me suis pas posé de questions.

Sceneario : C’est un gros gain de temps alors !
Pierre :
Enfin si, j’en chie quand même pour les personnages et certains trucs. Je pense qu’il faut faire deux ou trois tomes pour bien les sentir.

Sceneario : D’ailleurs, j’ai relu les Krän juste avant l’interview, et on voit l’évolution de Kunu entre les premières pages et les dernières du premier album !
Eric:
Oui c’est hallucinant, je m’en foutais complètement, je l’avais fait même sans savoir s’il y aurait une suite. J’étais dans mon délire. Je sortais de 3 albums avec Delcourt (Edward John Trelawnay) où ça n’avait pas bien marché. En fait, je ne risquais plus rien, il y a même un copain qui m’avait dit que Krän était un suicide artistique. Je lui avais dit "Ouais je sais, mais je ne pourrais pas aller plus bas".

Sceneario : Il en pense quoi maintenant ?
Eric:
Toujours pareil ! Il m’a dit "J’admire la persévérance et heureusement que tu as fait Lune d’argent car franchement j’étais inquiet pour toi". Je ne le prends pas mal parce que c’est une partie de moi et je ne peux pas la renier. C’est même, à la limite, la partie la plus visible de moi. Je peux avoir des coups de sang ou râler comme un Kunu. Je peux être obsédé, pénible, geignard, soupe au lait, courageux, brave mais en même temps fainéant… J’ai tous les défaut de Kunu à des degrés divers et heureusement pas à 100% comme lui. Je n’ai pas forcement de côté Krän, à part peut-être la vanne un peu dure. Parfois je balance de grosses vannes un peu méchantes. Mais sinon, c’est moi et je l’assume à 100%. Cela peut être lourd mais en même temps quand je fais Lune d’argent c’est aussi moi, c’est une autre partie.
Plus je fais Krän, plus je fais apparaître Lune d’argent dans mon travail. C’est bizarre mais c’est indissociable. Plus je fais mes conneries sur Krän et je fais des choses instinctives, plus j’apprends et j’ai de capacité à faire Lune d’argent, dessiner et structurer des choses. C’est vraiment étrange et je ne sais pas l’expliquer. Je pense que le grand secret de Jean Giraud/Moebius est là. Plus tu es capable d’assumer tes limites, plus celles-ci s’éloignent. Quand tu augmentes le rayon de tes limites, tu augmentes la surface de tes capacités.

Sceneario : Pour Krän univers, il faut aussi un Lune d’argent univers ?
Eric:
Ca c’est un rapport que j’entretiens avec le dessin, je ne sais pas s’il est valable pour tout le monde.

Pierre : Déjà je tiens à dire que je suis très Kunu dans la vie (rire). Pour moi c’est un peu différent. Quand je dessine Krän univers, je m’éclate à mort. Je n’ai pas l’impression de reprendre la bande dessinée de quelqu’un. Je ne me sens pas comme une deuxième main. Je pourrais dire que mon Lune d’argent c’est la musique. J’ai commencé la guitare à 8 ans. Je joue du métal à fond. Je joue dans un groupe Keen, du power-metal un peu black-metal. Un mélange de Soilwork et Dimmu Borgir et un peu de Pantera.

Sceneario : Comment gères-tu ton temps entre le dessin et la musique ?
Pierre :
  J’ai fait des priorités, la bande dessinée c’est ma passion et mon métier. La musique c’est une autre passion mais ça passe après.

Sceneario : Vous travaillez comment ? Vous vous rencontrez ? Par courriels ?
Eric :
Par téléphone et emails. Il m’appelle souvent. Vive la freebox. (rires). Maintenant on travaille par MSN. C’est comme si on était dans la même pièce sauf qu’on ne se voit pas. Ce qui est génial avec MSN, c’est qu’il n’y a pas le temps de latence qu’il y a avec les emails. Tu envoies un fichier, je corrige et le renvoie. La seule chose qui pourrait me manquer c’est la gestuelle, mais avec Pierre ça va car il comprend la gestuelle dans les dessins. Tes personnages gesticulent réellement.

Sceneario : Dans ce cas, il faut une webcam !
Eric :
Oui, car des fois, j’aurais besoin de mimer des choses mais pour l’instant cela n’a jamais été un problème car tu as souvent résolu le problème. C’est vrai que j’adore mimer une scène. J’ai vu des reportages avec des vidéos des années quarante où il y a des animateurs qui refont les scènes d’un dessin animé dans la cour. Ils passent l’animation finale en parallèle. C’est génial.

Sceneario : Krän univers tome deux est en cours et Eric, tu travailles sur Krän ou sur Lune d’argent ?
Eric :
Je suis sur Lune d’argent en ce moment.

Sceneario : On verra encore des éléments sur le blog ? car je trouve qu’il y en a moins depuis un certain temps.
Eric:
Oui car plus j’avance dans l’histoire, moins je veux montrer certaines choses. Je suis un peu bloqué par mon propre système. En juin 2006, j’ai lancé le truc, je pouvais mettre plein de pages, c’était le début du tome 2. Mais là, plus j’avance plus je me dis "merde, je ne peux pas montrer ça c’est quand même un truc essentiel". J’ai un peu de mal à les montrer et je suis un peu bloqué par ça. J’en suis à peu prés à la moitié et il se passe vraiment des trucs.

Sceneario : Comment répartis-tu ton temps entre Krän, Krän univers et Lune d’argent ?
Eric :
Krän est relégué en attendant de finir Lune d’argent. Pour Krän univers, on discute par MSN, j’ai des idées de gags, je lui en parle puis je les finalise .

Sceneario : Pierre, tu as aussi des idées de gag que tu lui as soumis ?
Pierre :
Oui, sur mes idées je n’ai pas de chute en particulier, c’est genre "dans le tome deux cela serait marrant que Kunu se retrouve dans un bar de barbare gay" mais c’est tout. Après Eric a trouvé une histoire. 

Eric : Kunu veut absolument aller au bordel après avoir picolé mais pas Krän, alors ils s’engueulent et Kunu part tout seul et sur la dernière case, il ouvre la porte et dans le bar, il y a que des mecs qui dansent le tango, ou un troll en cuir, il y a même un mec accroché au plafond avec de la bougie sur le nez (rires)

sceneario : Ce sont des éléments que tu lui as donnés ?
Pierre :
Non, il m’a juste dit un bar gay avec des barbares, après c’est moi qui trouve des trucs marrants. 

Eric : C’est sympa par contre. C’est une bonne méthode de travail qui est ludique et qui me permet d’être surpris. Si je n’avais pas ça, j’en aurais vite marre. C’est pour ça que je n’écris pas quarante-quatre gags en lui refilant toutes les semaines. J’ai à peu près cinq à six gags d’avance. Maintenant ce que je fais, j’écris un gag, puis on tchate ou on en parle par téléphone, je teste le gag avec lui en premier pour voir comment il réagit, en lui disant oralement. Ça me permet d’affiner les dialogues ou de le re-interpréter avant de le ré-écrire, alors qu’avant j’avais tendance à l’écrire et à lui envoyer. Le fait de lui en parler de temps en temps ça permet d’améliorer certains gags et la chute est meilleure. 

Sceneario : Merci

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