Interview

François TOULAT

Sceneario.com: François Toulat-Brisson, qui êtes vous, d¹ou venez vous?
François Toult-Brisson:
Tout gosse, je rêvais de devenir dessinateur de Pif. Hélas, je n’ai jamais été fichu de dessiner correctement Hercule (ni Pif, en fait…). Il me faut donc me contenter de n’être que rédac-chef de Pif Gadget… Blague à part, journaliste de formation et pifophile d’inclinaison, je suis ravi de contribuer à la relance et au succès du magazine qui me faisait rêver tout gosse !
Pour info, j’étais auparavant responsable de la rubrique ‘Santé’ d¹un magazine mutualiste… Aucun rapport, si ce n’est qu’il faut avoir la santé ! 

Sceneario.com: Pourquoi avoir décidé il y a un an de redémarer PIF Gadget.. Après 10 ans d’arrêt?
François Toult-Brisson: Anciens lecteurs de Pif nous-mêmes, quand nous sommes devenus d’heureux papas et mamans, on a réalisé que nos rejetons ne pourraient pas lire Pif Gadget à leur tour. Malgré une pléthore de titres jeunesse, dont beaucoup sont de qualité, aucun magazine n’avait repris ce qui faisait l’originalité de Pif, cette alchimie entre BD populaires et de qualité, rubriques ‘citoyennes’ teintées d’humanisme pas chiant, et, bien sûr, gadgets fabuleux, dont le montage faisait parfois tant pester nos parents (et là aussi, c’est notre tour!)… 

Sceneario.com: Après cette première année… Un premier bilan?
François Toult-Brisson: Je ne vous fait pas le coup du ‘globalement positif’, parce que c’est mieux que ça: 
en un an et demie, Pif Gadget a pris la tête des magazines de BD sur le ‘créneau’ des 7/13 ans, Pif Éditions à lancé ‘Glop Glop’, un magazine pour les petits (4/7 ans), relancé le mensuel Toutàlire (racheté aux éditions Milan), et édité 4 albums (un Pif inédit, Trelawney, Nestor & Polux, Loup Noir), en librairie le 2 novembre. 

Sceneario.com: Etes-vous au delà de vos espérances?
François Toult-Brisson: Nous avons de grandes espérances ! Plus sérieusement, nous sommes heureux que le pari de ne pas faire un Pif Gadget pour adultes nostalgiques soit tenu. Nous voulions que les gosses d’aujourd’hui se retrouvent dans ce magazine, et Dieu sait qu’ils ont le choix et qu’ils sont exigeants ! Et si, quand même, on peut faire plaisir à nos anciens lecteurs… 

Sceneario.com: Quel public touchez vous avec Pif Gadget actuellement?
François Toult-Brisson: Nos lecteurs sont massivement des enfants. Le premier numéro, en juillet 2004, a été acheté par de nombreux adultes, ravi de cette résurrection et avides de retrouver les héros de leur enfance. Sur une base strictement ‘rétro’, certains ont pu être déçus. Mais comment contenter plusieurs générations d’anciens lecteurs, du Vaillant de 1950 au Pif de 1992? Et surtout, notre objectif n’était pas de faire un ‘coup’, un ‘one shot’ à la Pilote, mais de ré-installer un titre avec 90% de création. Beaucoup d’adultes, heureux de transmettre à leurs enfants (et petits-enfants!) leur plaisir de gamins, ont abonné ou acheté Pif à leurs enfants. L’enjeu, c’est de plaire à ces gosses. On y travaille chaque mois ! 

Sceneario.com: Quels sont vos possibles marge de progression?
François Toult-Brisson: Clairement, notre principale marge de progression se situe au niveau des abonnements. Pif Gadget a toujours été surtout vendu en kiosques, mais nous il nous faut consolider la relation de fidélité qui existe avec nos jeunes lecteurs. Il nous faut aussi mieux installer ‘Glop Glop’ dans un secteur ‘petite enfance’ très très très concurrentiel, poursuivre notre aventure ‘albums’, essayer de nous diversifier tout en restant cohérent… Pas mal de boulot, pour une petite équipe! 

Sceneario.com: Comment fait-on pour recruter une équipe?
François Toult-Brisson: C’est, au début surtout, un gros boulot. Un travail effectué par Patrick Apel-Muller, notre directeur, qui est à l’initiative de la renaissance du titre et qui a fait le casting de la Pif Team ! L’une de ses très bonnes idées, c’était de penser à François Corteggiani comme rédac-chef BD ! François est non seulement un auteur bourré de talent mais , en plus, il connaît tout le monde dans la BD (et les pires blagues du monde connu…) !
Le succès aidant, les propositions de collaborations se sont faites plus nombreuses que notre nombre de pages ! Mais bon, on est que 7 salariés. Alors Patrick, si tu lis cette interview, merci de penser à embaucher ! 

Sceneario.com: Et pour choisir les articles?
François Toult-Brisson: Facile, on ne prends que les meilleurs (avec ça, si on ne paye pas un coup à la prochaine réunion de rédac…) ! Plus sérieusement, nous fonctionnons avec des journalistes pigistes réguliers et des collaborations ponctuelles, sur commande ou sur propositions. Les papiers sont relus par Patrick et moi, mis en page par Madeleine, Alain, Fred et Mircéa et brillamment illustrés ! 

Sceneario.com: Est ce dur de faire un numéro par mois?
François Toult-Brisson: Ce qui est sûr, c’est qu¹on ne va pas repasser tout de suite hebdomadaire, sous peine de grave nervousse braiquedonne… 

Sceneario.com: Qui choisi les gadget?
François Toult-Brisson: L’équipe de direction de Pif Gadget, essentiellement sur proposition de WaykUp, une entreprise montée par de véritables connaisseurs et passionnés de Pif.
Nous essayons de trouver un équilibre entre gadgets ‘historiques’, clins d¹oeil aux parents et passage de témoin aux enfants (‘Salut Pif, mon père m’a parlé du sous-marin à levure, quand est-ce que tu le fais ?’ est le genre de message qu’on reçoit cent fois par jour), et des gadgets inédits. 

Sceneario.com: Aura-t-on des nouveaux gadget? Des inédits?
François Toult-Brisson: Il y a déjà eu des gadgets jamais vus dans Pif: un kit magie, de la neige (un sachet = 3 litres dans le salon, merci Pif…), une plante préhistorique qui revit en 24 h., un projecteur-torche, une montre cosmique… Et ce n’est pas fini !

 

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