Interview

DUELLISTE tome 1

DUELLISTE T1, L’INTERVIEW D’EMMANUEL HERZET

Le Lombard : Pourquoi avoir choisi l’époque du Roi Soleil ?

EMMANUEL HERZET: En tant qu’historien, je suis curieux de toutes les périodes. Je reste à l’affût d’anecdotes qui pourraient servir de base à un récit. La période du règne de Louis XIV est vraiment très riche à de nombreux points de vue : politique, militaire, social… C’est vraiment une charnière dans la conception de la royauté, dans la perception de l’image du royaume de France à l’extérieur. Louis XIV, lui-même, est une figure historique fascinante, bien plus complexe que l’image souvent « réductrice » de Roi Soleil. Il y a Versailles et les fastes bien sûr mais c’était un fameux coco aux appétits multiples. Louis XIV est aussi entouré de personnages forts et brillants qui pourraient jouer plus tard un rôle dans la série. Il y a d’autres personnages « célèbres » qui font des apparitions en « guest star » dans le premier cycle. Le début du règne de Louis XIV me semblait idéal pour servir de décor à une histoire de cape et d’épées.

Le Lombard : Dans quelle mesure vous êtes-vous appuyé sur des faits historiques ?

EMMANUEL HERZET: Le concept initial de DUELLISTE est d’injecter une touche de fantastique ou d’ésotérisme dans un cadre historique le plus scrupuleux possible. Donc le contexte authentique de la banqueroute du royaume, par ex., était indispensable pour justifier le fait que le roi cherche par tous les moyens à renflouer les caisses de l’Etat. Tous les moyens, y compris charger un alchimiste de lui fabriquer une pierre philosophale. En gros, dans DUELLISTE, l’exercice consiste à plier la fiction aux événements authentiques, de s’en servir pour mettre en relief l’histoire de Velayne et Masao.

Le Lombard : Vous êtes-vous inspiré des romans de cape et d’épées d’Alexandre Dumas, Paul Féval, et Michel Zévaco à qui vous dédicacez DUELLISTE ?

EMMANUEL HERZET: Je les ai relus mais j’étais assez jeune quand j’ai découvert Féval, Dumas et Zévaco. Mon père me mettait plein de choses à lire dans les mains. Ça allait de Bob Morane à Doc Savage en passant par A. Mc Clean et R. Ludlum… Des choses classiques, d’autres moins. Dans la même veine, même si les histoires se déroulent à des époques et dans des lieux différents, j’aurais pu citer S. Dalens et Les Aiglons de Montrevel ou encore cette vieille série TV : Dick le rebelle. Mais parmi toutes mes lectures, les romans de cape et d’épées ont toujours tenu une place importante. Ils ont nourri mon imaginaire, ils y ont créé une ambiance, installé des images et des clichés aussi sans doute… Ils ont défini dans mon esprit les codes et les ficelles du genre littéraire auquel ils appartenaient. C’est important pour l’auteur de faire en sorte que les amateurs d’un genre retrouvent ce qui fait les caractéristiques de ce genre. Même si c’est en filigrane ou de façon plus « grossière » parfois. On cite CENTAURES en début d’interview, pour l’aviation même chose ! Il y a des codes et des ficelles qui font que le genre fonctionne. C’est bien de les utiliser, je pense.

Le Lombard : Quelles sont vos influences dans la BD ?

EMMANUEL HERZET: Je lis tout ce qui me tombe sous la main mais paradoxalement, je ne lis plus beaucoup de BD. C’est par période et alors ça peut-être boulimique. Ça dépend surtout de la masse de documentation que je dois ingurgiter pour les projets ou le séries en cours, sans compter les romans et les magazines pour la détente. Je suis l’actualité de près aussi. Côté BD, j’ai ressorti quelques Calvin & Hobbes et lu dernièrement American Vampire Legacy. J’aime beaucoup les comics américains, j’aimerais pouvoir participer à ce genre d’aventure scénaristique, développer une série de ce type, pas forcément avec des super-héros, mais avec de la place et du « temps » pour planter un univers, y créer une atmosphère et creuser des personnages consistants.

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