Interview

Didier Convard

Sceneario.com: Concernant le Triangle Secret, vous avez réalisé 7 tomes, un one-shot, une deuxième saison est apparue avec INRI qui se terminera avec la sortie du 4° tome en avril prochain, y aura t-il une 3° saison?
Didier Convard: Oui. La troisième saison se rapprochera du Triangle Secret, puisqu’elle se passera du coté des Gardiens du Sang. Le Triangle Secret et INRI raconte l’histoire du coté du Christ, l’ histoire des Héritiers du Christ, mais quand j’ai écrit le Triangle Secret il y a une vingtaine d’années, sachant qu’il est sorti en Bande Dessinée qu’en avril 2000, j’avais fait un énorme travail composé de plusieurs chapitres: Le triangle Secret avec INRI qui était dans le triangle Secret, une sorte de flashback du Triangle Secret. Lorsque j’ai adapté le Triangle Secret en Bande Dessinée je me suis aperçu que je n’avais pas assez de place, en accord avec les dessinateurs et l’éditeur, on c’est dit qu’on allait se donner le temps de travailler ensuite sur INRI. Et j’avais donc aussi un chapitre sur les Gardiens du Sang, et je me suis dit qu’il allait y avoir une confusion si je mettais tout dans la même BD, et j’ai donc compartimenté ma saga en 3 gros chapitres. C’est pour ça que Le Triangle Secret c’est à la fois le triangle Secret, INRI et Les Gardiens du Sang. Les Gardiens du Sang comportera 5 albums dont le premier sortira en avril 2008, et ensuite un album tous les mois d’avril.

Sceneario.com: Il y a aussi des albums hors série, comme Géométrie Mortelle, l’Enquête, et Hertz…
Didier Convard: Alors il ne faut pas s ele cacher Hertz est une idée qui est venue après. Une idée qui vient même de l’éditeur. Le problème avec une série qui marche vraiment bien et c’est le cas du triangle Secret, c’est que les auteurs comme l’éditeur n’ont pas vraiment envi que ça s’arrête. Parce qu’on a un capital sympathie, parce qu’on a un lectorat qui est fidèle, et parce que nous même on est attaché à nos personnages, et que lorsqu’ils meurent on a un deuil , on a travaillé avec eux pendant des années. Donc l’éditeur m’a proposé de sortir les personnages très fort de la série. Avec Jacques Glénat on se racontait des histoires sur la guerre, mon grand père adoptif avait été résistant, et on c’est dit que ce personnage pouvait intervenir dans une bande dessinée, ce que j’ai offert à Hertz. La prochaine histoire sera celle du Cardinal Montespa. Cette histoire sera très différente de ce que j’ai fait dans le Triangle Secret ou INRI, c’est une histoire qui sera beaucoup plus psychologique, refermée sur elle même. L’histoire de Montespa sera une histoire d’amour et il aura à choisir entre l’Amour et la Foi.

Sceneario.com: Il est sorti il y a quelque temps le Roman "Le Triangle Secret".
Didier Convard: Le roman né du roman que j’avais écrit et entièrement terminé sauf le dernier chapitre. Un jour autour d’un repas avec Jacques Glénat, je lui ai dit que j’avais écrit un roman et qu’il ne me restait plus que le dernier chapitre à écrire, mais qu’il y avait quelques 600 pages. Jacques m’a demandé de lui donner à lire, et moi je m’étais dit que ça l’intéresserait pour éditer un roman. Il m’a appelé 3 ou 4 jours après me disant qu’il avait dévoré le bouquin, et comme je ne suis pas éditeur de roman, j’ai peur qu’on se plante, est ce que tu pourrais réflévhir à une adaptation en Bande Dessinée?. Une idée a laquelle je n’avais jamais pensé. Il m’a mis un contrat en main et un défi. J’avais un vrai problème. Il a fallu que je crèé une BD avec des actions, des rebondissemnts, du feuilleton. Donc j’ai pris toutes les règles du feuilleton. Lorsque le Triangle Secret a été terminé, les éditeurs étaient intéressé pour en faire un roman. J’ai dit le roman il existe, mais manque de pôt il ne ressemblait plus vraiment au Triangle Secret en BD. J’avais par exemple énormément créé de personnages qui n’étaient pas dans le roman, ou des séquences qu’il y avait dans la BD mais pas dans le roman. J’ai donc entièrement ré-écrit le roman. Il y a à la fois beaucoup de chose du roman de départ et de la BD. c’est très fidèle au roman dé départ et à la fois très dense.

Sceneario.com: Concernant l’Enquête, j’ai vraiment cru que vous aviez disparu…
Didier Convard:
(Rires)

Sceneario.com: C’est un très bon album ou on apprend plein de chose sur Le triangle Secret et sur vous même…
Didier Convard:
Oui, Damien Perez a fait un très bon travail. C’est un livre qui marche très bien, il intéresse un grand nombre de fans de la série, qui forment à présent un petit club, et ce qui est intéressant dans le livre de Damien Perez c’est qu’il a mélangé avec beaucoup de sens et de savoir faire le faux et le vrai. Il y a des interviews qui semblent fausses et qui sont vraies et vice versa. Il a inventé des personnages et d’autres personnages sont des véritables personnages. Même moi je me suis laissé prendre à certain moment, surtout dans les interviews. Il y a une interview qui est totalement juste et véridique, et j’ai vraiment cru qu’elle était pipoté.

Sceneario.com: C’est vrai que c’est très très bien fait.
Didier Convard:
N’est ce pas… Il y a ma femme qui apparait, ma maison de campagne, des photos, il joue avec tout ça, c’est un vrai magicien.

Sceneario.com: Nous l’avons rencontré et interviewé sur ce livre et il nous a dit qu’il avait été totalement libre pour la réalisation de cet ouvrage.
Didier Convard:
Oui totalement. Il avait carte blanche et il a fait que ce qu’il a voulu. On a accepté le bouquin tel qu’il l’avait fait. Il avait tout à créer, il aurait pu prendre n’importe quelle direction. c’est un auteur en lequel on a totalement confiance, c’est pour ça qu’on l’a laissé faire.

Sceneario.com: Totalement libre… vous lui avez refusé une seul photo nous a t-il avoué…
Didier Convard:
(Rires) Oui, c’est vrai… Une seule. Une photo de moi dans les années soixante dix, j’avais une énorme moustache, et je trouvais ça très kitch. C’est le seul exercice de censure que j’ai exercé.

Sceneario.com: Et concernant les deux autres livres Géométrie Mortelle et Dans les secrets du triangle?
Didier Convard:
Pour ces deux là j’ai demandé à voir, pas que je n’avais pas confiance, mais je voulais assister à la conception. Donc j’ai été parti prenante de la conception de ces deux bouquins…

Sceneario.com: Avec le succès de ce genre d’ouvrage, ou encore du Da Vinci Code, Des Templiers, etc… le marché ne risque t-il pas d’être saturé?
Didier Convard:
Si bien sûr comme toutes les modes d’ailleurs. On a eu la chance avec le Triangle Secret d’être les premiers. Je me rapelle mes très chers confrères et collègues éditeurs prévoyaient un bide, nous disant qu’on allait se planter, car premièrement c’est des histoires extrèmement denses, il y a beaucoup de textes, plusieurs dessinateurs… nous on avait une trouille monumentale de se planter, pour le premier album nous avons fait un tirage de 20 000 et dans le mois il a été épuisé. Puis on a réédité à raison de 10 – 15 000 exempalires à chaque fois, et on en est à 2 millions à l’heure actuelle. Il y a même un producteur de cinéma qui a acheté les droits. C’est vrai que du coup se sont engoufrés des confrères. Il y a des très bonnes choses, et d’autres assez médiocres car les auteurs n’avaient pas cette culture là et se sont engoufrés dans ces albums car c’est la mode. Faire de tels ouvrages nécessitent une culture, des connaissances, un vécu, de s’y intéressé pendant plusieurs années. Moi l’ésothérisme, c’est un truc qui me passionne depuis l’age de 20 ans. Je ne me suis pas fabriqué un costume d’ésothérisme. 

Sceneario.com: Vous venez de dire que les droits ont été acheté par le cinéma, ça veut dire qu’on verra le film du triangle Secret?
Didier Convard:
Moi j’ai lu plusieurs scénario, dont un qui était excellent et beaucoup qui étaient très mauvais. Ce scénario prenait pas mal de liberté par rapport à l’histoire, mais c’est un peu normal pour passer dans un format cinématographique, le seul problème c’est que l’économie du cinéma en France ne permet pas de produire se film qui durerait 2h45. Donc le producteur a demandé au scénariste de réduire le film de 45 minutes, ça n’a l’air de rien, mais c’est énorme. Le scénariste n’a pas réussit, donc on se retrouve fasse à un nouveau problème celui de retrouver un co-scénariste, qui puisse nous faire un film intéligent, populaire et malin en 2 heures de temps. Le film ne c’est donc pas fait, et je ne sais pas si il se fera. Je sais qu’il y a des gens qui y travaillent, mais au cinéma on ne sait jamais quand ça se fait, ni si ça se fait. Donc je suis très prudent, et je dis qu’ils travaillent dessus et c’est tout.

Sceneario.com: Lorsqu’un producteur achète les droits, ça veut dire qu’il fait ce qu’il veut de l’histoire ou vous avez encore un regard?
Didier Convard:
Non, ça veut dire qu’il fait ce qu’il veut de l’histoire. Mais à la limite, il faut quand même qu’il s’en approche un minimum. Si il y a des lecteurs qui ont aimé cette histoire, il faut qu’il les satisfasse. En sachant très bien qu’on ne peut pas mettre autant de personnages que dans la Bande Dessinée ni autant d’effets. Mais le mieux c’est de garder le tronc de l’histoire, l’armature et la mécanique, et c’est ce qu’il y a de plus difficile à faire.
Une fois que les droits ont été acheté par un producteur, soit il fait un contrat au scénariste créateur de la série, soit il embauche un nouveau scénariste, et c’est comme ça la plus part du temps que ça se passe.

Sceneario.com: Pour vos albums, comment c’est déroulé le choix des dessinateurs?
Didier Convard:
Nous avons en fait été deux à choisir les auteurs. Henri Filipini, le directeur éditorial de la maison Glénat a trouvé Denis Falque, et il a bien fait, et moi je voulais travailler avec mes amis, et c’est pour ça qu’apparaissent André Juillard, Jean-Charles Kraehn, Eric Stalner, Christian Gine… Pour une opération de ce genre, il fallait avoir confiance aux dessinateur car il ne fallait pas se planter, d’autant plus qu’on avait annoncé partout qu’on sortirait deux albums par an, et qu’on avait même donné les dates de parution. Moi j’avais écrit les sept tomes avant que les dessinateurs ne se mettent au travail.
Comme j’avais confiance en eux, et que j’avais envi de bosser avec eux, et comme l’on a pas le temps ni les uns ni les autres à faire des histoires de 54 ou 46 pages, c’était le bon moyen de travailler ensemble.

Sceneario.com: Vous travaillez aussi avec Christian Gine sur Finkel, un autre album est-il prévu dans les mois à venir?
Didier Convard:
Ah…. je ne sais pas. Christian travaille sur des projets personnels, il termine un Neige, mais pour Finkel je ne sais pas du tout. Il reste un album à faire pour cloturer la saga, il est dans mes tiroirs, donc j’attend que Christian me dise j’attaque…

Sceneario.com: Vous avez d’autres projets…
Didier Convard:
Oui, bien sur… des projets je n’en ai jamais eu autant… J’ai des projets de différents ordres. Il y a un projet de feuilleton, acheté par France 3, et c’est la première fois que France 3 achète un feuilleton de 12 épisodes de 50 minutes qui seront diffusés en prime time. On travaille un peu à l’américaine, c’est à dire que moi j’ai fait le synopsis avec un co-scénariste et maintenant des équipes de scénaristes et de dialoguistes vont découper l’histoire en 12 épisodes de 50 minutes, et ça sortira début 2009, le temps d’écrire toutes les histoires et de les filmer.

Sceneario.com: Et ces feuilletons parleront de quoi?
Didier Convard:
En fait la Gaumont voulait acheter les droits du triangle Secret, et c’est une autre boite, à une journée prêt qui en a fait l’acquisition. Les producteur de la Gaumont voulaient vraiment travailer avec moi, et je les en remercie, et ils m’ont demandé de réfléchir à une histoire qui ne soit pas le triangle Secret bien sur, mais qui soit un thriller avec du fantastique. Parralèlement ils m’ont demandé de réfléchir à un film télévision d’un format d’une heure trente. J’ai une série que j’attaque avec Jean-Yves Delitte qui se déroulera entre 1913 et 1914, une histoire assez noire. Il y a donc Les Gardiens du Sang avec Denis Falque et des copains. Et denis Falque travaille aussi sur un thriller que j’avais écrit il y a deux ans qui s’appelle le Protocole du tueur, qui n’a rien d’ésotérique ou de fantastique, mais un vrai trhiller très très dur, vraiment une histoire policière très très dure. Et puis je fais un scénario pour Jean-Christophe Tibere et puis j’ai un autre scénario sur la table…

Sceneario.com: Une année chargée…
Didier Convard:
Oh oui je ne suis pas prêt de prendre ma retaite…

Sceneario.com: Didier merci beaucoup.
Didier Convard:
Merci aussi à vous c’était vraiment très intéressant.

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