Interview

DAMOUR

SCENEARIO.COM: Pouvez vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas?
DAMOUR:
Je m’appelle Sébastien TESSIER, 30 ans, mon pseudo est DAMOUR, nom de jeune fille de ma mère, nom qui a une grande importance à mes yeux.
je suis dessinateur de BD depuis 6 ans sur la série Nash chez Delcourt (7 tomes parus) et un tome du Silence de la Terre dans la Transgenèse paru aux Humanoides associés.

SCENEARIO.COM:Comment avez vous démaré sur le pojet de Nash?
DAMOUR:
Grâce à Didier Crisse (merci encore Didier !), j’ai rencontré à Angoulème en 1994 Fred Blanchard, Olivier Vatine et Guy Delcourt qui ont été intéressés par mon graphisme. Ils m’ont ensuite mis en contact avec Jean-Pierre Pécau qui a retravaillé et largement enrichi l’embryon de scénario que j’avais à l’origine.la maturation du premier tome fut lente, il y eut beaucoup de mises au point et finalement le tome 1 sortit en février 1997.

SCENEARIO.COM:7° tomes pour cette série, était ce prévu?
DAMOUR:
Non. On avait envisagé un premier cycle de trois albums voire évoqué la perspective de cinq bouquins, mais cela restait flou à l’origine.

 

SCENEARIO.COM:Jusqu’ou irez vous avec Nash?
DAMOUR:
Nous irons probablement jusqu’au tome 10 ! Un cycle de trois encore et puis s’en va… Je dis"probablement" parce que beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là et que tout peut arriver, c’est ça qui est chouette dans la vie !

SCENEARIO.COM:Vous avez un scoop à nous donner sur l’avenir de Nash?
DAMOUR:
L’avenir de Nash est sombre, après sa resurrection dans Dreamland, il va faire une grave rechute, perdre ses deux jambes gangrénées et devenir un pauvre personnage secondaire, infirme et diminué de surcroit…non, pas de scoop, vous le saurez en lisant…

SCENEARIO.COM:S’attache-t-on à un personnage au bout de 7 tomes?
DAMOUR:
En ce qui me concerne, je me suis bien évidemment attaché à Nash, ce looser magnifique qui ne maîtrise finalement pas grand chose autour de lui et qui connait pas mal d’avanies au fur à mesure de la série. Les lecteurs le trouvent-ils également attachant, il faut le leur demander. je sais que j’aurai un peu de mal à abandonner Nash mais il le faudra bien pour passer à autre chose.

SCENEARIO.COM:Vous travaillez aussi chez les Humanos, comment gérez vous votre travaille sur plusieurs BD?
DAMOUR:
L’idée était au début d’alterner les deux séries mais des impondérables font que je vais enchainer sur le Nash tome 8.

SCENEARIO.COM:D’autres projets?
DAMOUR:
Pas d’autres projets concrets pour l’instant car je ne suis pas homme à pouvoir me consacrer à trois séries de front. Mais j’ai des envies (de polar notamment) et des gens très mal intentionnés m’ont fait des propositions…

SCENEARIO.COM:Travaillez vous chez vous ou dans un atelier?
DAMOUR:
Je travaille à domicile dans un réduit sombre et poussiéreux où les blattes pullulent et m’empêchent parfois de travailler.

SCENEARIO.COM:Comment se passe une de vos journée type?
DAMOUR:
J’essaie d’obéir aux injonctions de mon réveil vers 8 h 30, café et lectures matinales, mise en route pas avant 10h30 voire 11h et boulot jusqu’à 19 /20h avec une longue pause repas et redémarrage vers 21 h jusqu’à pas d’heure lorsque je n’ai pas le choix. En fait je n’ai pas de journée type de travail, étant assez irrégulier mais en 2003 ça va chier et je vais essayer de faire autant d’heures hebdomadaires qu’un cadre commercial chez Buffalo Grill !

SCENEARIO.COM:Vous déplacez vous dans des salons régulièrement?
DAMOUR:
Assez régulièrement pour la tournée qui accompagne la sortie d’une nouveauté. Librairies spécialisées, salons, une quinzaine de dates en moyenne dans l’année.

SCENEARIO.COM:Pourquoi, qu’est ce que ça vous apporte?
DAMOUR:
Des courbatures et des escares aux fesses. Plus sérieusement, cela nous sort nous autres auteurs, nous fait bouger dans notre bel héxagone et nous permet de rencontrer nos lecteurs que je tiens à remercier, car il faut vraiment aimer jeter l’argent par les fenètres pour acheter cette série prétentieuse qu’est Nash.
On joint l’utile à l’agréable, c’est de la promo et c’est l’occasion de retrouver des potes qu’on ne voit pas souvent. C’est très souvent fort convivial et festif. Ce sont nos relations socio-professionnelles.

SCENEARIO.COM:Quelles sont les BD que vous avez particulièrement aimé dernièrement?
DAMOUR:
Je devrais dire les BD que j’ai bien aimées l’an dernier ou l’an d’avant car je suis très peu l’actualité des sorties. je découvre des trucs avec un retard sidéral et ignore beaucoup de titres. Ca n’est pas ma priorité, je vis dans une petite bulle créative. alors les trucs que j’ai bien aimé remontent à longtemps, le cri du peuple de Tardi, la série Miss aux Humanos, Bouncer, la Vigie de Chauzy et Joncquet, en fait je passe à côté de plein de choses mais ça n’est pas dramatique. En revanche, j’apprécie et admire le boulot d’un tas de gens très talentueux.

SCENEARIO.COM:Que pensez vous du nombre impressionnant de BD éditées l’an passé?
DAMOUR:
Je n’ai pas d’opinion bien précise là-dessus. Les libraires s’arrachent les cheveux mais cela témoigne plutôt d’un bon dynamisme de ce satané marché de la BD. Si les éditeurs publient un peu plus chaque année, c’est que cela marche bien pour beaucoup d’entre eux. Pas d’avis bien pertinent comme vous le voyez…

SCENEARIO.COM:Pensez vous que le marché risque d’arriver à saturation?
DAMOUR:
Je n’en sais strictement rien.

SCENEARIO.COM:Vous avez une envie, un message, un coup de gueule a faire passer?
DAMOUR:
Une envie, retourner au Brésil dès que possible. Un message, je t’aime mon amour. Un coup de gueule, oui : contre la chiraquie ambiante et l’immunité scandaleuse de l’Escroc, la france sécuritaire, rabougrie et qui a peur de tout (jeunes, mendiants, pauvres, étrangers) à laquelle nous convie le gouvernement. un coup de gueule naïf contre cette guerre dégueulasse qu’on nous promet depuis des mois, à laquelle tient tant ce zéro de la politique qu’est Bush et qui meurtrira encore plus s’il était besoin le peuple irakien.

SCENEARIO.COM:Connaissez vous le site sceneario.com, qu’en pensez vous?
DAMOUR: Hé non,pas encore !

SCENEARIO.COM: Merci beaucoup
DAMOUR: Voilà. merci à vous.

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