Interview

conférence de presse de Zep

La semaine dernière, nous recevions un email annonçant que Sceneario est invité à la conférence de presse que donne Zep pour la sortie du prochain Titeuf.

Comme il me restait des congés, je me porte volontaire et regarde donc le carton d’invitation, où je vois que les enfants sont invités. C’est assez étrange mais je ne m’effraie pas (enfin presque pas).
Mercredi 4 octobre, je me prépare, prends le métro et me retrouve devant la salle où se passe la conférence. A l’entrée je donne mon nom et je peux entrer. Au bout du couloir, dans une grande salle,  je vois de nombreux stands pour les enfants. 

Chaque stand est en rapport avec un des amis de Titeuf et semble très sympa pour les enfants, et j’ai l’impression que cela doit être le cas aussi pour les grands enfants. 

Mais bon je suis surtout venu pour la conférence et comme il est l’heure, je rentre dans la salle prévue, enclenche mon magnéto et prépare mon appareil photo. 

Zep arrive et commence à répondre aux questions qui lui sont posées dans la salle. Il revient sur les débuts difficiles de Titeuf, où le projet a été refusé par de nombreux éditeurs. Ils lui disaient que l’humour ne marchait plus, que ce qu’il faisait ne pourrait pas marcher, que cela ne plairait jamais à un large public et encore moins aux enfants. A l’époque du premier album, la bande dessinée ne fonctionnait pas autant que maintenant, les éditeurs pensaient qu’il fallait faire des bandes dessinées selon certaines méthodes. Et Titeuf ne rentrait pas dans les cases, cela ressemblait à du franco-belge mais le langage n’était pas celui du franco-belge traditionnel. Les sujets n’étaient pas forcément des sujets pour les jeunes. Cela ne marcherait pas parce que les personnages ne sont pas collés au bord des cases, ou les cases ne sont pas faites à la règle, …
Il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas et ils avaient toujours des conseils sur ce qu’il fallait faire mais cela n’allait jamais. Jusqu’au jour où Jean Claude Camano de chez Glénat l’a appelé, mais il doutait encore et avait monté d’autres projets à côté. Il a douté jusqu’au jour où il a reçu son premier album par la poste, il était sûr qu’un truc allait faire échouer le projet.

Zep parle ensuite du nouvel album, de son retour aux gags en une page après un album où c’est une histoire longue. Comme c’était le dixième album, et que c’était quelque chose qu’on lui demandait depuis longtemps, c’était l’occasion de voir comment ça s’écrit et s’il en était capable. C’était aussi une manière de rendre hommage aux bandes dessinées qui lui avait plu quand il était enfant. Il est revenu aux gags pour le nouvel album car c’est sa manière d’écrire et c’est ce qu’il préfère.

Il explique sa manière de travailler. Pour chaque album, il écrit une centaine de gags. Il choisit la cinquantaine qui seront dans l’album et garde les autres qui lui servent de base pour le prochain album. Certains gags peuvent être réécrits quatre ou cinq fois avant qu’il en soit réellement satisfait et qu’ils se retrouvent dans un album comme le gag avec le handicapé moteur. 

Il parle des nouveaux personnages présents dans cet album, comme Romuald le surdoué. De la relation que peuvent avoir les amis de Titeuf avec leurs parents comme Vomito qui a des parents qui le surprotégent et le soignent à l’homéopathie. C’était un thème qu’il voulait faire depuis longtemps, mais qu’il n’avait pas encore pu faire. Il y a aussi les gags un peu plus difficiles comme celui dont le père vient de mourir qui n’est pas forcément destiné à faire autant rire que certains. C’est le moyen de parler de la vie quotidienne. Les albums sont composés de choses marrantes et légères, il a des blagues "graveleuses" mais il y a aussi des choses un peu plus dures. Par contre les personnages ne devraient plus évoluer, Nini devrait toujours rester un bébé, si elle vieillit, il faut que les autres vieillissent et comme il n’en a pas envie, les personnages vont rester tel quel.

Il parle aussi des relations qu’il a avec ses lecteurs. Les enfants lui parlent de Titeuf dans les festivals ou dans leur courrier. La façon dont ils s’approprient le personnage et le font vivre en inventant leurs propres histoires. Il a noté un changement : sur les premiers albums c’était surtout un public d’adultes qui lisait Titeuf, et qui les a offert à des enfants et maintenant c’est l’inverse : ce sont les enfants qui font découvrir Titeuf à leurs parents. Les réactions que Zep a viennent principalement de ses lecteurs francophones, il a très peu de réponses ou de courriers de la part des lecteurs étrangers. L’éditeur allemand lui envoie parfois quelques lettres, alors il ne sait pas forcément ce qui plait dans Titeuf aux lecteurs des les autres pays. Il pense que ce sont principalement des lecteurs adultes qui lisent ces albums dans les autres langues, et que pour les autres continents c’est peut-être un objet qui fait français donc très exotique en fait.

Il s’explique aussi sur le merchandising et sur le fait que Titeuf ait une vie en dehors des albums. Il avait envie de cela. Il veut que le personnage ait une vie citoyenne et c’est pour cela qu’il fait, quand c’est pour une bonne cause comme Handicap International ou Sol En Si. Mais il refuse aussi beaucoup de choses, il refuse beaucoup plus de choses qu’il en accepte. Pour avoir son accord, il faut que le produit soit bien fait car on lui a souvent proposé des choses abominables. Il donne un exemple avec des peluches, il est très content de voir des peluches si elles sont bien faites. Mais on lui montre souvent des choses bas de gamme comme quand quelqu’un avait adapté une autre peluche qui ressemblait vaguement à Titeuf au départ.

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