Interview

Boulet, un auteur complet…

Sceneario : Bonjour … Gilles, parce que Boulet, ça fait toujours un peu bizarre ^_^
Désolé de devoir poser la question habituelle, mais pourrais-tu rappeler un peu ton parcours ?

Boulet : Mon parcours n’a rien d’inhabituel… Après un bac arts plastiques, je suis rentré aux beaux-arts de Dijon, j’y ai appris beaucoup de bases en dessin, après quoi, j’ai changé de voie pour me retrouver aux arts déco de Strasbourg. Comme je manquais un peu de sous, j’ai commencé à démarcher avant même d’être sorti de l’école, et c’est grâce au concours de BD du festival de Sierre que j’ai été remarqué par Jean-Claude Camano qui m’a « enrôlé » dans Tchô!

Sceneario : A ta sortie des Arts déco de Strasbourg, tu te retrouves à bosser pour Tchô (magazine jeunesse de Glénat), avec des pointures comme Zep et consorts (Tébo, Buche, Téhem …), qu’est ce que ça représente dans ta carrière d’auteur ?

B : Hum. En fait au départ j’y croyais pas du tout, j’étais persuadé que le magazine avait une espérance de vie de trois numéros… En plus, je ne suis pas un très gros consommateur de BD, et encore moins à l’époque… J’avais lu une fois les Titeuf, mais je ne connaissais pas plus le boulot de Zep, et je n’avais jamais entendu parler des autres. Quand je les ai vu à l’oeuvre, c’est surtout leur professionnalisme qui m’a effrayé, moi j’étais un petit étudiant, j’avais l’impression de me retrouver par hasard -ou par erreur- dans la cour des grands. Du coup ça m’a contraint à plus de rigueur. Au départ j’avais plutôt tendance à griffonner mes BD sur des coins de table, je me suis mis à travailler plus proprement!

ex libris
Sceneario : Finalement, le magazine est encore là, et toi aussi dedans par la même occasion. Le fait de faire ses planches pour un magazine avant l’album, est-ce un moyen efficace pour s’orienter niveau histoire et dessin, est-ce que ça donne des pistes, où est-ce que tu conçois tout indépendamment ?

B : C’est surtout très utile quand on débute (et même après) pour s’imposer une discipline de travail: à bosser tout seul chez soi on a vite fait de prendre du retard, de travailler sur autre chose… La « dead-line » (le dernier délai) fait qu’on se consacre a une série plus régulièrement, ce qui est à mon avis une des conditions essentielles à son développement.

Sceneario : Entre ton prix au festival de Sierre et maintenant, qu’est ce que tu penses du chemin parcouru ?

B : Je ne sais pas encore quoi en penser… Ma première BD date de fin 2000, autant dire il y a quatre ans et demie… Ce n’est rien, quatre ans! Dans mon esprit, je suis toujours un petit étudiant, ça me fait toujours drôle quand on me cite comme auteur. Je pense que le chemin que j’ai parcouru, je l’ai fait grâce à beaucoup de chance et beaucoup de bons conseils des autres.

Sceneario : Justement en quatre ans, 3 albums en tant que scénariste, 6 en tant que dessinateur/scénariste, je trouve que c’est très bien, tu te considérerais comme un bourreau de travail ? Tu as un rythme soutenu ?

B : Je travaille beaucoup, oui. Mais c’est aussi que j’ai un graphisme qui permet une réalisation assez rapide. Reno par exemple passe obligatoirement trois quatre jours intensifs minimum sur une planche pour avoir un rendu impeccable, moi qui ai un dessin plus simple et moins de réalisme à rendre dans les effets, je peux en faire une par jour en période de bouclage.


Couverture de Raghnarok Tome 4
Sceneario : Dans certaines librairies, tes albums se vendent aussi bien voire mieux que celles de Zep, qu’est ce que cela fait de devenir un auteur très apprécié du public ? (c’est une constatation très subjective et un peu private joke ^_^)

B : Hahaha nan ! Le seul endroit où mes BD se vendent mieux que celles de Zep c’est à la librairie Grangier à Dijon parce que le libraire est un ami, sinon, c’est même pas comparable!
« Apprécié du public » c’est très relatif, mes lecteurs représentent encore assez peu de monde. Ce qui me fait vraiment plaisir, c’est quand je me revois gamin relire pour la trentième fois un album des schtroumpfs transformé en serpillière tellement il a été trituré par des dizaines de petites mains, et que je me dis qu’aujourd’hui un de mes albums a ce rôle quelque part. Si dans dix vingt ans un adulte relit mes BD avec autant de plaisir et de nostalgie que moi les Gaston ou les Lucky Luke, ça me suffira.

Sceneario : Tu es un auteur complet, dessinateur, scénariste, coloriste, comment on gère tout ça ?

B : On supprime toutes les activités inutiles de la vie de tous les jours: manger, dormir, avoir une vie sociale…

Sceneario : La vie d’auteur est cruelle tout de même… ^_^ Mais il reste les festivals comme vie sociale, aimes-tu cela d’ailleurs, des bonnes expériences, des mauvaises ?

B : Bah les festivals oui j’adore ça, c’est toujours une occasion de fête, de rencontres… Les expériences sont généralement bonnes, mais bien sûr dès fois on a aussi des mauvaises surprises, ça arrive.
Disons que quand on rencontre deux cent personnes en une journée, il n’y aura forcément pas que des gens sympas et détendus, et de même, les jours ou on est mal luné, on va facilement passer pour un connard aux yeux de deux cent personnes!


Note de Boulet sur son Blog – Cliquez pour agrandir
Sceneario : Qu’est ce que tu préfères dans la bande dessinée, mettre en images, raconter, transmettre des émotions, etc… ?

B : Je suis très partagé là dessus. A la base je suis plus un narrateur qu’un dessinateur. Mais j’adore le beau dessin et apprendre à dessiner. Par contre je n’avais pas spécialement de facilité pour ça, contrairement à des gens comme Reno, Buche, Téhem ou Zep qui peuvent faire dire ce qu’ils veulent à leur crayon! Un jeune auteur, Simon Hureau (qui publie chez Ego Comme X) disait qu’en dessin il y avait les doués et les acharnés (en se classant lui-même à tort uniquement dans les acharnés), moi je crois être un bon exemple de l’acharné.
Bref, le dessin, l’histoire, ce sont deux choses très différentes qui ne s’assemblent jamais aussi bien qu’en BD, je pense que c’est ce qui explique pourquoi c’est là que je me retrouve.


Couverture de Raghnarok Tome 3
Sceneario : Raghnarok, c’est de l’Héroïc Fantasy humoristique, Pratchett est ton mentor ? ;o)

B : Un mentor c’est beaucoup dire! En fait l’héroïc Fantasy est un sous-genre que je méprisais profondément et bêtement quand j’étais étudiant. Au départ Raghnarok en était une parodie, j’avais juste fait un pari avec des copains, genre « l’héroic fantasy c’est tellement naze que n’importe qui peut en faire ».

Evidemment tout ça était basé sur une ignorance totale et arrogante de ce dont je parlais. En lisant mes strips, un ami m’a dit que ça lui faisait penser à du Pratchett, ce qui m’a fait découvrir cet auteur. Sur le plan littéraire je ne le classerais pas comme ma référence absolue, mais j’adore l’esprit de ses livres, le fait que ses mondes, aussi improbables soient-ils, aient toujours une logique sous-jacente très développée. Autre ressemblance, chez Pratchett le monde réel n’est jamais très loin, et ses histoires sont souvent des transpositions à peine masquées d’histoires très contemporaines.

Sceneario : Dans Raghnarok, on a des personnages très attachants, que l’on a plaisir à retrouver au fil des albums, mais toi, quel est celui que tu as plaisir à créer à chaque fois ? Et est-ce que ce sont les personnages qui ont amenés les gags ou bien le contraire ?

B :
Là je vais faire une réponse très classique: le meilleur moment c’est quand les personnages s’échappent! Au départ, Najette la fée ne devait apparaître que dans un seul strip… Ce strip en a amené un autre, puis un autre, et à la fin du tome 1, elle occupait un tiers de l’album sans que je l’ai vue venir… Pareil pour Roxane, la petite barbare… Elle devait disparaître au bout d’une page, comme beaucoup de personnages secondaires, mais au bout de trois gags elle était devenue indispensable.
Ajoute à ça que chaque personnage trimbale une histoire, une logique, et que confronté à un autre personnage, il y a des réactions à prévoir, à mettre en scène, ça fait surgir plein d’autres histoires en permanence…

Sceneario : Finalement, quel est le personnage qui te plait le plus dans Raghnarok ? J’hésite personnellement entre Roxane et Najette ;o)

B : Franchement j’ai pas de préférence… C’est d’ailleurs pour ça que la série est passée d’un personnage principal à un trio… Les trois ont des caractères différents tout en ayant beaucoup de points communs, j’aime la façon dont ils s’équilibrent. Mais il n’y en a pas un que j’affectionne plus particulièrement!


Najette
Sceneario : Dans Womoks, tu es « seulement » scénariste pourrait-on dire, mais comment cela se passe t-il avec Reno, vu que tu dessines aussi, comment travaillez-vous ?

B : Pour Womoks, si je suis uniquement scénariste, c’est parce que l’univers réclamait un degré énorme de virtuosité dans le dessin pour qu’il soit plus crédible. Je trouve le dessin de Reno extraordinaire et je voyais vraiment comme une énorme chance l’occasion de bosser avec lui! Par contre pour le scénario, je réfléchis toujours en termes d’images, je serais incapable de juste écrire le texte sans dessiner. Ce qu’on oublie souvent en BD c’est que les cadrages, la mise en scène, sont extrêmement importants, c’est un langage à part entière: je fais donc un crayonné de l’histoire, avec mon style, et Reno le reprend entièrement derrière en l’adaptant. C’est toujours un grand bonheur de lui filer un vague brouillon avec des caisses à savon figurant des vaisseaux et de récupérer une planche en couleurs son THX dolby surround system avec effets napalm en 3D!


fond d’écran Womoks
Sceneario : C’est vrai que graphiquement, c’est plutôt la claque, il y a des effets, du design, de tout quoi… Travailler avec un dessinateur aussi doué, c’est un moteur de motivation, ou des raisons de se pendre ^_^ ?

B : Bah c’est un peu les deux. Le tout est d’arriver à se dire qu’on a tous deux des choses à s’apprendre et ça va. Heureusement la BD ne repose pas entièrement sur le dessin!

Sceneario : Womoks, on le sent, est nourri de plusieurs références, comme peut-être un peu de Starship Troopers, La guerre des étoiles, et d’autres récits de space opéra… , mais concrètement, qu’est ce qui fourni l’inspiration aux récits de Womoks, et est-ce que Reno fourni aussi des idées ?

B : A la base nous sommes tous les deux des gros bouffeurs de SF, donc oui pour toutes ces références.
L’inspiration pour Womoks n’est pas dans le space opéra en lui-même, mais plus dans le quotidien qui en découle. Personnellement les grandes batailles intersidérales ne m’intéressent qu’à moitié, ce qui m’intéresse moi, c’est de savoir à quoi peut ressembler un bar de routiers sur un satellite de neptune, ou ce que peut être une soirée familiale chez les aliens de beta pictoris!
Donc le postulat qu’on s’était donné, c’était « si on était de jeunes conscrits dans 500 ans, à quoi ressemblerait notre vie? ».
Pour ce qui est de la part de Reno, il amène absolument tout l’univers visuel, qui en plus d’être ce qui fait tout le charme de l’album, est aussi une énorme base pour inventer des histoires.

Sceneario : Un peu de space apéro en somme ^_^ En matière de SF, quels sont tes auteurs favoris justement, en littérature j’entends …

B : J’en connais pas, quasiment! J’ai jamais été un lecteur de SF. Mes auteurs favoris en la matière, ça serait alors Hubert Reeves et Stephen Hawking!
J’ai quand même comme tout le monde lu un peu d’Asimov et de Bradburry, et dévoré « Le guide galactique » de Douglas Adams qui est LA référence en matière de crétinisme spatial!


Couverture de Womoks 2
Sceneario : On peut constater dans le dernier Womoks en date, que celui-ci est à mi-chemin entre une histoire complète et plusieurs gags en une seule planche, vers quoi as-tu envie d’aller ?

B : La formule hybride vient tout simplement de la forme du journal, qui réclamait des histoires courtes. Je ne suis pas convaincu par ce système, d’autres comme Julien Neel avec Lou s’en sont sortis mille fois mieux que moi. Dans l’idéal, j’aimerais mieux écrire de longues histoires, quitte à revenir à du une-planche plus tard. L’univers de Reno est tellement basé sur le visuel qu’il souffre du format, Il aurait besoin de plus de place pour s’affirmer, je pense.


Couverture de Womoks 3
Sceneario : Une histoire complète pour le prochain alors ? Un petit scoop ? ^_^

B :
Bah c’est pas un scoop, pour moi l’avenir de Womoks passe forcément par là. Par contre je ne sais pas combien de temps ça va se faire attendre! Reno a pris d’autres engagements et va avoir trop de travail pour se remettre tout de suite à Womoks!
Sceneario : Parlons de la Rubrique Scientifique, Les thèmes traités sont assez délicats, je pense notamment aux Wormholes, à l’écologie, à la théorie du chien de Pavlov, etc… Comment t’y prends-tu pour le faire avec humour ?

B :
C’est assez simple en fait quand on y comprend rien soi-même. il suffit de dire n’importe quoi. Partir du principe que ce que la vulgarisation scientifique nous apprend est la théorie elle-même!
Tout le monde connaît la théorie du chien de Pavlov, tout le monde a entendu parler des trous noirs, mais peu de gens sauraient expliquer en détail qui était Pavlov, ou ce qu’est exactement un trou noir. Les réponses seraient de l’ordre de « bah c’est un chien quand il fait un truc bien tu lui files un sucre et quand il fait une connerie tu lui files un pied au cul, comme ça il apprend » ou encore « un trou noir c’est un machin tellement lourd qu’il attire même la lumière ». Hé bien ça suffit: il n’y a plus qu’à mettre sur papier les images que ça fait surgir!
Sceneario : Comment trouves tu les thèmes à traiter, prends tu des choses que tu connais ou volontairement des sujets que tu aurais aimé voir expliqués simplement en tant que lecteur ?

B : Ha j’ai un peu répondu sans faire gaffe dans la question précédente…
En fait tout est traité de la manière la plus naïve possible. On me dit que le clonage permettrait de faire un animal avec juste un bout d’ADN, et tout de suite j’imagine une machine à cloner les dinosaures. On me dit que les wormholes permettraient de se déplacer instantanément d’un endroit à un autre, j’essaie d’imaginer ce que ça changerait dans la vie si on maîtrisait le principe.

Je n’ai absolument aucune connaissance scientifique, mes références en ce domaine sont « Ciel et Espace » et « Science et vie ».
Je pense que contrairement au côté froid et logique qu’on lui attribue, la science est le plus formidable réservoir à rêves au monde. La rubrique scientifique ce n’est rien d’autre que ça, c’est partir d’un fait réel et imaginer ce qu’on pourrait en faire

Sceneario : Tu as pensé à décliner la rubrique scientifique sur d’autres thèmes ? Historique, littérature … ? Ca te ferait envie ?

B : J’y ai pensé, oui. Mais pour moi tout s’imbrique, pour l’histoire par exemple, j’ai déjà raconté la naissance d’Halloween ou de la Saint Valentin. J’applique tout simplement le même principe: en savoir un minimum et broder autour.
Ce que j’aimerais arriver à faire un jour, c’est parvenir a garder un ton humoristique pour parler de sujets plus délicats comme la religion ou la mort. Si j’arrive à le faire sans que ça choque plus que de parler des animaux ou de l’évolution, ça serait réussi!


Couverture de la Rubrique Tome 2
Sceneario : Dans la bande dessinée en général, est-ce que tu as envie d’explorer d’autres horizons que l’humour ? Des envies d’histoires en particulier ?

B : Oui, j’aimerais bien un jour écrire un vrai récit d’aventure, au premier degré! Avec des monstres, des passages secrets, des moments tragiques et des moments drôles… Bref me faire MA série B, celle que j’aurais adoré lire étant gamin!
Sinon écrire aussi des histoires du quotidien, de « l’intimiste chiant » comme l’appelle Reno. J’avais d’ailleurs parlé de ça avec mon pote Marc Lizano, on voulait faire un projet commun qui aille dans ce sens, mais on est tous les deux trop pris, du coup on arrive jamais à se voir pour en parler!

Sceneario : Tes copains, tes potes, bref tes amis, se retrouvent assez couramment dans tes bandes dessinées, c’est une manière de trouver matière à gags, ou bien cela s’impose logiquement ?

B : Pour Womoks c’était un des principes de départ, ça nous amusait de nous représenter comme ça, ça faisait partie du plaisir-playmobil de jouer aux soldats de l’espace!
Pour le reste, à part quand je fais de l’autobiographie, l’apparition des copains tient plus du clin d’oeil qu’autre chose…



Dédicace pour Loïc, tirée de www.buta-connection.net
Sceneario : Je sais que tu affectionnes pas mal Pratchett, Calvin & Hobbes, les maîtres comme Otomo, Miyazaki, Toriyama, mais en règle générale, qu’est ce qui t’attire dans la BD, la littérature, la musique, etc ?

B : Je ne sais pas trop… J’ai pas de mécanisme précis pour ça. J’aime passer du coq à l’âne en permanence! Pour la musique, je vais écouter de la chansonnette française puis basculer sur Armstrong, Fitzgerald ou du gros rap de bourrin, en BD c’est pareil, je vais lire Toriyama puis adorer PyongYang de Delisle…
En fait c’est vraiment selon mon humeur.

Sceneario : Tu as un site Internet et un aussi un blog, le web pour toi, c’est un outil indispensable ?

B : Mon site c’est un peu un chantier ouvert depuis deux ans!
Internet c’est un formidable moyen de diffusion, et on touche un public très différent. En plus, le boulot de dessinateur consiste souvent à passer six mois à bosser et n’avoir de réaction que pendant les festivals: avec le blog j’ai trouvé le plaisir du spectacle, c’est comme avoir sa petite tribune et pouvoir sentir à chaud les réactions. Outre que ça soit très utile pour mieux capter ce qui fait réagir dans une BD, c’est aussi un formidable moteur pour bosser vu que la motivation est sans cesse renouvelée. De plus, la structure fait que c’est un très bon exercice vu qu’il faut se renouveler en permanence et produire le plus possible .

Sceneario : Connaissais-tu le site sceneario.com, et qu’est-ce que t’en penses ?

B : Heu… Non, j’avoue, je ne connais pas du tout! (honte sur moi)

Sceneario : En BD, quels ont été tes derniers coups de coeur ?

B : Récemment j’avais bien flashé sur Lincoln, la BD des frères Jouvray chez Paquet… Sinon il y a longtemps sur le net j’avais adoré la BD de Capucine (Corps de rêves) chez le cycliste, à tel point que j’ai voulu la rencontrer et que depuis elle est une de mes meilleures amies. Pour la catégorie « humour » je vais être odieusement subjectif et citer mon autre amie Lisa Mandel, vu que j’ai rarement autant ri que devant Nini Patalo.



Dedicace pour Loïc, tirée de www.buta-connection.net
Sceneario : J’ai vu que tu avais fait un petit séjour à Seoul récemment, et que tu étais allé dans une classe d’expatriés (si j’ai bien tout compris), le pays du soleil levant, c’est comment ? Un séjour inoubliable ?

B : Un séjour inoubliable, oui, surtout pour les retrouvailles avec des amis coréens qui vivent là-bas. Je ne connaissais pas grand-chose de la Corée, et ça a été une énorme claque de me retrouver à Séoul. Je ne vais pas résumer tout ça ici (y’a qu’a lire sur mon blog!) mais pour faire court, j’ai hâte d’y retourner un jour.

Sceneario : Toujours au sujet de ton séjour, tu as eu l’occasion de transmettre tes connaissances à des enfants, c’est agréable ?

B : Oui et non. C’est toujours un bonheur de passer un peu de temps à dessiner avec des enfants, mais on ne leur transmet pas vraiment de connaissance en deux heures! On fait ça pour le plaisir de la rencontre, et si ça peut donner envie à certains de dessiner un peu plus, c’est tout bénef!


Dessin de Boulet pour Cali
Sceneario : Pour finir, quels seraient tes souhaits pour les années à venir ? Un Coup de gueule ? Un Coup de coeur ? Une bière ? Désolé, je n’ai pas de korniszöni… mais je peux pitêtre trouver un kebab ;o)

B : Mes souhaits sont simples, continuer à faire des albums, essayer de nouvelles voies si possible… Mes coups de coeurs ce sont les blogs de dessinateurs qui se développent de plus en plus, en faisant apparaître au grand jour des talents gigantesques (dans mes liens, allez voir Capucine, Cali, Frantico, Gä, Pixel Vengeur, le Club Yaourt…), en espérant en découvrir encore beaucoup
Et mon coup de gueule ça serait contre cette mode imbécile et ravageuse de la BD-people, comme les sous-produits des L5, de la Starac’ ou d’Elie Semoun, bref, toutes ces BD plus laides et stupides les unes que les autres, pondues sans talent à la chaîne par des gens dont ça n’est pas le métier et qui monopolisent ainsi toute la pub qu’on aurait pu accorder à de jeunes auteurs surdoués qui galèrent avec leur premier album. Télé go home!

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