Interview

Arnaud DILLIES

Sceneario.com : Tu as déjà plusieurs albums à ton actif… tous chez Paquet. Comment es-tu arrivé à la BD, et chez Paquet ?
Renaud DILLIES : Comme beaucoup, déjà tout petit j’étais fasciné par le dessin et la BD. J’en ai lu depuis tout petit, et j’en lis toujours. Un jour, en rencontrant un ami qui avait envie de faire de la BD, je me suis dit qu’en fait, oui, ça pouvait être un métier, et depuis j’ai tout fait pour en faire. Pour mon arrivée chez Paquet, j’avais fait Betty Blues entièrement chez moi. J’avais envoyé de nombreux projets chez d’autres éditeurs, et j’ai fait de nombreuses collaborations, mais j’arrivais avec des projets un peu dénaturés, c’est-à-dire avec des scénarii ou des dessins qui n’allaient pas forcément. Je me suis donc mis à faire Betty Blues tout seul, égoïstement, et un jour des amis m’ont dit qu’il fallait vraiment que je l’envoie. Je pensais que ça n’intéresserait personne, et j’ai cédé à leurs pressions, pour finalement l’envoyer chez Paquet qui a accepté le projet au bout d’une semaine, tel quel.

Sceneario.com : Et aujourd’hui tu es dans la très belle collection Blandice. Que représente cette collection pour toi ?
Renaud DILLIES : C’est un format qui me plait beaucoup. Un one-shot pour moi, c’est très bien, ça me permet d’avoir un début et une fin, et comme il y a 80 pages, on a largement le temps d’entrer dans l’esprit des personnages, et aérer assez bien le récit. Je me sens bien avec cette collection, je me sens chez moi.

Sceneario.com : Pourquoi avoir eu envie de te lancer dans l’histoire de Mélodie au Crépuscule ?
Renaud DILLIES : C’est une passion que j’ai pour Django Reinardt, et pendant que je travaille j’écoute énormément de musique. Et lorsque j’écoute de la musique, ça me donne de nombreuses images, que j’avais envie de poser sur le papier. Quelque part, c’est Django qui m’a soufflé cette histoire.

Sceneario.com : Certaines planches sont composées d’une illustration en pleine page que tu as découpée. Pourquoi?
Renaud DILLIES : Parce que je trouve que ça casse un rythme. On appelle ça un gaufrier, j’ aime bien ce côté obligatoire, systématique. Avec un côté statique on donne du mouvement, malgré que ce soit toujours les mêmes 6 cases du gaufrier. Je préfère laisser ce découpage-là, car je trouve que ça donne du temps à la lecture, et pour moi c’est important. Je parle évidemment du temps qu’il se passe dans l’histoire. Et dans ce type de planche, je trouve que le gaufrier permet d’aérer les esprits.

Sceneario.com : Pourquoi tes personnages sont des animaux ?
Renaud DILLIES : C’est ludique. Uniquement ludique. C’est aussi le coté de La Fontaine, c’est à dire qu’on raconte des choses en le cachant derrière des animaux. Ca enlève aussi une grosse barrière, entre le dessin académique et réaliste, et ça permet de donner un côté attachant et ludique. On ne les prendra jamais au sérieux, même si le propos est sérieux, ce ne sont que des animaux. J’aime bien ce côté léger.

Sceneario.com : Tu ne travailles pas sur les couleurs ?
Arnaud DILLIES : Ici on a travaillé assez étroitement. Christophe BOUCHARD a beaucoup de talent, et il a travaillé seul, même si on s’est beaucoup concerté. A chaque page, on a regardé ce qui allait le mieux.

Sceneario.com : Pour Sumato, avoir pris un chat, c’est plus facile pour toi ?
Arnaud DILLIES : C’est surtout ludique, et je m’amuse vraiment à le faire comme ça. Je ferai peut être d’autres choses plus tard, mais je suis certain de revenir vers les animaux. Graphiquement, j’entends, car je ne raconte pas des histoires d’animaux, ça n’intéresserait pas grand monde je pense. C’est parler des hommes en mettant des animaux en scène.

Sceneario.com : Et tes projets pour l’avenir ?
Arnaud DILLIES : J’ai bien envie d’adapter un conte, où je ferais aussi les couleurs. Je travaillerais en couleurs directes.

Sceneario.com : Tu fais souvent des festivals ?
Arnaud DILLIES : Oui, j’aime bien, mais pas trop souvent car il faut travailler aussi.

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