Sceneario.com : Que penses-tu d’Internet ?
Loïc Dauvillier : Que du bien ! Le mail est l’invention la plus extraordinaire que je connaisse.
Sceneario.com : Et les sites d’avis sur la BD ?
Loïc Dauvillier : Pour la critique, je n’ai rien à dire. Il est toujours agréable de lire une charmante critique… toujours désagréable d’en lire une mauvaise. C’est la règle du jeu ! Je participe à quelques forums. Ca m’amuse assez !
Sceneario.com : Le monde de l’enfance est très présent dans ton œuvre, je pense notamment aux titres réalisés pour les Petits Chats carrés mais aussi à La petite famille, comment est née cette série ? Idée ? Choix du dessinateur ? Rencontre avec Carabas ?
Loïc Dauvillier : C’est vrai que j’ai une douceur pour le monde de l’enfance. Je ne me l’explique pas…
La Petite famille, c’est de l’autofiction pour le tome 1 et 2. Le tome 3 ne fait référence qu’à des sentiments que je connais. Pour Carabas, je pensais que c’était une belle rencontre. Je me suis trompé. Je pense qu’il est inutile que je parle de cela dans une interview.
Sceneario.com : Quel fut l’accueil du public ? Y a t-il eu des interventions scolaires pour cette série ? Quelles anecdotes ou souvenirs peux-tu raconter ?
Loïc Dauvillier : L’accueil du public est extraordinaire. Dernièrement, on m’a dit « la petite famille, c’est comme un album photo de famille ». Avec Marc, nous vivons des choses extraordinaires. Plusieurs fois, nous avons eu des lecteurs en larmes. Dernièrement, une maman et son fils sont venus me voir durant une séance de dédicace. Le petit garçon n’était pas bien. Il me regardait avec des grands yeux pleins de larme. La maman s’est penchée sur moi pour m’expliquer qu’il avait lu le livre hier et que pour la première fois, il avait réussi à parler de la mort de sa grand-mère. Que voulez vous vivre de plus intense ? Si cette série permet cela, je n’en demande pas plus.
Maintenant, j’aimerais que l’éditeur sache faire son travail. Le tome 3 est passé inaperçu, faute de service de presse ou de promotion. Je ne parle même pas de la non disponibilité du tome 2. Dommage !
Sceneario.com : A propos de rencontre avec le public, tu es très présent sur les salons, cela est-il très important pour toi ?
Loïc Dauvillier : Ah bon ! ?! J’ai pourtant l’impression de ne pas être tout le temps en festival.
J’en refuse pas mal de date. Par contre, lorsque j’ai confirmé ma présence sur un festival, Je joue le jeu à 200 %. Je suis disponible pour les lecteurs et je tente d’être derrière ma table le plus souvent possible.
Je pense qu’il y a un vrai problème vis à vis des dédicaces. L’éditeur pense généralement que la promotion d’un ouvrage ne passe que par la dédicace. Le lecteur pense que si un auteur est en dédicace, c’est pour gagner de l’argent. Remettons les pendules à l’heure. Sur La Petite Famille, je touche 3.5% du prix HT. Le livre coûte 10 euros donc, je touche 0.30 euros par ouvrages. Si le festival se passe bien, je signe 100 livres dans le week-end. Par conséquent, je touche 30 euros pour deux jours. Pensez-vous réellement que nous gagnions notre vie en faisant de la dédicace ? Par contre, la rencontre est une chose superbe. C’est pourquoi j’en fais.
Sceneario.com : Que souhaites-tu réaliser à l’avenir (quels sont tes projets) ?
Loïc Dauvillier : Au niveau des sorties :
- Le 18 avril, aux éditions Delcourt, le tome 1 d’Oliver Twist avec Olivier Deloye, Isabelle Merlet et Jean-Jacques Rouger.
- Début Juin, aux éditions Carabas, le tome 2 de Le Portrait avec François Ravard et Myriam
- Mi-juin, aux éditions Les enfants Rouges, La boucherie avec Thibault Poursin. La Boucherie se présente comme une bande dessinée « chorale » avec toutefois 2 personnages phares : Mme Lenoir et Le Boucher. Nous sommes dans un village comme il en existe encore. Toute la population a pour habitude de se retrouver au « Penalty », le bistrot du coin et de refaire les événements de la journée.
- Mi-juin, deux histoires dans Jade, des éditions 6 pieds sous terre. Une avec Mickaël Roux et l’autre avec Deborah Pinto.
- Juillet ou Août, aux éditions Carabas, La nuit des cendres avec Joël Legars. Il s’agit d’un huis clos. Encore un récit intimiste. Un couple organise une fête improvisée… pourquoi ? C’est la question que se pose l’ensemble des invités.
- Octobre 2007, aux éditions Les enfants rouges, un livre choral que je réalise en co-écriture avec Sibylline. Le titre est Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin. Il y aura 3 dessinteurs : Capucine, François Ravard et Jérôme d’Aviau.
- Fin d’année, dans la même collection que Le portrait, l’adaptation de La douce de Dostoïevski avec mon camarade Mikaël Allouche.
- Fin d’année, Le tome 2 de Oliver Twist.
- Et puis un petit lépidoptère pour les supers 6 pieds sous terre. Mamé avec Déborah Pinto, plus connue sous le pseudo d’Eosyne.
Pour 2008 :
- Théo, la suite de Ce qu’il en reste aux éditions Les enfants rouges.
- Le tome 3 d’Oliver Twist.
- Le tome 1 de l’adaptation du Tour du monde en 80 jours avec Aude Soleilhac.
En projet,
Un récit intimiste avec Sandrine Revel qui porte le titre De l’importance de la pluie…
Un récit qui aborde le thème de la violence conjugale. Il portera le titre Inès. C’est Thierry Murat (Elle ne pleure pas elle chante) qui devrait faire le dessin.
Mon grand projet Cimetière avec Alexandre Bonnefoy et pas mal de dessinateurs.
Et toujours notre Pinocchio en 500 pages avec Sébastien Vassant. Si un éditeur est assez fou pour le faire.
Sceneario.com : Pour qui aimerais-tu écrire ?
Loïc Dauvillier : Pour celui (ou celle) qui me donnera envie de faire ensemble et qui m’accordera sa confiance !
Sceneario.com : Quelles sont tes lectures favorites ?
Loïc Dauvillier : - Littérature – Les classiques, Camus, Topor, Kasak… pas trop de moderne, mise à part mon pote Joseph Incardona… j’aime beaucoup Hygiène de l’assassin...
- Bande dessinée – Rabat, Prudhomme, Bézian, Buzzeli, Alexis, Goossens, Tardi, Riff, Edith, Pourquié, Calvo…
- Illustrateur – Beuville, Bofa, Bruller, Roca, Lejonc…
Sceneario.com : Cinéma ?
Loïc Dauvillier : Tati… le plus grand !
Jarmusch, Wenders, Burton, Sofia Coppola, Miyazaki, Disney, Les séries Télé à la mode ;)
Sceneario.com : Musiques ?
Loïc Dauvillier : Des vieux machins comme Killing Joke, Bauhaus, Joy…etc.
Jeff Buckley revient régulièrement, ainsi que Radio Head.
The Cure… toujours et encore… Gainsbourg, Dominique A, Miossec, Reggiani, Arthur H, Françoiz Breut, Busty Duck, NTM, Sonic Youth, Brel, Brassens…
Sceneario.com : Loïc, merci.
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