Comme une odeur de diable

Laurent Lefeuvre adapte ici 5 récits fantastiques écrits initialement par Claude Seignolle: "Celui qui avait toujours froid", "Comme une odeur de loup", "L’homme qui savait d’avance", "Un bel ensorcelé" et "Deux dents, pas plus…". Le tout longuement préfacé par Pierre Dubois.

Par fredgri, le 26 juin 2017

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Notre avis sur Comme une odeur de diable

Ce 25 juin, Claude Seignolle fête ses 100 ans, une belle occasion pour redécouvrir, par le biais de cet album, pour commencer, cette œuvre hors du commun, pleine d’ambiances pesantes, de contes obscures et de créatures étranges.
Je vous conseille en parallèle de vous récupérer les 4 épais volumes de ses "Contes, récits et légendes des pays de France" chez Omnibus. C’est une redécouverte du pays, de son folklore, de ces mille et une petites histoires racontées dans une langue savoureuse et très vivante !

Pour mettre en scène ces 5 récits, Laurent Lefeuvre opte pour un noir et blanc très contrasté qui se réfère aux Creepy et au style de Bernie Wrightson plus particulièrement. Mais au delà de ces sempiternelles références, le dessin, d’une extrême virtuosité, transcende littéralement les mots, l’auteur nous entraîne dans des mondes inquiétants enveloppés dans des ombres pesantes. On croit entendre les pas trainant d’une silhouette près d’un cimetière, des grognements dans une grange… On est sur d’avoir aperçu une forme se déplacer sur les toits, on observe le moindre recoin.
Et c’est toute la force de ces planches, de cet album, cette faculté de nous transporter littéralement au cœur de ces atmosphères à couper au couteau, de glisser ainsi dans le fantastique folklorique qui donne la chair de poule.

Le dessin est absolument parfait, complètement en phase avec les mots. On est impressionné par la mise en scène, par les angles de vue, par la précision du trait qui s’anime devant nous. C’est absolument sublime ! Un retour au noir et blanc extrêmement vivant, bourré de matière qui nous renvoie sur ces mini-récits propre aux magazines des années 60/70, ces contes morbides et ces graphismes d’exception !

Un album hypnotique que l’on dévore à la fois admiratif devant ces textes sans compromis qui nous rappelle combien ces vieilles histoires sont pleine d’imagination, de force et de richesse, mais surtout devant, une nouvelle le dessin sans faille de Laurent Lefeuvre !

Indispensable !

Par FredGri, le 26 juin 2017

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