Une enfance palestinienne

 
En octobre 1948, l’armée israélienne a perpétré un massacre dans le village palestinien de Safsaf. Parmi les quelques survivants, certains ont fui et ont trouvé refuge au nord du Liban, à Baddawi. C’est là qu’Ahmed est né, et c’est là qu’il a grandi. Il en a gardé de bons souvenirs, relatifs à la famille, à l’école ou aux voisins. Il en a raconté de plus tristes, aussi, relatifs à la pauvreté, à la surpopulation, à l’insécurité, à la peur, à la mort…
 

Par sylvestre, le 19 février 2018

Publicité

Notre avis sur Une enfance palestinienne

 
Leila Abdelrazaq est une Américaine d’origine palestinienne. Dans Baddawi, elle raconte l’exil de ses grand-parents puis la jeunesse de son père Ahmed. Elle le fait avec un regard d’enfant mais sans oublier d’évoquer l’incontournable contexte politique israelo-palestinien (on est dans les années 1960) et son cortège de malheurs : exil, pauvreté, insécurité, frustrations, "sous-citoyenneté"…

Le noir et blanc dans Baddawi, le type de récit, aussi, nous font immanquablement penser à d’autres ouvrages du genre : les bandes dessinées de Zeina Abirached, bien entendu, ou Persepolis de Marjane Satrapi, par exemple. Ce sont des témoignages qu’on a aimé découvrir et c’est le même accueil qu’on fait à ce premier roman graphique de Leila Abdelrazaq.

Dans sa préface, l’éditeur parle de la subjectivité dont fait forcément preuve l’auteure dans son oeuvre. Cela dit, "son" Ahmed est un enfant et c’est à travers son regard qu’on voit les choses. Si on y rencontre de la tristesse ou de la rage, c’est toujours raccroché à du factuel et jamais le propos ne devient stérile propagande ou attaques gratuites. Leila Abdelrazaq ne se fait qu’ambassadrice de souvenirs familiaux ; et c’est la moindre des choses quand l’histoire familiale est, comme dans son cas, tant perturbée par l’Histoire, par la guerre, par des enjeux qui dépassent les gens qui aspirent simplement à vivre en paix.

Baddawi, une enfance palestinienne est une BD à découvrir au catalogue des éditions Steinkis. Elle apporte un témoignage qui nous rappelle que depuis le milieu du XXème siècle, à quelques heures d’avion de Paris, des peuples n’arrivent toujours pas à vivre ensemble et persistent à croire que c’est par les armes qu’ils arrangeront les choses.
 

Par Sylvestre, le 19 février 2018

Publicité