31 mars 2012

ROBERT CRUMB, le coffret collector sort le 13 Avril prochain

 En 1994, Terry Zwigoff réalise un documentaire mettant en scène le pape de l’underground américain, Robert Crumb lui même.
Le film prend comme parti pris de suivre l’artiste, de découvrir sa vie privée la plus intime, de discuter avec ses proches, de donner aussi la parole à quelques détracteurs, mais surtout d’amener le « spectateur » à prendre conscience du lien très étroit qu’il y a toujours eu entre la création et les fantasmes assumés de Crumb, tout en développant très tôt un regard très critique sur la société américaine.

Le parti pris très intimiste peut parfois déranger, d’autant que c’est souvent assez déconcertant, notamment dans les moments ou l’on rencontre sa famille, ou encore quand l’auteur « déballe » sans soucis ses propres vicissitudes et autres rapports avec la gente féminine, sans parler se son opinion sur l’humanité en générale.
On est donc à la fois interpelé par tant d’honnêteté, mais il y a aussi quelque chose de très touchant dans cette complicité qui s’est construite avec ses frères, avec sa femme, et le reste de sa famille. Très vite, les confidences ne sont finalement plus aussi intéressantes tant elles se répètent, même si elles permettent de décoder énormément de choses, par contre, les regards qui se croisent gagnent en profondeurs, en secrets cachés qui donnent tout le relief aux séquences filmées.

Le documentaire donne aussi pas mal d’importance aux dessins eux mêmes, et les moments ou Crumb commente des crobars, ou il lit des pages sont chaque fois très forts et passionnants.

Le film dure près de 2 heures, c’est vrai qu’il y a certains passages assez longs et répétitifs, malgré tout c’est une incroyable leçon d’histoire de la BD.
Après tout Robert Crumb reste encore un énorme monument de la BD, l’un de ceux qui ont fait basculer le médium vers des horizons plus libérés, plus absolutistes et extrêmes, des horizons fondamentaux, en fin de compte.

Dans le coffret vous trouverez aussi un entretien qu’il a accordé à Jean-Luc fromental, avec sa femme Aline. Ensemble, ils reviennent sur leur intimité, leur complicité et ce qui a suivi le film de Zwigoff, une fois qu’ils se sont installés en France ! Un entretien passionnant et dans la même ligne que le film !

Une troisième partie est consacrée au rapport que tient Crumb avec la musique !

A noter qu’en ce mois d’Avril se tient une retrospective Crumb au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.

Un coffret indispensable !