la Poste… Une histoire extraordinaire
Album de bandes dessinées sur l’histoire de la Poste conçu par Patrick Marchand (auteur et historien au Musée de La Poste), Jean-Marie Cuzin (scénariste) et Cédric Hervan (dessinateur notamment de trois albums de la série Alix de Jacques Martin). PARUTION SEPTEMBRE 2013.
Une grande première dans l’histoire de la bande dessinée : jamais un grand service public n’a imaginé mettre son histoire en bulles ! Sur 49 pages, le trait réaliste et précis
de Cédric Hervan restitue un scénario vivant qui maintient le lecteur en haleine.
L’album retrace 25 siècles d’histoire de la poste, du Grec Philippidès qui, en 490 av. J-C, annonçait aux Athéniens leur victoire sur les Perses, à notre moderne facteur de 2013 qui recueille la signature de ses clients sur son smartphone. Mais pour ne pas essouffler le lecteur dans ce marathon « en cases », il fallait ménager des pauses. C’est le scénario, bâti sur une douzaine d’enquêtes menées par Justin, stagiaire au musée de la poste, qui permet de rebondir de période en période.
Le conservateur du patrimoine, qui a l’esprit espiègle, lui confie chaque jour l’étude d’un objet insolite dont il doit rechercher l’origine et l’usage. Ainsi de rencontre en rencontre, l’étudiant qui se destine au métier de conservateur, apprend que les moines échangent des informations au XIIe siècle au moyen d’un rouleau de parchemin qui atteint plusieurs mètres de longueur. Avec le maître de poste Drouet, Justin entre en Révolution pour arrêter le roi à Varennes, lequel avait eu la malencontreuse idée de fuir par la route des postes.
Il accompagne les facteurs ruraux de l’ancienne France dans leur tournée quotidienne de 28 km, à pied, en échasses, en barque, en voiture à chien… Il prend place dans les frêles « coucous » des pionniers de l’aéropostale et compatit au malheur de ces pilotes, otages des redoutables Maures ou victimes d’un atterrissage forcé comme Henri Guillaumet dans la cordillère des Andes, en 1930.
L’album est aussi l’occasion d’entrer dans les coulisses des bureaux, de faire une incursion dans l’univers des télégraphes et des téléphones et de suivre l’évolution des services financiers. On y apprendra que les Anglais furent les créateurs du timbre-poste. On esquissera un sourire à la lecture du jargon de métier. Ainsi, on appelait « couturières » les facteurs qui utilisaient une machine à oblitérer qui ressemblait à une machine à coudre ; le « sphinx » est l’expert du déchiffrement des adresses mal rédigées.
Enfin, on découvrira, avec surprise, que durant le Siège de Paris (1870-1871), les Français ont utilisé des ballons, des pigeons et des boules étanches remplies de courrier et jetées dans la Seine.
…Autant d’invitations à découvrir cette histoire de la Poste, aussi riche en couleurs que méconnue. D’Hermès au smartphone, c’est le pittoresque qui le dispute à l’extraordinaire…
