ZOMBIES
Les moutons

Suite à la grande prolifération dévastatrice de zombies sur le monde, les rescapés se sont constitués en petites communautés. Tout en se protégeant des hordes de pestiférés, elles tentent de s’organiser pour reconstruire une certaine civilisation et un avenir meilleur en occultant au mieux le cauchemar qu’elles vivent. Pendant qu’à Salem, Wolter fait des expérimentations sur les zombies, à Boston, Clay et Lily se retrouvent plongés dans les prémices d’une démocratie balbutiante. De son côté, Josh, pour le moins amer, a du mal à cohabiter avec ses fantômes. C’est lors d’un rassemblement que Clay reçoit des nouvelles de leurs homologues islandais qui souhaitent urgemment sa venue pour lui faire part des résultats de leurs derniers travaux sur le virus mutagène. Alors que Lily reste à Boston englué dans son projet démocratique et que Clay va retrouver Lars Bjarnason et son équipe en Islande, un petit groupe constitué entre autres de Rebecca, Josh, Paloma, part à la recherche d’autres communautés survivantes pour leur proposer leur aide. La mission de ces derniers, au contact d’un sinistre prêcheur, va tourner au désastre, un désastre qui aura des répercussions 24 ans plus tard.

Par phibes, le 26 décembre 2015

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Notre avis sur ZOMBIES #4 – Les moutons

Olivier Péru et son complice Sophian Cholet reviennent pour nous replonger dans leur univers post-apocalyptique, quelque deux ans après l’épisode trois qui faisait disparaître tragiquement deux personnages clés de la saga, à savoir Sam et Serge.

Cette fois-ci, ce nouvel opus, qui, on le saluera, reste dans la mouvance incisive et trépidante des précédents, a la particularité de casser la linéarité de son aventure et poser subtilement une intrigue qui devrait s’étendre sur le prochain tome, voire les suivants. En effet, c’est à la faveur de l’apparition mystérieuse d’un individu masqué, aux intentions bien arrêtées que commence l’équipée qui a la spécificité de s’attaquer à une icône incarnée par un certain prêcheur. Une fois la problématique posée, Olivier Péru nous renvoie 24 ans plus tôt, au moment où la communauté bostonienne que l’on connaît (dont les rangs se sont malheureusement éclaircis six ans plus tôt à la suite de son raid dans un centre commercial du Nebraska – voir Précis de décomposition). Là, on y redécouvre les rescapés tels que Clay, Lily, Josh, Paloma, Rebecca… qui, au passage, prennent plus d’étoffe au détriment des disparus. De plus, on fait la connaissance de nouveaux (le petit Serge par exemple) dans des rôles inattendus. Ensemble, ils nous renvoient dans des pérégrinations parallèles qui se veulent d’une portée fantastiquement prenantes.

Le résultat est encore à la hauteur de nos espérances. Olivier Péru tire parfaitement les ficelles de son équipée en bousculant volontairement notre sensibilité. Tout en nous ouvrant les yeux sur la nature perfide du virus mortifère, jouant sur l’implacabilité de celui-ci, sur son pouvoir mutagène inquiétant, il pèse de tout son poids, via le voyage de Clay, sur le cauchemar ambiant et suscite bien des craintes. Celles-ci sont renforcées par la mission désastreuse de Rebecca et de ses compagnons face à une communauté gérée d’une façon très dictatoriale par un Joseph fanatisé à outrance.

L’on pourra accorder que Sophian Cholet reste très à l’aise dans cet univers délabré. Grâce à son trait pleinement mordant, l’artiste nous offre une mise en images qui vaut son pesant d’angoisse. Le travail sur les personnages est toujours aussi soigné, ces derniers se révélant pleinement expressifs dans leurs diverses intentions.

Un opus puissant et addictif qui nous ouvre des perspectives toujours aussi sombres et que les amateurs de sensations fortes dévoreront à pleines dents.

Par Phibes, le 26 décembre 2015

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