ZODIAQUE
L'héritage du Cancer

Naomie Crawfish, du signe du Cancer, est une femme comblée puisqu’elle est dans l’attente d’un heureux évènement. Toutefois, une mauvaise nouvelle vient contrarier sa béatitude de future mère. En effet, sa boutique d’antiquités qu’elle tient de sa mère a subi un dégât des eaux important laissant présager une perte sèche de tout son fonds de commerce. Aussi lorsque son ami Ben lui propose de vendre, elle se sent quelque peu trahie. Car elle a l’intime conviction que quelque chose reste à découvrir en ces lieux chers à sa mère, quelque chose d’inestimable qui reste à accomplir. Mais quoi ? Naomie ne le sait pas encore. La découverte d’un vieux manuscrit et d’un numéro de téléphone va la mettre, non sans mal, sur la voie de la révélation d’un secret ancestral.

 

Par phibes, le 1 juin 2012

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Notre avis sur ZODIAQUE #4 – L’héritage du Cancer

Conformément à la volonté éditoriale de départ, la nouvelle série d’Eric Corbeyran et de Guy Delcourt s’étalera donc sur 12 albums en référence aux 12 signes zodiacaux et à raison d’un tome chaque mois, plus un 13ème volet qui se rapportera à une histoire commune aux précédents titres. En ce mois de juin, c’est au tour du signe du Cancer de nourrir un récit indépendant des autres.

Eric Corbeyran a le don, dans cette série, de concocter des péripéties certes inédites mais surtout humainement attachantes, inspirées à n’en pas douter par les caractéristiques propres à chaque signe du zodiaque. L’histoire de Naomi, à l’instar de la précédente (celle d’Agatha la voyante), liée à un secret à découvrir autour d’un manuscrit, n’échappe certainement pas à cette règle scénaristique émotionnelle. Elle a l’avantage, dès le départ, d’associer deux tranches de vie indépendantes sur fond de drame, à la tonalité ambiante subtilement contrastée (l’une révoltante, violente touchant à la maltraitance, l’autre plus "rangée" concernant Naomie), et dont le lien reste à saisir à partir pratiquement de la moitié de l’album. A ce titre, le scénariste s’est bien employé à camper la psychologie de ses personnages et a permis, de ce fait, de les rendre crédibles dans leurs actes et leurs pensées.

Le style est toujours aussi limpide. Sans effet racoleur, les péripéties s’enchaînent et se déchaînent autour de Naomie et du secret à découvrir dans des transitions sans écueil, basculant avec aisance entre chaque plan. De la réalité pure et dure au monde éthéré du rêve, le lecteur se voit transporté dans des allers-retours surprenants, chargés d’un certain suspense, d’émotions et d’aveux qui confortent positivement l’intérêt de l’intrigue.

On avait l’habitude, jusqu’à présent, de voir Alexis Robin assumer, avec brio, le rôle de scénariste (Borderline, La douleur fantôme, Traffic…). Avec cet opus, il vient démontrer qu’il sait également manier le pinceau. A cet égard, l’on concèdera que l’artiste a du talent et qu’il le démontre grâce à un trait harmonieux, réaliste et assez fouillé. La notion de perspective ne lui échappe certainement pas au point qu’il parvient à distordre ses dessins dans des effets réussis. Ses personnages sont bien conçus, bien reconnaissables sur les différents plans et dotés d’une expressivité convaincante.

Quatrième signe du zodiaque, le Cancer est la source d’une histoire remarquable qui trouve sa place dans la saga initiée par Guy Delcourt et Eric Corbeyran.

 

Par Phibes, le 1 juin 2012

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