ZODIAQUE
Le plan du Serpentaire

Lors d’un séminaire en Inde il y a une quinzaine d’années, la sémillante rouquine Chiara se voit attirée par la personnalité exceptionnelle du guide Konrad Zwölf et son savoir mystérieux. Après être devenu son amant, le jeune homme lui confie qu’il mène une activité parallèle qui consiste à faire des recherches sur les énergies cosmiques et sur la bioélectricité des émotions. La partie théorique étant finalisée, il propose à Chiara de l’aider dans la mise en pratique de ce qu’il a découvert, eu égard à une force biologique que détient chaque être et qui serait liée au signe astral. Pour cela, il lui propose de réaliser une expérience qui, si elle parvient à maîtriser cette force, aurait des répercussions humanitaires. Il lui confie donc comme catalyseur un médaillon à l’effigie du serpentaire, 13ème signe astrologique, et à l’issue de nombreuses tentatives, parvient à découvrir le pouvoir de Chiara. Fort de ces résultats encourageants, Konrad décide de passer à l’échelon supérieur en organisant une nouvelle expérience, cette fois-ci, avec plusieurs personnes de signes différents. Les résultats vont vite se faire sentir en même temps que les premiers grippages. Cette expérimentation serait-elle, au fil du temps, vouée à l’échec et Chiara aurait-elle un dernier rôle à jouer ?

Par phibes, le 6 mars 2013

Notre avis sur ZODIAQUE #13 – Le plan du Serpentaire

Les douze premiers épisodes de la saga orchestrée par Eric Corbeyran, sous l’égide de Guy Delcourt, étaient l’occasion de suivre des récits individuels dont le point commun étaient d’une part, la détention par le personnage central d’un talisman zodiacal qui lui conférait un pouvoir et d’autre part, la perte de celui-ci à l’issue de son aventure. Avec ce treizième volet, ladite saga connaît une énième convulsion pour enfin se clôturer définitivement.

Grâce à cet opus, le lecteur est appelé à enfin connaître les liens insoupçonnés de toutes ces tranches de vie saupoudrées de fantastique et d’ésotérisme, au gré d’un recentrage efficace qui aura l’avantage de répondre à toutes les questions que l’on se posait au fil des tomes. C’est donc à Chiara, à son signe peu usité (le Serpentaire) et à Konrad qu’échoie le privilège de conclure via des péripéties bien ficelées qui trouvent leur origine quinze auparavant et qui nous introduisent dans une révélation finale purement surprenante.

Eric Corbeyran fait étalage, une fois de plus, de tout son art dans l’élaboration de ses histoires, reposant sur un travail d’écriture assez conséquent. Le découpage de celles-ci est éloquent, les dialogues sont maîtrisés et les thématiques bien assimilées (ici les explications de Konrad sur les énergies cosmiques). Sans pour autant rentrer dans des circonvolutions alambiquées, ce dernier met un point d’honneur à entretenir une intrigue plus ou moins consistante, portée par des personnages au jeu aussi subtil que convaincant, et à la finalité qui se veut souvent prendre à contre-pied le lecteur. Avec ce tome, le scénariste gagne son pari en restant fidèle au concept de départ et en donnant une fin en totale cohésion avec l’ensemble.

Pour cette der de der, c’est le duo constitué par Etienne Le Roux et Jérôme Brizard qui se colle à la mise en image et qui vient dévoiler les dernières déambulations de Chiara. Grâce à cette association heureuse qui dénote un bon potentiel artistique (ils ont en commun la série La mémoire dans la poche), ces dessinateurs nous régalent de leur trait doté d’une humanité non négligeable et d’une harmonie picturale. Aussi, le résultat est là, leurs planches se révèlent à nous pour notre plus grand plaisir dans une évocation qui sied parfaitement aux directives du scénariste.

Un tome réussi qui, par la qualité de sa finalité, octroie un intérêt global à toute la saga.

Par Phibes, le 6 mars 2013

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