ZODIAQUE
L'expérience du Poissons

En février 2012, les couloirs et salles du Rijksmuseum d’Amsterdam font l’objet d’une effervescence inhabituelle. En effet, journalistes et policiers se partagent le fait divers qui grève la remarquable galerie où se découvrent les 12 toiles représentant les divinités grecques. En effet, ces dernières ont été dérobées et le mode opératoire du voleur est purement incompréhensible. Qui peut être à l’origine de ce vol et pourquoi ? Est-ce que Franck Salmon, résident dans le Département de l’Aveyron et ami de l’auteur sulfureux Elena Satanik, pourrait avoir un lien avec le détournement de ces tableaux qui, les 12 associés, permettraient de disposer d’un pouvoir ? Dans ce cas, où se trouve ce curieux personnage au demeurant sans histoire dont la disparition pour le moins surprenante interpelle voisins et police locale ?

Par phibes, le 3 janvier 2013

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Notre avis sur ZODIAQUE #12 – L’expérience du Poissons

C’est donc au tour du signe zodiacal des Poissons de faire l’objet d’une histoire, une histoire qui se veut s’intégrer dans la grande saga initiée par Guy Delcourt et scénarisée par l’intarissable Eric Corbeyran.

Le récit bénéficie d’une accentuation policière indéniable puisque celui-ci nous plonge dans deux affaires liées, l’une, à un vol de toiles aux Pays-Bas, et l’autre, à la disparition d’une personne en Aveyron. Alors que la première se voit traitée de manière plutôt éphémère, la seconde se veut s’installer durablement, au travers de nombreux témoignages recoupés, dans le "décryptage" caractériel du personnage-clé de cet opus, détenteur du fameux signe des Poissons et à l’origine d’un fait divers peu banal. De même, il vient, comme tous les autres signes antérieurs, dévoiler les prédispositions très particulières du porteur du pendentif astrologique, des prédispositions qui élèvent l’histoire dans un fantastique que H. G. Wells ne dédaignerait pas.

Cet opus est, sans être le meilleur de la saga, assurément intéressant par le jeu de Franck Salmon, personnage insaisissable, en quête d’un pouvoir qui va le plonger dans une dimension ésotérique dramatique. Son parcours atypique qui peut manquer de profondeur quant à l’explication de la "possession" dont il est victime, nous permet de faire habilement le lien avec d’autres protagonistes croisés précédemment, en particulier Elena Satatnik (voir tome 6 – Le supplice de la Vierge) ainsi que de celle qui est abonnée à une certaine récurrence à chaque fin d’album. De fait, l’on sent que l’intrigue générale avance progressivement, libère certains indices liés à l’énigmatique expérience entre les porteurs de signes et nous emporte vers un déroulement final qui reste toujours indéfinissable.

Pour la partie graphique, Guy Delcourt et Eric Corbeyran ont fait appel à un dessinateur d’origine serbe, Sinisa Banovic. Peu connu encore du public français (ce dernier est intervenu dans 40 techniques imparables pour vaincre sa jalousie chez Septième Choc Editions), ce dessinateur fait ici une intervention que l’on peut qualifier de remarquable. En effet, se faisant fort de traiter son sujet dans un réalisme soutenu, ce dernier démontre qu’il sait travailler les perspectives dans un soin qu’on ne lui regrettera pas. Ses personnages sont plutôt représentatifs dans leurs postures, leurs physionomies. De même, son travail d’arrière-plan a beaucoup de charme et accompagne bien les actions de premier plan.

Un douzième volet assez entreprenant qui ouvre en grand la porte du dernier épisode et de la grande révélation autour du pouvoir des signes zodiacaux.

Par Phibes, le 3 janvier 2013

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