ZERO POUR L'ÉTERNITÉ
Volume 1

Kentarô Saeki ne sait pas vraiment quoi faire de sa vie. Il est toujours étudiant, mais il a renoncé à passer ses examens, faute de motivation. Il vit désoeuvré. C’est alors que sa soeur, Keiko, l’appelle pour lui proposer un petit job : faire des recherches sur… leur grand-père. Saeki est surpris par la demande. En fait, sa soeur a envie d’en savoir plus sur cet ancêtre qu’ils l’ont jamais connu, mais elle manque de temps.

L’étudiant accepte à contrecoeur cette mission, celle de découvrir qui était vraiment son ancêtre, Kyûzô Miyabe. Ce soldat était aviateur et mourut en tant que kamikaze quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Quelques recherches permettent à Saeki de trouver les coordonnées d’un homme qui, 60 ans plus tôt, a fait partie de la même escadrille que leur grand-père. Rendez-vous est donné pour en apprendre plus sur ce pilote de Zéro qui n’était, jusque-là, qu’une ombre dans la famille. Une quête qui pourrait bien bouleverser la vision de la vie de Kentarô.

Par legoffe, le 12 février 2013

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Notre avis sur ZERO POUR L’ÉTERNITÉ #1 – Volume 1

Zéro pour l’éternité est une des belles surprises de ce début d’année dans le monde du manga et même dans celui de la bande dessinée en général. Cette série – prévue en cinq tomes – aborde, en effet, le conflit entre Japonais et Américains sous un jour nouveau. Loin des clichés ou des discours au patriotisme exacerbé, elle dévoile ainsi la vie des aviateurs japonais qui pilotaient les fameux Zeros.

L’auteur va notamment s’intéresser au sort des pilote qui deviendront, par la suite, des kamikazes. Mais si Naoki Hyakuta a déjà le mérite d’aborder sans concessions ce sujet délicat, il fait également preuve d’originalité dans le traitement du scénario. En menant un étudiant du XXIe siècle sur les traces de son grand-père, il crée un véritable lien entre générations passées et présentes. C’est une des forces du livre, qui livre des souvenirs sans pour autant se cantonner à un pur récit de guerre. Kentarô va encaisser des vérités et des drames en écoutant un témoin de l’époque qui a eu 60 années devant lui pour tenter de prendre du recul et offrir sa version des faits.

Outre des réflexions sur la valeur de la vie ou de l’engagement de ces jeunes gens au nom de la patrie, le manga livre un regard emplit d’humanité sur ces hommes qui ont frôlé la mort et qui, bien des années plus tard, ne comprennent toujours pas pourquoi eux sont vivants tandis que bien d’autres ont disparu.
C’est, enfin, l’occasion de rétablir certaines vérités sur le sort des kamikazes, dont le nom a traversé le temps pour être utilisé, de nos jours, de manière souvent inopportune comme le rappelle l’auteur au début de l’histoire.

Pour renforcer ses propos, l’écrivain a fait appel à un dessinateur de grand talent, Souichi Sumoto. Son travail se veut assez réaliste, notamment dans son traitement des avions et autres engins de guerre. Les planches me rappelle beaucoup celles d’une des références du genre, Zipang (Kana). Il offre d’ailleurs un découpage aussi dynamique que son illustre modèle. 

J’espère que ce traitement graphique, finalement assez proche de la bande dessinée franco-belge, sera une incitation supplémentaire à ouvrir ce livre pour tous ceux qui hésitent encore à se lancer dans la lecture de mangas. Qu’une bonne série comme celle-ci soit l’occasion, pour eux, de constater combien l’univers des mangas est riche et passionnant.

Par Legoffe, le 12 février 2013

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