ZAP COMIX L'INTÉGRALE
Volume 1

(Zap Comix 0 + 1 à 9)
"En 1968, un inconnu appelé Robert Crumb autoédite le premier numéro de Zap comix, qu’il vend lui-même dans un landau de bébé sur les trottoirs de San Francisco. Les autres collaborateurs apparaissent dans les numéros suivants, le démoniaque S. Clay Wilson, le surréaliste Victor Moscoso, le mystique Rick Griffin, le satiriste Gilbert Shelton, le dandy Robert Williams, le champion du prolétariat Spain Rodriguez…
L’Histoire est en marche…"
Extrait de la présentation éditeur…

Par fredgri, le 18 août 2020

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Notre avis sur ZAP COMIX L’INTÉGRALE #1 – Volume 1

Les Zap Comix de Crumb et sa troupe de potes restent, encore à ce jour, LA référence du mouvement underground qui va fleurir dès la fin des 60’s et durant toutes les 70’s. Un modèle indétrônable qui va transformer ces artistes en véritable stars du milieu !

Néanmoins, les Zap Comix sont les héritiers d’une tradition qui s’est nourrie des petits fanzines qui sont apparus vers la fin des années 50, de ce que l’on appelait déjà la Small Press. On peut voir aussi l’esprit de Mad, de certains EC Comics plus anticonformistes qui se mettaient en marge d’une production plus lisse, qui prenaient position, qui entraient dans une démarche d’auteurs comme, bien plus tôt, avec Walt Kelly et son Pogo, George Herriman et ses Krazy Kat…
Toutefois, Crumb va se réapproprier cette démarche en y ajoutant une touche de révolte contre le modèle américain, contre cette sacro-sainte pensée sans relief. Il est dorénavant temps d’expérimenter, d’innover, d’essayer d’autres approches. Il est temps aussi de se raconter, mettre en scène sa vie, ses fantasmes… De façon complètement décomplexée et assumée !

Débutant seul, en vendant ses numéros sur le trottoir, Crumb va très vite s’entourer d’une bande d’artistes qui voit dans ce titre l’occasion de s’exprimer sans limite… On retrouve donc Gilbert Shelton qui reprend son personnage de Wonder Wart-Dog qu’il a créé une dizaine d’années auparavant, ainsi que les Freak Brothers, Il y aussi les expérimentations graphiques de Victor Moscoso qui joue sur l’abstraction, sur la narration muette, l’univers de Rick Griffin qui se précise de plus en plus, glissant vers des discours abordant la religion, Robert Williams et son trait hyper détaillé et caricatural ou encore Spain Rodriguez.
Au fil des numéros on change d’univers d’une page à l’autre, on est éblouit, surpris, dérangé, on rigole, on fait la grimace, mais on n’est absolument jamais indifférent, quand bien même certains styles peuvent moins plaire ! Et c’est je pense la très grande force de cette publication qui nous montre que même après ces années, le phénomène garde toute sa puissance iconclaste !

Je reste, pour ma part, vraiment impressionné par Crumb, avant tout, mais surtout par Robert Williams qui se révèle littéralement dans ces pages, livrant des planches complexes ou il s’amuse à tordre la narration, jouant avec ses personnages, les bulles, proposant même une sorte de poster figurant une carte incroyablement détaillée ! J’en suis encore bouche bée !

Assez étrangement, Zap n’avait jamais été intégralement traduit en français. Il aura fallu cette nouvelle vague de jeunes éditeurs/fans pour voir réhabiliter des œuvres riches et importantes telles que les Zap Comix ! Et de ce point de vue les Editions Stara nous proposent un magnifique premier volume que tout fan de BD se doit d’avoir. Il est juste dommage que les interviews à la fin ne soient pas toutes très instructives, ni même pertinentes. Il aurait été intéressant d’avoir des vrais témoignages, plus développés !

En attendant, plus que jamais il est important de redécouvrir ces mythiques Zap Comix !!!!

Par FredGri, le 18 août 2020

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