YS LA LEGENDE
Vengeance

Cinq ans après sa terrible rencontre avec Urien, Ambrosius et Vortigern, à l’issue de laquelle sa femme Branwen, sauvagement assassinée, a donnée post mortem naissance à Ahès, Gradlon est prêt à reprendre la route. Habité par un désir fort de vengeance qu’il a pu communiquer à sa fille, l’exilé Picte part tout d’abord à la recherche de son traître de frère, Cormak. Celui-ci a fini par se mettre sous la protection de l’église, protection totalement désuète pour Gradlon qui ne tarde pas à le retrouver et à l’éliminer. A la suite de ce forfait partagé avec Ahès, le guerrier poursuit ensuite sa quête vengeresse sur le territoire de la Grande-Bretagne et fond sur les traces des trois mercenaires à l’origine de sa soif de justice. La légende de Gradlon et la future cité d’Ys est en marche.

 

Par phibes, le 22 juillet 2012

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Notre avis sur YS LA LEGENDE #2 – Vengeance

Sous l’égide de la collection Celtic de la maison Soleil, Jean-Luc Istin relance son évocation de la cité mythique bretonne disparue. Totalement inspiré par les nombreuses moutures fabuleuses perpétuées sur celle-ci, ce scénariste prolixe, en fin connaisseur des légendes celtiques (rien que pour l’année en cours : Merlin – La quête de l’épée, Excalibur, Les Druides, Templier…) nous en délivre une version pour le moins captivante et intrigante de par sa noirceur ambiante.

Gradlon revient donc à nous, dans sa narration au contact du prélat Antonius Avea, venu l’interroger sur la création de la légendaire cité d’Ys. Si antérieurement, le massif personnage crevait les pages, ce dernier semble, dans ce deuxième volet, s’éclipser en faveur d’un autre personnage clé de la légende d’Ys, sa fille Ahès. A ce titre, Jean-Luc Istin se permet de jouer avec le charisme de cet enfant de 6 ans, qui, à la faveur de son parcours atypique tout frais, révèle bien des surprises ténébreuses.

Au travers des 48 planches, la légende de Gradlon commence à prendre son essor, se fondant sur des faits graves, tout d’abord sur la trahison d’un frère, puis sur une vengeance et la possession de territoires de vaincus. Le récit ainsi constitué nous promet des rencontres fortes, sanglantes, barbares qui n’exclut pas quelques accents de féminité tel que peut le laisser entrevoir la couverture. L’usage de la voix-off complète parfaitement les échanges sans retenue entre les protagonistes qui nous réservent, dans cette brutalité environnante, quelques bons revirements scénaristiques.

Au niveau du dessin, le travail de Dejan Nenadov se veut toujours de grande qualité. Bénéficiant d’un découpage habile, moderne, et d’un encrage appuyé qui conforte l’impression de dureté, son graphisme donne vie à des personnages graves, bâtis à la "Conan", possédant un ego surdimensionné. Les combats mis en avant sont remarquablement impressionnants, réalisé sur des planches entières qui valent leur pesant de détails et de puissance évocatrice.

Un deuxième album efficace sur une légende celtique plaisante à parcourir et pour le moins frissonnante qui possède toutefois une singularité (erreur d’impression), celle d’arborer sur sa tranche deux noms d’auteurs qui n’ont rien à voir avec la saga et qui concerneraient plutôt celle de Merlin – La quête de l’épée qui sort en même temps.

 

Par Phibes, le 22 juillet 2012

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