YS LA LEGENDE
Trahison

En ce 5ème siècle après JC, au plus profond de la sinistre forêt bretonne de Létavia, une escouade de romains brave les intempéries. Cette dernière accompagne Antonius Avea, un prélat est à la recherche d’un sanctuaire énigmatique. Après l’avoir trouvé et avoir franchi son immense porte, celui-ci se retrouve propulsé dans une autre contrée, à l’orée de laquelle il rencontre un vieil homme massif trônant au pied d’un gros arbre. Le moine lui fait état de sa quête qui se rapporte à la légende de la fameuse cité d’Ys et interroge l’impassible personnage sur son identité. Il se présente comme étant le Roi Gradlon, le célèbre chef de guerre picte qui fut à l’origine de la construction de la légendaire cité bretonne, et dont la destinée fut des plus tourmentées. Voici le récit de ses douloureuses aventures qui commencent dans les Highlands…

 

Par phibes, le 1 mai 2011

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Notre avis sur YS LA LEGENDE #1 – Trahison

Totalement imprégné des légendes celtiques (il est d’ailleurs le directeur de la volumineuse collection Celtic chez Soleil qui regroupe pas moins d’une trentaine d’ouvrages tels Merlin, Lancelot, Le Sang du dragon, Les druides…), Jean-Luc Istin signe une nouvelle saga qui prend pour base la légendaire cité engloutie bretonne, Ys.

A partir d’une rencontre fantastique qui se veut être le point de départ de la mise en place de la légende, le scénariste influe sur son récit de manière à ce que celui-ci fasse un saut en arrière dans le temps et parte dans une évocation "biographique" d’un personnage clé, à savoir Gradlon. Par ce biais, alors que la narration prend souvent le dessus sur les dialogues, le récit nous rend témoin de la dure initiation picte du futur chef de guerre, au contact de ses pairs et plus particulièrement de son père et de son frère, de Cuthbenn la druidesse de son clan, de la magicienne Scathach. Les épreuves qui doivent le transformer en un véritable guerrier, un Berzerker sont inévitablement ardues et témoignent comme il se doit d’une violence barbare.

Aussi, ce premier épisode captivant se veut d’une puissance évocatrice excellente, liée aux âpres péripéties initiatiques du futur monarque et les nombreux faits de guerre dans lesquels il est impliqué. Jean-Luc Istin manœuvre subtilement sa narration en égrainant les noms qui ont forgé la légende d’Ys et en distillant pesamment les étapes marquantes de la destinée de Gardlon. Peu à peu, ce dernier explicite la grande amertume dont est habité le robuste personnage, accumulée au fil d’une existence sans réel cadeau, d’un enseignement des plus ardus et au prix d’une trahison assassine.

Dejan Nenadov use d’un trait que l’on connaît bien pour l’avoir apprécié dans la série Arcanes. Oeuvrant sous la forme d’une représentation hachurée réaliste assez conventionnelle et d’un découpage moderne, ce dernier parvient donner corps à la légende dont il est question dans des effets vigoureusement restitués et agréablement colorisés. La robustesse des personnages (à la Conan le Barbare), la dureté des expressions, les faits d’armes sanglants, la rudesse climatique des arrière-plans, contribuent à camper une atmosphère de dureté, de violence vengeresse judicieusement caractérisée, de rage meurtrière permanente.

La légende d’Ys est en marche, adaptée remarquablement et puissamment en bande dessinée par deux auteurs aux potentiels avérés et dont on attendra avec impatience la suite des péripéties fabuleuses.

 

Par Phibes, le 1 juin 2011

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