Surtout tu le racontes pas

Bérénice, jeune femme moderne et sémillante illustratrice, compte dans son entourage beaucoup d’amies. Lorsqu’elle les croise au détour d’un diner, d’une rencontre fortuite dans la rue, d’une sortie nocturne bien arrosée ou autre, ces dernières finissent toujours par s’épancher généreusement sur leur vie intime. Compte tenu de toutes ces confidences hautes en couleurs qui lui sont faites, la jeune auteure a pris le parti de les coucher sur le calepin qui ne la quitte jamais et de les reprendre par la suite, à sa sauce et sans nommer personne, pour alimenter son blog. La matière abondant, Bérénice a décidé de compiler son travail dans un album. Même si c’est quelque peu inavouable, l’artiste nous le raconte quand même, droit dans les yeux et sans tabou.

Par phibes, le 30 juin 2014

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Notre avis sur Surtout tu le racontes pas

Voilà un album surprenant qui ne manque assurément pas de piquant et qui devrait démontrer qu’il n’y pas que les mecs qui peuvent tenir des propos ayant trait à la question du sexe. Bérénice, jeune bloggeuse, vient ici nous le démontrer en livrant toute un florilège d’anecdotes très personnelles qu’elle a pu recueillir inopinément lors de soirées entre copines.

Force est de constater que l’artiste, qui a choisi son genre narratif, va droit au but pour évoquer en peu de mots certaines expériences sexuelles vécues par ses pairs. Sans retenue aucune, elle aligne ses historiettes purement féminines dans des échanges naturellement crus aux effets humoristiques pratiquement immédiats. A ce jeu, qui engendre tout de même une réelle surprise malgré un titre explicite, l’artiste ne manque pas de répartie, tant elle trouve presque spontanément le moyen, et de dresser le tableau, et de générer le rire recherché. Certes, l’on peut concéder que la grivoiserie n’est pas très loin (on parle naturellement de sodomie, de masturbation etc…), mais la chaleur que pourraient engendrer de tels propos se voit tempérée par les aboutissements burlesques recherchés.

En termes d’illustrations, Bérénice fait preuve d’une maturité conséquente. Habile à manier la tablette graphique, elle met en œuvre, avec une certaine rigueur, un esthétisme féminin sans bavure, très coloré et beaucoup plus soft que les dialogues. Les différents personnages qu’elle fait déambuler sur des fonds géométriques sont résolument modernes, plein de fraîcheurs et bien sympathiques dans leurs représentations.

Une compilation de strips très olé olé qui vaut pour son pesant de cocasserie et de coquinerie, à ne pas mettre toutefois entre toutes les mains, et qui tend à faire penser, compte tenu du réseau fourni de Bérénice, qu’il y en aura d’autres ! Il suffit pour cela d’aller sur son blog (http://desyeuxdebitch.wordpress.com/) pour déjà en avoir un aperçu !

Par Phibes, le 30 juin 2014

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