YESTERDAY
John Duval & the Futurians

Nous sommes le 8 décembre 1980 et John Duval a décidé de relater sa curieuse destinée basée sur une mésaventure incroyable et aussi sur un mensonge qu’il n’a pas souhaité. En effet, cette date est celle qui correspond malheureusement à l’assassinat de John Lennon mais aussi, dans une autre réalité, (et c’est là le plus fort) à son jour de naissance. Vingt trois ans plus tard (donc en 2003), John a migré aux Etats-Unis et le lendemain d’une soirée en solo arrosée se réveille sans explication… en 1960. Commence alors pour le jeune homme une nouvelle existence qui va l’amener à croiser des personnalités de la folk et du rock de cette époque, et à côtoyer des jeunes de son âge, musiciens de surcroît, avec lesquels il va connaître un succès retentissant.

 

Par phibes, le 7 septembre 2011

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Notre avis sur YESTERDAY #1 – John Duval & the Futurians

Yesterday est comme il se doit un gros clin d’œil au tube planétaire réalisé par le groupe à la notoriété non moins universelle des Beatles (la couverture est des plus explicites puisqu’elle rappelle l’album rouge de ces derniers). Mais David Blot qui baigne allègrement dans l’univers de la musique (cf. sa série intitulée Le chant de la machine chez Delcourt) va plus loin dans cet appel du pied en associant à ce titre une fiction étonnante qui a le don de captiver.

L’intérêt de cet épisode réside dans le fait que le fantastique auquel fait appel son auteur donne l’occasion à un quidam (John Duval) de connaître une mutation temporelle certes sans réelle explication (d’où la surprise) mais excitante par la façon dont elle se cale subtilement dans une époque riche en initiatives musicales. Après une mise en bouche surprenante, David Blot nous livre un récit intimiste basé sur les confessions particulières de son personnage principal promis à une haute destinée basée sur le plagiat.

Fondée sur un principe narratif des plus simples, l’histoire de John se déguste à grosses lampées de références au monde de la musique américaine et certainement plus tard, dans le 2ème opus, de celle anglaise (Les Beatles). Par ce biais, on pourra croiser le King (de retour de son service militaire), le fameux Bob Dylan à ses débuts. De même, on assistera à la lente acclimatation du pauvre John dans sa nouvelle vie au contact d’un entourage incrédule.

Après son premier essai remarqué avec La traversée, Jérémie Royer reste dans un domaine graphique qu’il connaît bien. Un tantinet naïf et agréablement explicite, le trait de ce dessinateur dévoile une générosité picturale agréable à suivre, révélant une expressivité faite de simplicité et de recherche d’authenticité, dans une colorisation qui sied parfaitement à l’aventure fantastique.

Un très bon moment de lecture aux accents musicaux des sixties qui en appelle un prochain indubitablement.

 

Par Phibes, le 7 septembre 2011

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