YAZATA
Sur la route perse

Chirine est une ravissante serveuse du Sigar Bar, lieu très fréquenté de la paisible cité perse de Koohestan. Alors qu’elle prend un bon bain, après une dure journée de labeur, elle remarque qu’elle est épiée. Elle prend en chasse le pervers, mais s’aperçoit qu’il s’agit, en fait, d’un “dew”, un démon.
Le lendemain, toute la cité ne parle que de cette agression. Chirine est encore toute retournée. Elle ne se souvient plus de rien car elle s’est évanouie. C’est alors qu’arrive dans le bar un vagabond qui ne semble guère s’émouvoir de l’état de la pauvre fille. Il réclame à boire et à manger sans ménagement. Il se moque de toute cette agitation. Il apprend alors que Chirine a de quoi être retournée puisqu’elle était, auparavant, l’héritière du trône du royaume de Yavosh. Elle en est la dernière survivante après qu’un horrible dew ait massacré tout le monde. Elle n’a dû son salut qu’à l’arrivée d’un yazata, une sorte de sorcier chasseur de dew.

Justement, au même moment, un yazata est annoncé en ville. Chirine et le shérif s’empressent d’aller quérir son aide pour venir à bout du démon qui a agressé la serveuse.

Par legoffe, le 27 avril 2010

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Notre avis sur YAZATA #1 – Sur la route perse

Yazata est le premier titre de la collection “manga” de Aqua Lumina. L’éditeur indépendant est né très récemment et il a choisi de se consacrer essentiellement à de jeunes auteurs français dont la culture est au carrefour du manga, de la bande dessinée franco-belge et du comics. Un sacré mélange qui donne naissance, selon l’éditeur, à un style particulier.

Si, pour moi, le manga reste forcément japonais, il n’est pas pour autant inintéressant de se plonger dans des titres européens inspirés de ses codes. L’initiative de Sib fait partie de ces livres qui méritent un petit détour. Yazata a quelques petits défauts de jeunesse, notamment un graphisme en devenir (mais pas désagréable pour autant). Néanmoins, il se laisse lire avec plaisir, balançant entre humour et action, dans l’esprit des shonen typées “fantasy”. On y trouve une belle princesse déchue, un vagabond qui cache bien son jeu (joue-t-il volontairement les pervers ou ne l’est il pas un peu ???) et un chasseur de dew qui a des choses à cacher.

Le scénario n’est pas d’une originalité débordante, mais il fonctionne bien. On ne voit pas le temps passer et le côté loufoque du livre lui donne une réelle personnalité. Il est aussi dépaysant et exotique, dans cette contrée chaude et sablonneuse qui s’inscrit dans la veine des aventures d’Aladin.

Je regrette, par contre, que l’éditeur ait fait court. Je trouve que le lecteur n’en a pas pour son argent. Cette première aventure ne couvre, en effet, qu’un peu plus de la moitié du livre. Suit une histoire courte d’une dizaine de pages, portrait du dew pourchassé par Chirine. Une très bonne idée, pleine de promesses, mais qui est sous-exploitée et… trop courte elle aussi. 
Mais alors, me direz-vous, comment sont remplies les autres pages ? Avec quelques strips (ambiance bêtisier), des crayonnés et une vingtaine de pages traduisants les onomatopées du livre ! Là encore, cela sent le remplissage forcé, à coup de cinq onomatopées par page.

Je trouve cela dommage car le lecteur n’y trouvera guère d’intérêt et aura, en plus, le sentiment que l’on a terminé le livre comme on a pu. Mieux vaut, dans la situation où le récit n’est pas plus long que cela, soit attendre des planches supplémentaires pour faire paraître l’album, soit faire une pagination plus limitée. Ca apparaîtra peut être moins fourni qu’un manga, mais au moins la couleur sera annoncée et le lecteur n’en tiendra pas rigueur à l’éditeur, à condition bien sûr que le prix soit adapté.

Par Legoffe, le 27 avril 2010

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