YAPOU BETAIL HUMAIN
Tome 1

Clara est allemande et Rinichiro est japonais. Ils ont prévu de se marier au Japon, mais pour l’heure, c’est en Allemagne qu’ils se trouvent. Un jour, ils sont témoins d’un événement extraordinaire : un engin spatial vient s’écraser sur la maison de campagne qu’ils occupent. Choqués mais attirés par l’engin, Clara va tout de suite vouloir entrer dans l’appareil, ne laissant pas le temps à Rinichiro (qui se baignait nu) le temps de se rhabiller pour l’accompagner.

A l’intérieur de l’engin, ils vont trouver une très belle femme à qui ils vont faire reprendre connaissance, et avec surprise mêlée d’horreur, ils vont découvrir le "yapou" de celle-ci, un être organique modifié, réduit à l’état de meuble vivant et de jouet sexuel.

Passée la surprise, ils comprendront petit à petit que Pauline, la femme de l’espace, a eu un accident de voyage temporel et qu’elle s’est écrasée sur Terre en 196X alors qu’elle pensait être retournée en l’an 3970 d’où elle provenait à l’origine… D’où la supériorité qu’elle affichait sur Rinichiro, elle qui vient de la planète EHS où les femmes sont les maîtres et où les hommes sont réduits à bien peu de choses…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur YAPOU BETAIL HUMAIN #1 – Tome 1

Il y a 50 ans, en 1957, paraissait le livre de Shozo Numa Yapou bétail humain. Ecrit au Japon après la guerre 39/45, il a été rédigé pendant une période où la société japonaise vivait un réel complexe d’infériorité par rapport aux autres nations, notamment les nations sorties vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Pour tourner en dérision ce ressenti difficile à supporter, Shozo Numa a choisi d’imaginer de toutes pièces un univers fantasmatique dans lequel le masochisme et la soumission de l’homme envers la femme sont la sève de la société. Yapou bétail humain est d’ailleurs paru à l’origine dans une revue dont les lecteurs pourraient être qualifiés de pervers…

Yapou bétail humain a été adapté en bande dessinée et ce sont les éditions Kami qui nous le proposent, dans un format manga souple et épais comme on en trouve beaucoup, mais avec cette particularité que bien que la lecture se fasse dans le sens japonais, la couverture est, elle, conçue à l’européenne.

Le titre et le visuel de la couverture lèvent un voile sur le contenu : on y voit la plantureuse Pauline arborant fièrement une poitrine étourdissante. Cependant, si les voyeurs trouveront partie de leur compte dans les dessins (pour certains pornographiques), ils pourront vite être mis mal à l’aise par le contexte créé par l’auteur. Ce dernier, on le sent, a imaginé un univers dans son entièreté : hiérarchie des personnages, politique, technologie, alimentation ou encore maîtrise de la biologie permettant la création de ces yapous, des êtres choisis (pourtant en fonction de leur QI, pour des histoires de compatibilité télépathique !) pour être amputés, modifiés, castrés afin de servir les femmes, maîtresses incontestables. On aura ainsi assez rapidement un sentiment de malaise, certaines choses rappelant dans les ambiances des expériences honteuses ou inhumaines dont l’Homme a pu se rendre coupable lors des heures les plus sombres de son Histoire, et certaines choses étant encyclopédiquement, froidement expliquées : les pratiques sexuelles auxquelles s’adonnent les êtres de la planète EHS, par exemple…

Yapou bétail humain est un manga qui dérange. Cependant, au-delà de son premier abord très cru et repoussant (malgré le corps sculptural de Pauline), il pose les bases d’une histoire intrigante et malsainement attirante que seuls ceux qui ont lu le roman peuvent imaginer.

Pour adultes, exclusivement.
 

Par Sylvestre, le 15 septembre 2007

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