XOCO
Intégrale cycle 1

New York, 1921. Un meurtre sordide est commis sur un antiquaire de Manhattan, l’homme est retrouvé dans sa boutique sauvagement torturé une tête de chat enfoncé au fond de la gorge. C’est l’inspecteur Lazzari qui est chargé de l’enquête mais l’affaire est rapidement classée sur ordre de sa hiérarchie…
New York, dix ans plus tard. Une série de crimes d’une rare violence inquiète les services de police, un nouveau tueur en série connu sous le nom du Saigneur de Brooklyn. Chacune de ses victimes ont le cœur arraché, il opère à l’aide d’un très ancien couteau sacrificiel d’obsidienne datant de l’époque aztèque…

Cette intégrale rassemble les deux premiers tomes de la série, Papillon obsidienne et Notre seigneur l’écorché, formant un cycle complet.

Par melville, le 24 juillet 2010

Notre avis sur XOCO – Intégrale cycle 1

Dès les premières pages, avant même de découvrir l’histoire qu’elles renferment on est comme happé par force visuelle des planches. D’emblé le ton du récit est donné, le New York dans lequel on s’apprête à plonger sera pluvieux, glauque, suintant : une atmosphère propice aux thrillers les plus sombres.

Xoco commence donc comme un thriller policier mais très rapidement une dimension fantastique se manifeste et prend au cours du récit une place de plus en plus importante, pour devenir en fin de compte l’essence même du propos. On aborde le monde de l’occulte et les croyances ancestrales des Indiens d’Amérique aztèques.
Le scénariste Thomas Mosdi s’inspire des grands noms de la littérature fantastique pour nous livrer une histoire finalement assez classique (de ce côté-là, pas de doute à avoir, les amateurs du genre y trouveront leur compte sans aucun souci). Mais là où il se démarque – ce qui donne à sa série tout son véritable intérêt – c’est dans le traitement de son intrigue et de ses personnages. Thomas Mosdi s’amuse avec un malin plaisir à nous entraîner sur de fausses pistes et ancre son récit dans un background dense. Quant aux protagonistes de l’histoire, il aime à les maltraités, s’en séparer et en faire surgir de nouveaux au moment opportun. Et tous sont pourvus d’une personnalité forte, d’une histoire dans l’histoire, ce qui donne à son récit de la profondeur et une certaine crédibilité dans laquelle le fantastique peut s’enraciner pour au final pouvoir pleinement s’exprimer.

Et si le scénario est bien ficelé, c’est véritablement grâce aux dessins d’Olivier Ledroit (à qui on doit notamment les illustrations des Chroniques de la Lune Noire et de Requiem chevalier vampire) que la série Xoco prend en quelques sortes tout son sens. Foisonnantes de détails, avec un découpage astucieux faisant appel à l’utilisation d’encarts, ses planches sont tout simplement superbes, et se sont grâce à elles que l’adhésion du lecteur à cette histoire surréaliste et pour le moins ésotérique est rendue possible. Olivier Ledroit est un maître incontesté du genre.

Ce premier cycle de Xoco est donc une lecture indispensable pour tous ceux qui aime le fantastique dans sa plus pure expression et un bon moyen pour les autres de mettre un pied dans le monde des croyances et de l’occultes car soutenu par une trame policière forte. A noter également qu’il existe un deuxième cycle également disponible sous la forme d’une intégrale. Mais au vu de sa qualité bien inférieure à celui-ci qui constitue un récit clos avec une « vraie » fin, autant rester sur une très bonne impression.

Par melville, le 24 juillet 2010

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