Xenozoic

(Death Rattle 8 + Xenozoic Tales 1 à 14)

Dans un future assez lointain, la Terre a repris le dessus sur l’homme. Le niveau de l’eau a monté, la technologie a pratiquement disparut et la race humaine doit se contenter de survivre aux côtés d’une faune qui est revenue à l’âge préhistorique.

Jack "Cadillac" Tenrec est un aventurier mécano qui met un point d’honneur à maintenir l’équilibre entre les humains et la nature. Il traque, entre autre, les braconniers tout en servant de relais entre les villes et les tribus plus rurales. Un jour, il voit arriver l’ambassadrice Wassoon, Hanna Dundee. cette dernière est envoyée pour entreprendre des pourparlers avec les délégations urbaines. Très vite, entre Jack et Hanna, va s’immiscer une complicité assez houleuse pour commencer, mais progressivement plus "consensuelle" ! D’autant que ce monde est toujours très imprévisible, en proie au prédateurs de tout genre, animal comme… humain !

Par fredgri, le 9 février 2012

Notre avis sur Xenozoic

Mark Schultz est l’un des illustrateurs les plus réputés dans le monde des comics. Et cette réputation s’est construite principalement sur les Xenozoic Tales repris dans ce gros volume. Il faut dire qu’il y a tout les éléments pour attirer les plus curieux: un bel aventurier, des Cadillacs, des dinosaures, de l’action, du rythme, mais surtout la très belle Hanna Dundee !

Car, bien sur, les poses langoureuses de la belle brune sont en partie responsables du succès de cette série. En partie seulement, car vraiment c’est un tout.

Héritier direct des grands artistes comme Wallace Wood ou encore Bernie Whrightson, Mark Schultz va au fur et à mesure se tourner vers un style plus illustratif directement inspiré par des gens comme Al Williamson ou Hal Foster. Et la transition est assez impressionnante car on sent bien que l’artiste est bien plus à l’aise dans une narration plus lente qui fait moins BD traditionnelle, sans toutefois laisser de côté son histoire ni le rythme de son intrigue, simplement vers la moitié du volume on se prend à passer plus de temps à admirer les planches qu’au début ! La métamorphose est flagrante quand on compare simplement la première et la dernière histoire (dix ans les séparent).
C’est l’une des très grandes forces de cet épais volume (350 pages environ), non seulement il nous permet de voir l’évolution d’un style qui se bonifie avec le temps, mais en plus l’univers mis en place gagne en texture, en complexité. Autant le premier quart se lie sans grande conviction, c’est sympa mais sans plus, Schultz brasse les archétypes et ne semble pas vraiment vouloir aller plus loin, autant, dès qu’il commence à mettre en scène le rapport des communautés les unes avec les autres, à plus travailler la complexité des personnages, cela devient nettement plus intéressant (ça débute plus ou moins avec "Benefactor", mais c’est surtout avec "History Lesson" que c’est flagrant) pour finir en apothéose (d’ailleurs on attend la suite avec impatience).

"Xenozoic" se présente donc comme une sorte de projet écolo mâtiné d’aventure, de belles héroïnes et d’aventuriers testostéronés comme il faut. Schultz y parle d’un monde ou la nature, fatiguée de se faire ravager par des humains cupides et irresponsables, décide de reprendre le dessus. Néanmoins on n’est pas non plus dans un monde ambiance post apocalyptique, loin de là, c’est juste une habile solution qu’a trouvé Schultz pour mélanger à la fois modernisme désuet et créatures préhistoriques, histoire de revenir à l’esprit des œuvres de Edgard Rice Burroughs, Alex Raymond, Hal Foster, Al Williamson…

Donc, ne vous fiez pas forcément au ton brut de décoffrage des premières histoires, allez un peu plus loin et vous verrez que cela mérite très amplement le détour !
Le seul regret c’est la pauvreté des "bonus", pas assez de crobars (il faut dire que Flesk a lancé en parallèle des Artbook de Schltz, donc ils n’ont certainement pas voulu faire de doublons, malgré tout cela aurait mérité d’avoir plus d’études de perso, d’illustrations, voir même simplement les couvertures des Xenozoic Tales, par exemple !)

Une très belle occasion de revenir sur le parcours de cet auteur peut-être trop méconnu ici (même si Akileos a publié les traductions de ces histoires en quelques très beaux volumes, récemment !). Très recommandé.

Par FredGri, le 9 février 2012

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