Wyoming Doll

Au début, il y a deux familles qui décident de s’installer en « Amérique », une italienne et une irlandaise. Un jeune homme les accompagne, il a 17 ans, il ment un peu sur son âge, mais il est là pour apprendre « le métier », alors il est heureux. Mais voilà, les indiens attaquent, c’est le massacre général. Le jeune homme était partit en reconnaissance, il revient trop tard. Seul le vieux Giuseppe est rescapé, et les deux petites filles, Sharon et Julia ont disparues, enlevées…
Alors le jeune homme dont on ne connaît pas le nom part avec le vieil homme, il doit prendre soin de lui, mais surtout il lui faut retrouver les fillettes… Même si pour cela il doit s’allier à cet étrange indien solitaire, Salmon Leap…
Au début, il n’était qu’un jeune homme…

Par fredgri, le 24 juin 2012

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Notre avis sur Wyoming Doll

Je ne suis habituellement pas très familier avec les albums westerns, je crois qu’il y a une narration des plus classiques qui finit par ne plus trop me parler, même si, malgré tout, le charme opère généralement. C’est juste que ça n’est pas mon genre de prédilection !
Mais ici, aidé en cela par le remarquable travail de Franz, j’avoue que je me suis laissé emporter par ce récit d’aventure, de l’ouest sauvage, avec des héros à la fois exceptionnels de justesse et d’humanité, mais aux antipodes de l’image qu’on peut se faire des héros de western. De plus l’aspect « sauvage » a beaucoup de place dans ce récit, il permet de définir ces hommes, leur rapport avec le pays, la nature. On n’est plus dans l’ouest made in Hollywood, mais dans un récit de colère, de sang et de paix aussi !

Vous l’aurez compris, cet album est passionnant, à plus d’un point.
Mais ce qui m’a particulièrement marqué, dès le début, ce sont les textes de Franz qui nous donnent l’impression d’écouter les personnages nous parler, nous raconter eux même, avec leur mots, cette histoire qui se déroule devant nos yeux. On saute d’un perso à l’autre, on l’écoute penser, s’inquiéter, deviner ce qui se cache derrière les traces sur le sol, ou derrière un regard qui se pose. Il y a beaucoup de finesse et de justesse dans ces phrases. Ainsi on suit le jeune homme sur son cheval, on retrouve l’indien qui veut affirmer son courage, mais qui s’attache à la petite fille blonde, qui prend soin d’elle.

Comme je le disais au début, il y a beaucoup d’humanité dans cet album, ce qui n’empêche pas pour autant d’être confronté à la bassesse de l’homme, à cette soif de sang qui, parfois, le transforme en monstre, qu’il soit soldat de l’armée ou indiens au visage peint, c’est la même chose, la même violence.

Mais Franz évite aussi de transformer son scénario en fable moralisatrice, il n’y a pas forcément plus de leçons à apprendre que ça dans cette histoire. Le jeune homme s’est découvert une nature en se lançant dans cette aventure, l’indien une sagesse, une paix intérieure, et tout est bien comme ça… Les petites filles ? Elles ont vécu leur vie, et c’est ce qu’il faut garder en tête.

En refermant ce magnifique album, plein de cases sublimes vantant la beauté de la nature, les émotions de ces protagonistes, je me rappelle combien cet artiste me manque, combien il manque au paysage de la BD, mais la qualité de son trait, de ces histoires sont toujours là…

Alors régalez-vous avec cet album qui devait certainement figurer parmi ses préférés !

Par FredGri, le 24 juin 2012

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