WOUNDED
L'Ombre du photographe

Automne 1890. Edwards, un jeune photographe anglais, espère avoir enfin trouvé l’occasion de fuir New-York pour le Far West. Il ne supporte plus, en effet, la crasse de la ville, ses rues encombrées… L’opportunité de s’évader prend la forme d’un reportage photos qui lui est confié. Il doit suivre le lieutenant Farshing, qui a été chargé de pacifier la ville de Porcupine (Dakota du Sud), en proie aux bandits en tous genres, avant de s’attaquer aux indiens.

Lorsque Edwards rejoint Farshing à Porcupine, le lieutenant a déjà largement nettoyé la ville. Mais c’est alors qu’ont lieu plusieurs crimes ignobles. Des prostituées sont retrouvées éviscérées. Des meurtres qui ressemblent étrangement à ceux perpétrés quelques temps plus tôt à Londres par un certain Jack l’Eventreur.

Par legoffe, le 29 août 2010

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Notre avis sur WOUNDED #1 – L’Ombre du photographe

Le mythe de Jack l’Eventreur propulsé en plein Far West, voilà une idée intéressante. Les auteurs ont d’ailleurs pris la peine de situer l’action deux ans après le dernier crime attribué au célèbre tueur en série, qui disparut alors de la circulation. De là à l’imaginer parti pour les Etats-Unis, il n’y avait qu’un pas que Damien Marie a franchi.

Nous voici donc transportés dans les contrées peu aimables du Dakota, dans une ville paumée où la civilisation n’en est qu’à ses balbutiements. Ces crimes atroces ne vont rien arranger, donnant une ambiance assez pesante, voire assez glauque lorsque le photographe est victime de ses visions sanglantes.

Si l’idée de départ est bonne, il faut avouer qu’elle a du mal à convaincre au fil des pages. Le lecteur comprend rapidement la situation et empêche de jouer sur l’identité du tueur pour assurer l’intrigue. Le scénariste a, toutefois, tenté d’étoffer l’histoire puisque certaines paroles d’autres personnages laissent sous-entendre que nous avons affaire à une machination qui dépasse les actes d’un tueur fou. Voilà qui pourrait relancer le suspense. Je reste toutefois sceptique et ce pour deux raisons. La première est que l’histoire n’est prévue qu’en deux albums. Difficile, donc, de croire à une telle montée en puissance de l’intrigue alors que celle-ci a peiné à s’installer dans le premier tome. Ensuite, et c’est peut être le plus gros point faible du livre, les personnages manquent vraiment de charisme. Devant des faits sans surprise, la personnalité des protagonistes compte beaucoup. Or, elle n’a pas été réellement travaillée.

Côté graphismes, les dessins peuvent encore gagner en détails, mais on sent que Malnati tient bien ses personnages, donnant des planches assez plaisantes. Son style, classique, gagnerait à plus de personnalisation sans doute.

Vous l’aurez compris, les aventures de Jack l’Eventreur au Far West sont un bon produit d’appel, mais l’intrigue manque de consistance pour convaincre totalement. De quoi couper court à la série (pardon).

Par Legoffe, le 29 août 2010

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