WORLD WAR WOLVES
Autrefois un homme, aujourd’hui un loup

Philadelphia est envahie par les loups garous. Dans sa fuite, Jeremy Lester a entraîné la petite Sarah. Pourtant cernés par une horde de loups, ils parviennent à éviter le pire, certainement dû aux mélopées de blues que l’aveugle tire de sa guitare. Aussi, profitant de leur chance, Jeremy et Sarah prennent le parti de quitter la ville et entament une longue marche à destination de Lancaster.

En la ville fortifiée de Las Cruces, la famille Marshall récemment installée prend ses repères. Alors que le jeune Ed arpente avec sa voisine Jenn l’antre de Geek Daddy, son père John, intrigué par un bruit au-dessus de son appartement, a découvert le corps effroyablement mutilé de Louise Perez. Il ne fait aucun doute que cet assassinat est l’œuvre d’un loup solitaire qui erre dans la cité. Embarquant femme et enfant, il décide de le signaler au sheriff Guerra. Ce dernier lui avoue que d’autres meurtres de ce type ont été recensés avant celui-ci.

De son côté, à Rikers Island, Malcolm Spolding ne supporte plus d’être retenu par les loups pour l’entretien du matériel. Il décide de mettre à profit son don pour élaborer un plan d’évasion.

Par phibes, le 9 mai 2016

Notre avis sur WORLD WAR WOLVES #2 – Autrefois un homme, aujourd’hui un loup

En grand amateur de sensations fortes, Jean-Luc Istin fait feu de tout bois. S’il trouve matière à animer des zombies dans sa saga intitulée Alice Matheson, il sait aussi donner le grand frisson avec les loups garous. Ce deuxième opus, très attendu au demeurant, est là pour le confirmer sans ambiguïté.

Pour ce faire, nous replongeons dans les péripéties parallèles vécues à trois endroits différents du continent américain par le guitariste de blues Jeremy Lester à Philadelphia, par la famille Marshall à Las Cruces et par Malcolm Spolding dans la prison de Rikers Island. Fort d’un alternat impeccablement structuré, nous continuons à suivre le quotidien tourmenté de ses personnes vivant à des degrés différents la contamination lycanthropique.

Cette suite ne dépare certainement pas le tome précédent et s’attache à nous réimmerger dans ce climat délétère de l’invasion sanglante que subit le territoire américain. Jean-Luc Istin maîtrise son sujet en tout point en jouant remarquablement sur les ambiances, dans un registre qui n’élude ni violence, ni tension. Chaque tranche de vie entretient son intrigue (la fuite de Jeremy et Sarah, l’identification du loup solitaire qui tourne autour de la famille Marshall, l’évasion de Malcolm Spolding), une intrigue qui laisse présager le pire et qui, lorsqu’on atteint la fin de l’album, a tendance judicieusement à laisser le lecteur dans son questionnement.

Le travail graphique de Kyko Duarte est une fois encore de haute volée. Très dynamique, son trait qui a la particularité d’être rehaussé par des niveaux de gris remarquablement travaillés, flirte avec un réalisme qui conforte efficacement la tension du récit. Riche en détails, son dessin, à l’encrage et aux perspectives léchés, sait à certains moments flirter avec l’horreur la plus crue et par ce biais trouve la juste expression pour marquer les esprits.

Un deuxième opus qui ne manque pas de mordant et complètement addictif. Vivement la suite !

Par Phibes, le 9 mai 2016

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