WONTON SOUP
Wonton Soup Collection

(Wonton Soup 1 et 2)
Johnny Boyo est un cuisinier hors pair, grâce à son don il pourrait tout avoir, les meilleurs restaurant, les plus belles places etc. Mais il décide de faire une pause et de partir à l’aventure, dans l’espace, comme simple convoyeur, histoire de gouter de nouvelles saveurs, de découvrir d’autres cultures…
Plus tard, Johnny Boyo et son comparse Deac, qui sillonnent toujours l’espace, se retrouvent, suite à un mauvais délire, échoués sur une planète inconnue, plus d’essence dans leur vaisseau. Du coup, il va falloir trouver une solution…

Par fredgri, le 30 juin 2014

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Notre avis sur WONTON SOUP #Int. – Wonton Soup Collection

A la base je ne connaissais de James Stokoe que ses Orc Stain et son histoire dans Strange Tales pour Marvel. J’ai alors voulu revenir sur les bases, ses premiers comics, et plus particulièrement ses deux volumes de Wonton Soup ici rassemblés pour suivre l’actualité et plus précisément son one shot d’Avengers qui sort fin juillet !
Et contre toute attente, je reste séduit par l’univers de cet artiste canadien. un univers décalé, aux antipodes de ce que j’ai pu lire jusque là, on y parle de créatures étranges, de recettes de cuisine complètement improbables, mais surtout ça parle d’individus en marge, individualistes et d’une intégrité à toute épreuve !

La première partie ne déroge pas à la règle. Le héros, Johnny Boyo, pourrait avoir une vie bien plus agréable si seulement il arrivait à se contenter de ce qu’on lui demande, mais au lieu de ça, il décide de se parfaire en sillonnant l’espace, le temps de découvrir plein d’autres choses qu’il ne verra jamais dans le cadre de ses études !
Le discours est un peu absolutiste, mais bon dieu, même en parlant de recettes de cuisine extra-terrestres (à base de créatures baveuses, de crane de monstres découpés etc.), c’est passionnant.
Stokoe installe des ambiances très bizarres sans dégoutter un seul instant. On est vraiment dans une SF décomplexée, un chouilla zen et délirante (comme ce combat contre les ninjas de l’espace). Et même si en effet on sent tout de suite que c’est en deçà de Orc Stain, on ne peut qu’être séduit par ce récit, en noir et blanc, et cette lecture très enlevée (ça ressemble à du manga sans en être un seul instant).

Globalement, la deuxième partie est plus foutraque et un tantinet moins passionnante. Peut-être parce que l’artiste n’y cause pratiquement pas de bouffe, qu’il n’y a pas trop de scénario, que tout se borne à accumuler des situations ou des discussions entre deux potes… Certainement ! Toujours est-il que ça se lit vite, que c’est captivant.
Mais, paradoxalement, je trouve qu’on retrouve aussi davantage le Stokoe de Orc Stain, cette notion d’errance, de civilisation décadente, de ces paumés qui doivent survivre en affrontant un monde hostile !
De plus, Stokoe amène des créatures, des idées bien plus décalées que dans le premier volume, ici on parle d’ours qui sécrètent un lait aphrodisiaque, on parle d’un peuple de clone qui ne distingue plus l’original et qui se nourrit uniquement de déjections qu’ils recrachent, on parle de petites créatures qui, en mourant, génèrent des micro civilisations dans leur estomac et selon l’humeur de ces dites civilisations prennent un gout plus ou moins agressif si on les cuisine, etc.

Vous l’aurez compris, James Stokoe est un allumé de première qui sait développer des univers vraiment étranges, avec des concepts complètement fous. C’est de cette folie que le travail de cet auteur tire toute sa force, toute sa singularité. C’est incroyable.
Bon, c’est vrai que ça peut être un chouilla dérangeant, car ça amène des situations très particulières, mais franchement je trouve cette lecture très stimulante aussi !

Graphiquement, Stokoe n’a pas encore trouvé cette folie qui lui est particulière depuis Orc Stain. Ici, on est dans son style plus épuré. Malgré tout c’est aussi très sympa.

Un album format poche, en noir et blanc qui se lit d’une traite !

Si vous voulez rencontrer un artiste au regard singulier, alors n’hésitez plus…
Très conseillé !

Par FredGri, le 30 juin 2014

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