WONDERBALL
Le photographe

En 1983, après son passage dans l’ancien institut de Sun Lake City qui lui a ravivé certains souvenirs douloureux et suite à ses investigations dans une maison de production de films désaffectée de l’Utah qui l’ont conduit à se retrouver face au sinistre shérif Bradigan, l’inspecteur Spadaccini poursuit sa quête identitaire. De retour à Los Angeles, il se doit de retrouver le photographe Alan Smithee dont le nom était mentionné sur les fameuses bobines de film découvertes et donc inévitablement associé à l’organisation tentaculaire, le Collège invisible. Ayant le sentiment d’avoir croisé ce personnage lorsqu’il était plus jeune, il se rend chez son ex-compagne Cookie afin de récupérer des photos qu’elle a en sa possession. Il y retrouve avec surprise son ange-gardien, le fantôme, avec lequel il décide, après consultation des fameuses photos, de rendre visite au photographe pour le faire parler. Mais avant, il doit, compte tenu du danger qui l’entoure, pousser son ex-femme et son fils à quitter la région. Surtout que du côté du Collège invisible, les intentions sont claires : Alan Smithee doit être éliminé ! La rencontre semble inévitable.

Par phibes, le 14 janvier 2017

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Notre avis sur WONDERBALL #4 – Le photographe

Nous replongeons dans cette ambiance ô combien oppressante instillée par l’enquête menée par le fameux inspecteur Spadaccini de San Francisco, alias Wonderball, et liée à l’assassinat d’un grand nombre de personnes. Après des pérégrinations pour le moins, nous retrouvons le limier qui se doit, non seulement agir contre une organisation secrète aux pouvoirs très étendus, mais aussi de découvrir ce qu’il est réellement.

Avec ce quatrième et avant-dernier épisode, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau font évidemment, à la faveur de dialogues percutants, avancer leur récit et nous préparent enfin à un face à face qui devrait assurément nous affranchir sur les origines du personnage principal. A la manière d’un Jason Bourne en quête d’identité, l’inspecteur Spadaccini cherche des réponses qui doivent passer par des personnages pour le moins inquiétants (ici le photographe). Evidemment, compte tenu du contexte général auquel on commence à s’habituer, on nage en pleine cruauté, au contact de protagonistes sans scrupule, sombres à souhait et d’une organisation mondiale qui n’en est pas moins.

A n’en pas douter, grâce à cet épisode, le cadre se dessine remarquablement et même tend à se resserrer. Tout en reprenant conscience de certains souvenirs, Spadaccini retrouve son ange-gardien, a l’occasion enfin de reprendre contact avec son homologue féminin l’inspecteur Osterberg et d’aboutir devant ses anciens bourreaux. Il n’en demeure pas moins que ces rencontres sont génératrices de bonnes surprises et d’actions qui se veulent pour le moins violentes.

Cette violence ambiante passe inévitablement par le dessin de Colin Wilson qui, une fois encore, tire son épingle de ce jeu infernal. Son trait à la fois épais et aiguisé apporte à cet épisode une intensité extraordinaire et pèse beaucoup sur les ambiances, assurément grâce aux nombreux aplats de noir. D’un réalisme et d’une énergie palpable, l’artiste nous entraîne dans un univers esthétique impitoyable, cruel et imparable qui fait mouche à chaque planche.

Un avant-dernier épisode entreprenant à souhait, qui flashe lourdement et qui appelle une fin que l’on pressent tonitruante.

Par Phibes, le 14 janvier 2017

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