Wonder

 
Comme de la plupart de ses collègues, Renée travaille chez Wonder dans des conditions difficiles et dangereuses pour la santé. Mais très peu osent lever la voix pour se plaindre, la résignation l’emportant toujours… On ne peut pas se permettre d’être mise à la porte !

Cette année-là (on est en 1968), un vent de changement souffle sur la France. Les étudiants descendent dans la rue, des travailleurs, aussi, et le phénomène touche chaque jour un peu plus de monde. Un mouvement de grève générale va alors aspirer Renée hors de son usine, jusque sous les banderoles, et ouvrir dans sa vie une parenthèse de liberté totale, sans patron, sans entraves, sans craintes pour l’avenir…
 

Par sylvestre, le 26 octobre 2016

Notre avis sur Wonder

 
Wonder, c’est bien sûr la marque de piles. "Je marche à la Wonder !", vous vous souvenez ? Et Wonder, c’est aussi le titre de cette bande dessinée… qui pourtant n’est pas à proprement parler une BD sur cette entreprise ni sur un conflit social qui a pu la secouer. Non, là, Wonder, c’est aussi le surnom qui va être attribué à Renée, l’héroïne de l’histoire, une ouvrière qui travaille pour cette société mais qu’on va suivre hors de son usine, le temps d’un break, le temps d’oser, le temps d’une prise de conscience…

Les 140 pages de ce récit sont une sorte de récit initiatique, de voyage dans un monde insoupçonné. Renée était bien sage, bien formatée. Elle s’abîmait la santé au travail tous les jours pour gagner sa petite vie. Cependant, un beau jour, la force d’une vague de revendications sociales qui a déferlé sur la France a eu raison de ces carcans qui la bloquaient. Ce fut d’abord le toupet de participer à une manifestation, puis une perte totale de repères et enfin sa réponse à l’appel d’un vent de liberté. C’était parti pour découvrir le monde tel qu’il pouvait être au-delà des murs de l’usine Wonder !

Un peu paumée et se raccrochant à des bouées qu’elle n’aurait pas osé attraper en d’autres temps, Renée va parcourir, rencontrer, tester, comprendre ou refuser. Elle va vivre hors de chez elle avec des gens plus ou moins originaux qu’elle ne connaissait pas avant. Elle va découvrir que des alternatives sont possibles, et que certaines sont tentantes. Jusqu’à faire un choix…

De son usine jusque dans Paris, on la suit. Ces pérégrinations, selon le cadre, nous sont racontées en noir et blanc ou avec des couleurs très yéyé. Elles nous guident le long d’un parcours jalonné de références au passé ciblé : affiches de l’époque, des slogans, des publicités, mais aussi des ambiances, des styles, des rêves… Tout est très vintage et la promenade initiatique de Renée devient pour le lecteur une récréation graphique. C’est d’ailleurs ce qui fait le sel de cette histoire car on ne suit pas seulement la ènième déroute d’une héroïne de papier : avec Wonder, on replonge aussi dans un passé sentant le concret mais aussi les utopies. On ressent de la nostalgie, le charme opère, même s’il a un parfum désuet. On n’a pourtant pas fumé, mais on se laisse embarquer dans ce tourbillon de couleurs et de sensations qui ont assailli Renée pour ne plus la lâcher !

Une belle expérience !
 

Par Sylvestre, le 26 octobre 2016

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