WILL EISNER INTEGRALE
New York Trilogie

La Ville a une vie en elle même et ses propres codes. Que ce soit la bouche d’égout, les perrons, la borne à incendie ou les fenêtres, ils pourraient vous en raconter des histoires sur ce qui se passe dans la Ville…

Par berthold, le 3 décembre 2018

Notre avis sur WILL EISNER INTEGRALE #1 – New York Trilogie

Delcourt nous propose un magnifique cadeau pour cette fin d’année 2018 : LE roman graphique à offrir ou s’offrir, l’Intégrale de New York Trilogie.

Will Eisner, ou de son vrai nom, William Erwin Eisner, est né en mars 1917 et nous a quitté début janvier 2005. C’est un des auteurs majeurs de la bande dessinée. Il est l’auteur de la série The Spirit qu’il a créée en 1940. C’est à partir de là qu’il va innover dans la conception d’une planche et la narration. Et dans les années 70/80, il est l’instigateur de ce que l’on nomme le roman graphique. Recompensé par de nombreux prix et dans divers festivals dont le Grand Prix du Festival d’Angoulême en 1975, il est l’auteur de nombreux chefs d’oeuvre dont Un pacte avec Dieu, New York Trilogie, Jacob le cafard, Le complot, etc… Il a aussi écrit les trois volumes des Clés de la bande dessinée, toujours chez Delcourt. Aux Etats-Unis, il y a même un prix portant son nom.

Revenons sur  cette Trilogie New York. Ici, on s’intèresse à la ville. La narration se fait par objets comme la bouche d’égout ou la borne à incendie ainsi que par des endroits divers comme un perron ou la fenêtre d’un immeuble. Certains passages n’ont pas besoin de dialogues, car tout est dit par le dessin, c’est d’ailleurs une des forces du talent de Will Eisner. Puis, il y aussi les dialogues qui sonnent toujours justes et qui touchent là où il faut. Will Eisner était un très bon observateur de ses contemporains, avec des sujets qui sont toujours d’actualité, le voyeurisme, le chacun pour soi, les différents petits drames qui touchent une ville…

J’adore comment Eisner fait ressortir l’émotion par un simple coup de crayon. Prenez par exemple, les pages 36 et 37 avec les voyageurs du métro. Regardez bien, vous devriez pouvoir reconnaître ces personnes ! Car l’album nous renvoie à nous même.

Une autre des forces de ses romans graphiques, c’est l’ingéniosité et la facilité avec lesquelles l’auteur se joue de la case. Comme vous pouvez le constater, par moments, la case disparaît et il n’y a plus que le dessin, et cela marche ! Prenez par exemple le chapitre de la bouche d’égout : on se rend compte que cette plaque d’égout est le personnage principal de l’histoire. Will Eisner a été un grand explorateur de la conception graphique et de la mise en page.

Mais Eisner sait aussi jouer avec nos émotions comme dans ce court récit sur les issues de secours, où deux femmes et un bébé sont prisonniers dans leur appartement, bloqués par le feu… Je passerai des heures à vous raconter tout ce qu’il y a dans ce bouquin tant il est riche…

Un chef d’oeuvre qu’il faut lire et à avoir dans toutes bonnes bibliothèques.

 

Par BERTHOLD, le 3 décembre 2018

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