Berlin

Mai 1945
François Morliguen est arrêté par les hommes de la division Leclerc à Bad Reichenhall, près de Salzbourg. Il se fait passer pour un soldat allemand en fuite. Il sait que si les Alliés découvrent qu’il est, en fait, un Français engagé volontaire chez les Nazis, il risque le peloton d’exécution pour traîtrise. D’autres Français portant l’uniforme SS sont arrêtés en même temps que lui, sans qu’ils n’aient dissimulé leur nationalité, sûrs de leurs droits, d’autant que l’Armistice a été signé.

Morlinguen est confié au capitaine Caradec, qui s’aperçoit très vite de la supercherie. Il ne le dénonce pourtant pas, non qu’il soit breton comme lui, mais parce qu’il a vu déjà trop de sang couler.

Durant les interrogatoires, Morliguen lui raconte la chute de Berlin, qu’il a vécu de l’intérieur.

Par legoffe, le 6 janvier 2013

Notre avis sur Berlin

En 2011, Le Henanff avait réalisé l’excellent livre Ostfront, qui racontait la bataille de Stalingrad. Outre un scénario remarquablement maîtrisé, l’auteur épatait aussi par ses talents de dessinateur, avec ses mises en couleur directes.

Fabrice Le Henanff vient de récidiver avec ce livre dédié, cette fois, à la bataille de Berlin. La chute de l’Allemagne nazie, l’invasion par les Russes de la ville, sont vus ici par les yeux d’un Français qui se battait sous l’uniforme du Reich.

L’auteur raconte ainsi les combats de rue, la dureté de la vie à Berlin, les dernières chasses aux sorcières des Nazis, les dernières luttes désespérées face aux hommes de Staline, etc. Mais, outre les souvenirs de Morliguen, la bande dessinée est aussi l’occasion de revenir sur un fait de la fin de la guerre, celle des fusillés sans procès de Bad Reichenhall. Le Henanff part, en effet, de cette histoire pour construire le récit qui va lier ce capitaine à Morliguen. Nous rencontrons, dès lors, plusieurs personnages ayant vraiment été acteurs de cette affaire, comme le général Leclerc ou bien le Père Gaume.

Autant d’éléments très intéressants, qui nous permettent de découvrir certains pans d’Histoire moins connus et de toucher un peu le contexte de l’époque.

La mise en image est toujours aussi remarquable. On regrettera toutefois un scénario plus laborieux dans sa mise en forme. Le récit manque, en effet, de fluidité et les parties dédiées à Berlin auraient méritées une attention plus particulière sur les personnages, afin de mieux les identifier et mieux les cerner. Le lecteur y aurait gagner en intérêt et en attention.

Cela n’en reste pas moins un ouvrage intéressant pour se plonger dans cet épisode clé, qui marque la fin de la Seconde Guerre Mondiale sur le théâtre européen.

Par Legoffe, le 6 janvier 2013

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