WEIRD SCIENCE
Volume 3

(Weird Science 16 à 22)
Weird Science nous entraîne afin d’aller explorer l’espace, conquérir de nouvelles planètes ou simplement rencontrer des races extra terrestres. Mais parfois la science fiction reste ancrée sur Terre, avec une humanité qui n’arrive pas réellement à faire abstraction de ces travers qui viennent systématiquement tout faire déraper, ou qui se prend à rêver de cet inaccessible cosmos…
Accompagnant la plume de Bill Gaines et Al Feldstein, nous retrouvons autour du maestro Wallace Wood des artistes aussi réputés que Joe Orlando, Al Williamson ou même Jack Kamen !

Par fredgri, le 7 mai 2016

Publicité

Notre avis sur WEIRD SCIENCE #3 – Volume 3

Avec ce troisième volume de Weird Science, Akileos conclut la série en beauté. L’équipe des EC Comics étant alors au sommet de son art. Il faut préciser que comme son titre sœur, Weird Fantasy, la série n’était pas très rentable, du coup les deux magazines ont été fusionnés en un seul appelé "Weird Science-Fantasy" qui sera ensuite rebaptisé en "Incredible Science Fiction".
Toutefois, malgré ce manque de succès tout relatif, Weird Science reste certainement un des titres les plus emblématiques des EC Comics, bien représentatif de la perpétuelle inventivité des créatifs et de la maestria graphique des dessinateurs, tous assez jeunes, au tout début de leur carrière !

En lisant, un à un ces récits assez courts on se rend vite compte que les histoires tournent parfaitement, les artistes fournissent un travail incroyable (surtout Wood et Williamson qui se démarquent très nettement du lot), on sent bien que sous nos yeux s’écrit une page de l’histoire de la BD.

Malgré tout, cette SF qui nous est montrée n’est en rien légère et héroïque, au contraire de ce qui nous était proposé jusque là dans les strips d’aventures ou dans les pulps. Gaines et Feldstein brossent le portrait d’une humanité qui doit affronter ses propres démons, bien plus que les créatures hideuses qu’elle croise.
Avec Weird Science (et plus globalement avec tout les autres titres de l’éditeur) nous découvrons des êtres humains qui ont des préjugés, qui sont cupides, égoïstes ou simplement naïfs. Les auteurs tordent le genre SF et ses codes, ils s’interrogent sur l’héroïsme, sur la vanité ou sur cette paranoïa qui envahit le pays depuis quelques temps, cette chasse aux communistes qui fait craindre un futur sombre et apocalyptique. Néanmoins, dans ce dernier volume, pointent aussi quelques bribes d’espoir et d’originalité, comme par exemple ces étranges histoires mises en scènes par Wood, "EC Confidential" (qui présente les auteurs EC, en personne !!!) ou encore "Mon Monde" présentant les monde imaginaires de l’artiste !!! Et même ce très sympathique récit "Rêve d’espace" ou le héros, qui vient d’acquérir la carcasse d’une vieille fusée, se prend à rêver de voyager lui aussi à travers les étoiles"…
Mais le ton reste globalement sombre, la moindre mécanique finit par se gripper inexorablement… A tel point que c’en est fascinant !

Mais ce qui me surprend le plus, malgré tout, c’est qu’on est d’un point de vue général dans du récit majoritairement moral, ou le héros cupide ne s’en sort qu’assez rarement… On est loin de ce portrait brossé par Wertham, condamnant le côté malsain et immoral des EC Comics !

Car voilà bien la richesse de ces histoires, dépeindre un avenir plus ou moins utopiste qui n’est pas là pour systématiquement rassurer… On sent bien que le propos est bien plus moralisateur ou sens ou il ne faut absolument pas oublier qui nous sommes et ce que nous sommes !

En attendant donc la traduction des Weird Fantasy, je vous souhaite une excellente lecture !

Par FredGri, le 7 mai 2016

Publicité