WASHITA
Tome 2

Obsédé par ses visions représentant une belle jeune femme répondant au nom de Washita, le guerrier cherokee Equani poursuit sa quête en se dirigeant vers l’ouest pour remonter aux origines de la terrible infection qui tue animaux et humains. Bénéficiant de la bienveillance d’Awi-Usdi, le chef de la tribu des daims, et de la bénédiction de son oncle, il se heurte toutefois à la colère de Yânû, le grand ours, qui considère Equani et son espèce comme responsables de leurs malheurs. Malgré tout, il accepte de coopérer avec le vigoureux cherokee qui, après cette rencontre titanesque, ne tarde pas à se retrouver prisonnier de la tribu des Tsitsitas. Marqués eux aussi par le fléau, la quête d’Equani est entendue et trouve un écho favorable. Surtout qu’ils connaissent une dénommée Washita ! Arrive-t-il aux termes de sa quête ? Pas si sûr, car le terrible Utsonati, à la solde de la sorcière Sgili, est prêt à tout pour empêcher Equani d’atteindre son but, même à tuer.
 

Par phibes, le 11 novembre 2009

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Notre avis sur WASHITA #2 – Tome 2

Après avoir quitté non sans mal son village, Equani, l’ani-yunwiya, revient enfin à nous pour la suite de ses investigations douloureuses quant à la découverte de la source du mal noir qui taille de larges brèches dans son peuple et celui des animaux. Totalement livré à lui-même, il ne vit que pour assouvir son envie de répondre un appel en rêve d’une jeune femme, Washita.

L’aventure suit donc son cours, au gré des rencontres exceptionnelles que Séverine Gauthier a l’habitude de nous présenter depuis le début de la saga. Totalement imprégnée de son sujet aux embruns de légendes indiennes, elle parvient à nous faire adhérer avec force à la quête extraordinaire de son héros. Dans une sorte de délicatesse scénaristique qui peut à tout moment prendre des envolées d’une violence inouïe, elle fait vibrer intentionnellement notre sensibilité. Usant de dialogues (empreints d’une grande sagesse) que quand c’est vraiment nécessaire, elle tente par ses silences d’imprégner le lecteur de la naturalité de son récit, dans lequel humains et animaux vivent dans un certain équilibre.

Le pouvoir de séduction de cette aventure, dotée au demeurant d’une ambiance fantastique savamment dosée, est admirable, si bien que l’on se plait à marcher dans les traces de ce personnage éclairé. On appréciera le rythme, parfois endiablé lorsque la violence fait son apparition, parfois sans onde, propice à une certaine contemplation.

On ne pourra que saluer la prestation exceptionnelle de Thomas Labourot, qui, de son trait anguleux, blesse agréablement notre émotivité. La façon dont il découpe ses scènes révèle une maîtrise évolutive sidérante dans l’art de travailler ses champs tout en profondeur et en extrême largeur. On sera surpris par les regards qui revêtent à mon goût une importance capitale (cf. la couverture) quant aux sentiments qu’ils sont censés laisser passer. Par ailleurs, son dessin, lorsqu’il est dépourvu de dialogues, parle de lui-même et semble évoquer les grands espaces dans une forme respectueuse et presque sauvage. On pourra également apprécier que le juste travail du coloriste Christian Lerolle qui rehausse avec goût et à merveille celui du dessinateur.

Ce 2ème opus est un admirable ouvrage, dépaysant, réalisé par une équipe d’auteurs en parfaite osmose, dont on attendra la suite avec impatience.
 

Par Phibes, le 11 novembre 2009

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