La trop courte destinée de l'homme le plus grand du monde

Fort de ses caractéristiques physiques hors norme (taille : 2.72 m, pointure : 67 et poids : 222 kg), Robert Pershing Wadlow est passé à la postérité en devenant au cours de l’année 1938 l’homme le plus grand du monde. Américain d’origine, né en 1918, sa démesure l’a obligatoirement relayé dès son plus jeune âge au rang de phénomène de la nature. Sa notoriété suivant sa croissance, cet homme immense n’a jamais cessé de fasciner ses pairs au gré de ses nombreuses apparitions en public. Voilà donc le récit de ce personnage à la destinée malheureusement trop brève, qui malgré sa démesure a toujours su garder ses pieds sur terre.

Par phibes, le 25 février 2010

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Notre avis sur La trop courte destinée de l’homme le plus grand du monde

Véritable biographie de ce géant de l’Etat de l’Illinois aux USA, Robert Pershing Wadlow est le récit par excellence qui traite de façon ludique et avec déférence le parcours authentique et hors norme d’un personnage réel qui a marqué son temps. C’est Christophe Bec qui s’atèle à l’exercice, associé pour la circonstance au dessinateur Nicolas Sure.

Il est assez rare de croiser Christophe Bec dans ce genre d’exercice, plus habitué à le voir œuvrer dans des aventures fortement fantastiques et tonitruantes (Ténèbres, Prométhée, Bunker, Carthago…). Certes, il y a bien Carême qui se rapproche du présent ouvrage de par cette sensibilité artistique qui vient donner une autre facette à ce scénariste très actif.

Pour les besoins de son one-shot, l’auteur s’est accaparé la vie du dénommé Wadlow, personnage tout en hauteur, qui, par ses mensurations exceptionnelles, marqua sa génération et toutes celles qui ont suivi. C’est donc dans une approche chronologique débutant par une métaphore qui prendra tout son sens à la fin, que le scénariste a décidé d’évoquer le sacré bonhomme. Sélectionnant les dates clés de son existence, il nous imprègne des différentes étapes de celle-ci tristement courte. La description est touchante, portant sur son évolution physique et psychique, vivant sa longue mutation avec une certaine philosophie.

Le ton est respectueux, sans violence, sans critique, sans moquerie. La délicatesse que l’on perçoit dans l’évocation, se ressent dans les nombreux échanges qu’entretient avec toute simplicité Wadlow avec son entourage et son père en particulier. Fort de cette ambiance uniformément généreuse (malgré les quelques petits moments de déboires qu’il subit), le lecteur s’éprend inévitablement de ce personnage et reste suspendu à ses déambulations jusqu’à la fin.

Le dessin de Nicolas Sure fait preuve d’une délicatesse remarquable que l’on a déjà pu apprécier dans son précédent ouvrage Neverland chez le même éditeur. Avec peu de fioriture lorsqu’il s’agit de mettre en évidence ses personnages, ce dessinateur nous charme de sa douceur et de simplicité graphique. Son trait, légèrement imprécis, suffit à stimuler les émotions et à rendre le personnage central, grâce à sa bonhomie et son élégance réelles, bien sympathique. Le travail sur les proportions, indispensables pour marquer les différences physiques entre individus, est bien rendu et confère une qualité très appréciable.

Une histoire biographique sensible aux effets grandeur nature.

 

Par Phibes, le 25 février 2010

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