Le Voyage

Un matin, la tête trop pleine, perdu au milieu de trop de choix et de décisions à prendre, Simon part sans savoir ni où ni pourquoi, ni comment.
Quittant son travail, sa femme et son fils, il disparaît du jour au lendemain.
Ses pas l’emmènent à la Rochelle où les rencontres qu’il fera l’aideront à mieux comprendre qui il est.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le Voyage

Comme Joachim Du Bellay disait dans un sonnet :

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestui là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge ! »

Baudoin, lui, dessine l’étrange voyage de Simon d’abord dans sa tête puis en réalité. « Le voyage » est un conte philosophique racontant la quête de sa vie pour chacun d’entre nous.
Se connaître jusqu’à savoir ce pourquoi on est fait est une démarche très difficile et la réponse n’est que rarement trouvée. Avec ce récit épais de plus 220 pages pour la nouvelle édition de l’Association, l’auteur trace au fusain, à la mine de plomb et à l’encre noire, le destin d’un homme à la tête pleine d’étoiles.
Chacun suit sa route comme il peut et parfois, une pause est nécessaire. On se pose tous des questions existentielles mais on a rarement les moyens de partir à la recherche de leurs réponses.
Baudoin donne ce luxe à Simon de pouvoir quitter son costume quotidien et lui donne l’impulsion du départ.

De Paris à la Rochelle, de la ville à la mer, du confort matériel à la vie dans la rue enrichie de rencontres improbables, le héros avance en tâtonnant puis la route s’affine et les personnages secondaires disparaissent. Seuls restent ceux qui sont essentiels dans un environnement choisi.
Ainsi, le héros trouve la place qu’il cherchait pour être heureux et se sent prêt à vivre.
Tout à coup, chacun sait les réponses, tout devient fluide, facile et léger.

Plus d’explosion de tête, plus d’éclatement ni de douleur, en bref plus de tiraillements entre tel ou tel choix. L’homme sait, il est heureux, il va pouvoir reprendre là où il s’était arrêté, mode pause off.

Le roman de Baudoin est étrange, de nombreux personnages sont touchants, les femmes sont belles et rajeunies, d’autant plus qu’elles sont aimées et dessinées avec beaucoup de douceur. Le trait est très sensuel, long, enveloppant et fait souvent penser à Mattoti.
Conclusion, la lecture de cet ouvrage plutôt agréable apaise et offre la possibilité de s’identifier à de multiples niveaux. A découvrir.

Par MARIE, le 19 décembre 2005

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